Le
président national du Fsnc Issa Tchiroma Bakary bénéficierait en ce
moment des faveurs du prince d’Etoudi, après la découverte d’un plan
suicidaire de prise de pouvoir concocté, d’après les médias, par Marafat
Hamidou Yaya et la sortie programmée, selon des observateurs, par la
petite porte de l’ex-puissant ministre de la Justice Amadou Ali.
Le ministre de la Communication peut-il profiter de ce vide constaté par certains observateurs pour finalement prendre les devants dans une région où riment amour et hypocrisie ? Qui va à présent contrôler le Grand-Nord ?
Cette question taraude les esprits en ce moment après l’enregistrement des fissures au plan politique suite aux révélations de Wikileaks sur Amadou Ali et surtout après la sortie du gouvernement de l’ancien tout puissant ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafat Hamidou Yaya, présenté par certains, comme le potentiel successeur de Paul Biya dans le Septentrion après le départ supposé de ce dernier du pouvoir. La réponse à cette question ne semble pas jusque-là évidente surtout que les deux « hommes forts » sus-évoqués, n’ont pas encore jeté l’éponge.
Amadou Ali, en dépit des déclarations de Wikileaks qui pèsent sur lui, n’a pas encore totalement perdu la confiance du prince. La preuve, il a représenté le chef de l’Etat au dernier sommet de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac) tenu dans la capitale tchadienne. Marafat Hamidou Yaya, en dépit des charges de l’Albatros et après la publication par les médias, d’un rapport secret de prise de pouvoir, lui aussi n’a pas encore perdu totalement la confiance du prince.
Même si par la rumeur, il a déjà rejoint à Kondengui ses « complices » supposés dans l’affaire Albatros, du nom de cet avion présidentiel acquis en 2004 et qui avait failli coûter la vie à Paul Biya. Si l’on tient compte du fait que le président camerounais n’accrédite pas ceux qui lorgnent son siège, on pourrait par anticipation conclure à un désamour déjà consommé entre ces deux poids lourds de la politique dans le Septentrion.
En excluant les jeunes loups qui viennent d’être coptés par le prince, notamment Alamine Ousmane Mey, Abba Sadou, Koumpa Issa, Adoum Gargoum, Dr Taïga, il reste en lice : Alim Hayatou, Cavaye Yeguié Djibril (frappés tous deux par l’âge), Hele Pierre, Hamadou Moustapha, Bello Bouba Maigari (proche de l’ancien président Ahidjo) et Issa Tchiroma Bakary. De tous ces hommes cités un ou deux ne convoiteraient pas le poste du prince.
Il s’agit surtout d’Issa Tchiroma, même si sa posture de leader d’un autre parti complique sa tâche. D’après nos sources, il aurait actuellement les faveurs du chef de l’Etat. Tout ou presque porte à croire que le natif de Garoua se tend de plus en plus vers la position de nouvel homme fort de la région et de tout le Septentrion. Le meeting de remerciements organisé le 22 janvier dernier à Garoua n’était qu’un prétexte pour voir si le leader du Fsnc avait encore des arguments pour jouer ce nouveau rôle.
Le stade municipal de Poumpoumré s’est avéré étroit pour contenir la foule, venue très nombreuse acclamer le nouvel homme fort. De sources bien informées, le meeting a été bien « arrosé » par le sommet de l’Etat.