Investitures aux législatives et municipales: Plusieurs cadres de RDPC et du SDF menacent de claquer la porte

Yaoundé, 18 Juillet 2013
© Denilla Alima | Le Soir

Le RDPC en ébullition. Les Lobbies et autres cercles vicieux ont une fois encore pris en otage, le parti du flambeau ardent cher au Président Paul Biya. Certains pontes menacent de claquer la porte. Pendant ce temps, les clivages s'accroissent dans certains partis de l'opposition à l'instar du SDF. Les annonces de démission fusent de partout.

Décidément l'on aura vécu toutes sortes de subterfuges au terme des élections législatives et municipales du 30 septembre prochain. En effet, le spectacle est désolant. Les guerres de positionnement et distension qui ont cours, dans certaines formations politiques ont fini par imploser avec la sélection des candidats pour ce double scrutin.


RDPC

L'épée de Damoclès planerait-elle sur le parti au pouvoir? Il faut dire que le vaudou était au centre des investitures. Ces derniers jours, la tension est montée d'un cran. Les frustrations et déceptions ont atteint leur paroxysme. Les caciques comme d’habitude se sont accaparés de tout. Magouilles et autres stratagèmes étaient au rendez-vous. Car, tous les moyens étaient bons pour écarter les adversaires. Ici à Yaoundé, des sources nous ont révélé que le Ministre Emmanuel Nganou Ndjoumessi a vu de toutes les couleurs dans la nuit de dimanche dernier. Des pièces disparaissaient miraculeusement dans certains dossiers des candidats. Signalons des dossiers entiers ont disparu dans les circuits. En raison de cela, on débouchait sur des disqualifications. La machine écrasante était bel et bien en marche. En effet, plusieurs foyers de tension ont été localisés au sein du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais. Dans cet imbroglio, certains candidats ont été imposés à tout vent. C'est le cas d'Emile Andzé, candidat la Mairie de Yaoundé 1er. Un acte qui a laissé de l'amertume à la gorge des autres prétendants et militants. Certaines langues font état de ce que le même jeu trouble orchestré à la mairie de Yaoundé VIe, a été la goutte d'eau qui a débordé le vase pour certains militants du parti du flambeau lui auraient décidé de claquer la porte tout simplement. Au rang de ces personnes s'inscrirait en bonne place un personnage très connu des médias, Chantal Roger Tchuileu dont les rumeurs courent au sujet de sa démission du RDPC, même s'il ne sait pas encore prononcé.

Ne parlons même pas de certains anciens Ministres qui ont pourtant rendu de loyaux services à la nation comme Augustin Edzoa, mais qui se sont vus refouler comme des malpropres, leurs dossiers ont tout simplement été disqualifiés au profit des magouilleurs de la première heure. Les réseaux tant décriés par Charles Ateba Eyené se sont encore illustrés par leur suprématie. Dans la Mefou et Afamba par exemple, Roger Melingui signerait son retour à la députation tandis que Roger Belinga aurait été écarté à Mfou pour la mairie. A Douala dans la région du Littoral, la grogne des militants et militantes déçus était perceptible. L'on nous parle également du rôle trouble joué par des caciques du régime. Le Président de la Commission Communale de supervision des investitures pour le RDPC dans la circonscription Wouri Ouest, est au centre d'une polémique née du choix de certains candidats à Douala 4eme. Jean Tabi Manga y aurait, en sa qualité de superviseur communal des investitures du parti, entretenu le flou sur le processus de validation des listes imposant ainsi une «illustre inconnue». Même son de cloche dans le Grand Nord où les divisions étaient de mise. Le Président de l'Assemblée Nationale Cavaye Yéguié Djibril Député sortant, faisait face à deux listes dans le Mayo Sava. A l'Ouest, en particulier dans le Haut-Nkam, c'était les investitures aux couteaux. Le sens de l'élite y a foutu le camp. C'était du moins un cinéma scandaleux. Au point où certains cadres et militants déçus ont dû se rabattre dans un camp, afin de mieux méditer sur leur sort et prendre des mesures qu'ils trouvent justes. L'on parle aussi des requêtes parvenues au comité central qui ont été presque toutes balayées d'un revers de la main. Dans les dix régions du Cameroun le climat délétère s'est installé. Entre intransigeance, refus de consensus et tripatouillages, les recalés en ont marre et menacent de quitter le parti. Serait-ce la fin d'un cycle? Just Wait and See.


SDF

Le malaise des lobbies a aussi atteint le parti de Ni John Fru Ndi. Les déchirures qui ont cours au sein du Social Democratic Front sont ressorties au grand jour. Résultats des courses, ceux qui n'en pouvaient plus ont tout simplement claqué la porte. Il en est ainsi de Serge Siméon Noumba qui a enfin décidé d'arrêter la mascarade. En effet, une ambiance électrique règne au sein du SDF depuis l'annonce de la convocation du corps électoral. Presque tous dans ce parti, n'entendaient lésiner sur aucun moyen pour se faire une place dans une liste de candidature. Les clivages qui en découlent ont poussé certains cadres, à démissionner pour prendre place sans tarder au MRC de Maurice Kamto. Ce parti de l'ancien Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice, a fait des bonnes affaires en récupérant une frange des militants du parti du Chairman.

UDC

Il faut dire ici que certains militants cadres de l'Union Démocratique Camerounaise (UDC) ont été floués par les barons du parti. Koupit Adamou qui pourtant avait démontré son loyalisme envers ses camarades, en déclinant l'offre du Chef de l'Etat a été déposé en plein carrefour comme certains de ses collègues du parti qui sont aux abois. C'est le triste sort qui s'abat ainsi sur ces fidèles qui l'on ne sait s'ils continueront à garder le même cap de fidélité. D'aucuns voient en cet acte, une sorte de haute trahison qui devrait être sanctionnée, par ces militants de l'UDC lâchés à la dernière minute.


LES AUTRES PARTIS POLITIQUES

Pendant ce temps, la sérénité a quelque peu gagné les rangs de certains partis politiques de l'opposition, qui n'ont pas véritablement connu des moments troubles à la faveur des investitures. Il en va ainsi du MRC qui est jusqu’ici resté serein. D'ailleurs Maurice Kamto, le Président national de ce parti est annoncé comme candidat à Yaoundé. Dans la liste qu'il conduit, Alain Fogué et Emmanuel Simh figurent en bonne place. D'un autre côté, l'UPA, le MOCI et le MANIDEM ont lancé un front progressiste dans l'optique d'en faire à la longue un seul parti. Il faut dire du moins que les querelles intestines n'y ont pas été à l'ordre du jour, comme dans les formations politiques qui caracolent en tête du classement depuis des longues années. Assurément, l'on peut penser que tout se jouait au niveau des investitures, que non! Sans doute cela ne représentait que la première étape, car le vrai vaudou serait annoncé pour la bataille dans la perspective du 30 septembre prochain. A coup sûr, il y aura à redire et l'on aura du grain à moudre.


20/07/2013
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