A
l'occasion de la 13è édition de La Grande Palabre, le groupe Samory,
éditeur de Germinal, et Harmattan Cameroun invitent le public à prendre
part à la réflexion (conférence-débat) qu’ils organisent à Yaoundé, le
jeudi 26 janvier 2012, au Djeuga Palace à partir de 14h à 18h sur le
thème: Les "grandes réalisations": Quelle crédibilité? Contexte. Depuis
le 09 octobre 2011, Monsieur Paul Biya a été reconduit à la tête de
l’État du Cameroun sur le slogan des “grandes réalisations” alors même
qu’aucun bilan réel du précédent programme des “grandes ambitions” n’a
été décliné au Peuple camerounais. De plus, des observateurs avertis et
analystes nationaux et internationaux s’accordent pour dire que la
gestion de la chose publique au cours du précédent septennat n’a pas été
à la hauteur des ambitions proclamées. En effet, de 2004 à 2011, non
seulement les besoins fondamentaux des populations, notamment en eau,
électricité, logement, emploi, infrastructures et sécurité (physique et
sanitaire) demeurent insatisfaits, mais ils se
sont aggravés au point de mettre en péril leur santé même. La pénurie criarde d’eau potable à Yaoundé et dans des
grandes métropoles camerounaises et la résurgence du choléra qui semblait avoir été définitivement éradiqué en sont
des illustrations patentes.
S’il est établi que les « grandes ambitions » n’ont pas pu venir à bout des principaux maux qui minent la société camerounaise,
qu’est-ce qui permet de croire que les « grandes réalisations » y parviendront ? Y a-t-il quelque chose de
fondamentalement différent entre ces deux “programmes politiques” de nature à garantir une meilleure réussite du
second ? Ces “programmes politiques” ne sont-ils que les deux faces d’une même médaille ?
Les thuriféraires du régime gouvernant n’ont pas estimé devoir éclairer le Peuple “souverain” sur cet aspect des
choses. Mais le président Paul Biya semble indiquer que la substance de ces “grandes réalisations” a été théorisée
dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) et dans ses différents discours, puisqu’il demande
à ses collaborateurs de s’en référer et de s’en inspirer pour la formulation de leurs feuilles de route. A charge donc
pour eux d’en faire une synthèse cohérente susceptible de déterminer leurs actions. C’est précisément ce travail que
certains panellistes feront en vue d’éclairer l’opinion publique.
Toutefois, il peut advenir que malgré le manque de clarté et de précision d’un programme politique plus ou moins
prédéfini, le charisme et le talent du leader politique qui l’incarne fassent la différence. La condition essentielle étant
que ledit leader soit lui-même suffisamment passionné par sa vision politique et soucieux en permanence de sa traduction
dans les faits. C’est cette conviction qui fonde sa détermination à agir et à accomplir son projet de société.
Des exemples historiques de cette théorie sont nombreux. Or, peut-on sereinement affirmer que l’homme Biya est passionnément
désireux de faire du Cameroun un pays émergent, même en 2035, date à laquelle il ne sera manifestement
plus aux affaires ? Rien n’est moins sûr. D’ailleurs, cette échéance fixée de manière fantaisiste laisse de nombreux
Camerounais dubitatifs quant à la capacité des gouvernants et du système actuels à suivre l'exemple du Brésil
devenu, sous la conduite du Président Lula, 6è puissance économique mondiale. Et si le commandant en chef ne
semble pas convaincu de sa propre capacité à faire évoluer les choses (ainsi qu’il ressort d’ailleurs de ses discours où
il renvoie en général la responsabilité de cette tâche sur les autres), peut-il en être autrement de son équipe ? Cette
dernière est-elle constituée par des hommes capables de faire la différence ?
Le Panel sera donc prié d’éclairer le public sur les points suivants :
1.Les différences substantielles entre les « grandes ambitions » et les « grandes réalisations» (Armand Leka Essomba)
2.Le contenu synthétique des actions permettant d’imprimer à l’économie camerounaise une « nouvelle dynamique
» et éclaircissements sur l’opérationnalité du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) visé par
S.E.M. le président de la République dans ses discours et lors du conseil des ministres tenu au Palais de l’Unité le
15 décembre 2011. (Un expert du Minepat)
3.Les « grandes réalisations » au regard des discours du président Paul Biya : mythe ou réalité ? (Pascal Charlemagne
Messanga Nymding)
4.La capacité de l’homme Biya à conduire l’implémentation de la « nouvelle dynamique » (Léopold Donfack Sokeng)
5.La pertinence de la constitution actuelle de l’équipe gouvernementale chargée d’implémenter la « nouvelle dynamique
» et les « grandes réalisations » (Mathias Eric Owona Nguini)
Modérateur: Jean-Bosco Talla