De nombreuses élites, bien que ne faisant pas partie des commissions mises sur pied par le président national du parti au pouvoir, influencent de près ou de loin, le travail des mandataires sur le terrain. L’impréparation qui caractérise le processus électoral pour les législatives et les municipales fait déjà des dégâts au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc).
Plutôt que d’organiser les primaires comme le souhaitent nombre de ses militants, Paul Biya a opté pour les investitures. Une option qui ne passe pas sans faire des victimes dans les rangs des militants de la base très souvent marginalisés par les barons et les caciques.
Depuis l’ouverture de l’enregistrement des candidatures, l’on annonce ici et là dans l’arrière pays, des cas de violation flagrante de la circulaire du chef de l’Etat. Nos sources généralement bien informées sont formelles. Dans la Lekie – Est, les supputations vont bon train sur la décision prise par Jacques Fame Ndongo, de placer Cécile Epondo Fouda, en service au Comité central du parti du flambeau, à la tête d’une liste dans laquelle Ndongo Essomba ne vient qu’en second. Point n’est besoin de rappeler que ce dernier est le président du groupe parlementaire Rdpc à l’Assemblée nationale.
Il serait d’ailleurs, selon nos sources, très remonté par rapport à ce désaveu orchestré par le secrétaire national à la communication du Rdpc. Dans la Lekie-Ouest, la liste conduite par l’honorable Nkoa Songo`o a été purement et simplement rejetée, sans qu’aucune raison valable ne soit avancée pour justifier cette décision. De nombreux cas similaires sont signalés ici et là. Dans le Littoral par exemple, des listes de candidats aux législatives auraient été directement admises à la commission régionale. Ce qui est une violation de la circulaire du président national du parti au pouvoir.
Le Maire de Nitoukou remplace Jean-Marie Batibonak
«Pour le reste, Mme Onobiono a été reconduite parce que soutenue par son époux, Seyi Matsan aussi, car protégé par Rissouck à Moulong, le procureur général près la Cour suprême. Mais Jean Marie Batibonak a été mis en minorité parce que son mentor Jean Baptiste Beleoken n’est plus aux affaires», analyse notre source qui révèle que les membres des commissions auraient reçu de ces élites, l’ordre de faire passer, coûte que vaille, les listes par elles proposées.
Mais les militants de la base visiblement pas fiers de ces choix, menacent de faire un vote-sanction contre le parti au pouvoir, si ces élites finissent par imposer une liste non consensuelle. Le secrétaire général du Comité central du Rdpc aura donc du grain à moudre, car de nombreuses requêtes à lui adressées sont en préparation par les militants qui s’estiment marginalisés.