Intérêt: Désaffection des jeunes de la politique
DOUALA - 17 Février 2012
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Les résultats d'une enquête contenus dans un ouvrage de 143 pages intitulé: «Les jeunes et la politique au Cameroun: quelles perceptions pour quelle participation», affichent un manque d'engouement manifeste et un désintéressement inexplicable des jeunes dans la gestion des affaires publiques et politiques.
1er arrêt, cap sur le chapitre 05 de l'ouvrage; il traite de la question des opinions des jeunes au sujet de la politique. Question 25: «Les élections périodiques, libres, transparentes et justes ne peuvent être bien gérées que»: 32,4% par Elections Cameroon, 54,5% par une commission électorale nationale indépendante, 7,7 par le Minatd. Question 28: les attentes des jeunes du futur président de la République: 22% pour la création d'emploi, 28,2% pour le redressement du pays par une bonne gouvernance, 18,4% pour le changement de la politique. Question 33: «ce que les jeunes apprécient dans le parti au pouvoir»: les élections primaires, 1,7%, le maintien de la paix 39,2%, rien, 28,1. Question 34 sur le parti politique de l'opposition qui représente le plus les intérêts des jeunes et qui est le plus attractif: aucun, 87,2%, Sdf, 10,5%, Udc, 1,4%. Question 37: «Quel autre engagement politique pourriez-vous imaginer pour exprimer fortement une préoccupation»: par la marche, 27,5%, par la révolte, 20%. Question 39, «sous quelles conditions, entrerez-vous dans un parti politique»: je suis déjà membre d'un parti politique, 35,6%, hors de question, 36%... Les résultats du travail de sondage commandé par la Friedrich Ebert Stiftung (Fes), et opéré sur une moyenne de 650 jeunes interrogés dans un casting de six régions (centre, littoral, nord-ouest, sud-ouest, est et extrême-nord) parmi les dix que compte le Cameroun, contiennent plusieurs réalités criardes, qui pour la majorité, donnent à penser que les jeunes parce que «exclus» du jeu et des enjeux politiques, ont la tête ailleurs.
L'étude mise à la consommation publique, et dont le gros du travail porte sur les valeurs, les perceptions des institutions politiques et l'implication des jeunes du Cameroun, est dirigée par le professeur Fabien Eboussi Boulaga, en collaboration avec Ernest Nkolo Ayissi du groupe Agages. L'ouvrage contient une préface, rédigée par le représentant résident de la Fondation, des remerciements, sept chapitres dont le produit de l'enquête se résume à quarante tableaux qui sont autant de questions posées aux 650 jeunes dont: 54,8% d'hommes, 45,2% de femmes, 84,2% de citadins. L'échantillonnage des interviewés est d'une moyenne d'âge comprise entre 18 et 35; alors que le plus gros des effectifs, soit 47%, est dans un intervalle d'âge entre 18 et 21 ans.
Entre indignation et contrastes multiples
L'ouvrage qui invite à mieux cerner les pensées et les sujets de réflexion de la jeunesse, s'adosse sur une série des interrogations. Quelle est le niveau d'implication de la jeunesse dans la politique? Lui réserve-t-on assez de place? Doit-on laisser les «jeunes de plus de 60 ans» penser pour la jeunesse de moins de 35 ans? A qui profite le conflit entre les adultes qui sont expérimentés et disent tout savoir et les «enfants» inexpérimentés mais qui ne cherchent qu'à creuser leur propre sillon, selon leur démarche et perception des choses? Tout en balayant le niveau de précarité et de pauvreté des jeunes, les problèmes majeurs retenus dans le registre des préoccupations des jeunes interviewés, sont: le chômage (qui du reste parcoure l'ensemble de l'ouvrage). Si la question de l'emploi apparaît ainsi préoccupante, et appelle les gouvernants à des réponses urgentes, les jeunes considèrent également que l'analphabétisme, la pauvreté, la corruption et le manque d'argent sont des problèmes graves.
En termes de surprise et de curiosité, on peut s'étonner de constater que 60,4% de jeunes pensent que les individus suspectés d'avoir commis un crime, peuvent être torturés si c'est dans l'intérêt public. Toute chose qui laisse croire que les jeunes ne sont pas sensibilisés sur les questions de droit de l'homme ou tout au moins, qu'ils auraient un penchant pour la justice populaire. Au-delà des grandes intentions de l'ouvrage qui sont celles de susciter l'amélioration de l'implication et la participation des jeunes à la gestion des affaires publiques, il y a la nécessité pour les partis politiques d'envisager un management moderne en intégrant plus de jeunes dans le champ des décisions. D'où, la nécessité de mettre fin au déphasage, au mécontentement généralisé et l'état d'irritabilité de la jeunesse. In fine, le résultat du sondage met un point d'ancrage sur le besoin d'une charte de la jeunesse, l'élaboration d'un programme d'accompagnement de regain de participation de la jeunesse à l'action politique, la considération des jeunes comme acteurs et bénéficiaires des programmes sociaux. A quoi s'ajoute la volonté impérieuse d'un rajeunissement de la classe politique, au regard de la moyenne d'âge actuelle.
© Souley ONOHIOLO | Le Messager
Les résultats d'une enquête contenus dans un ouvrage de 143 pages intitulé: «Les jeunes et la politique au Cameroun: quelles perceptions pour quelle participation», affichent un manque d'engouement manifeste et un désintéressement inexplicable des jeunes dans la gestion des affaires publiques et politiques.
1er arrêt, cap sur le chapitre 05 de l'ouvrage; il traite de la question des opinions des jeunes au sujet de la politique. Question 25: «Les élections périodiques, libres, transparentes et justes ne peuvent être bien gérées que»: 32,4% par Elections Cameroon, 54,5% par une commission électorale nationale indépendante, 7,7 par le Minatd. Question 28: les attentes des jeunes du futur président de la République: 22% pour la création d'emploi, 28,2% pour le redressement du pays par une bonne gouvernance, 18,4% pour le changement de la politique. Question 33: «ce que les jeunes apprécient dans le parti au pouvoir»: les élections primaires, 1,7%, le maintien de la paix 39,2%, rien, 28,1. Question 34 sur le parti politique de l'opposition qui représente le plus les intérêts des jeunes et qui est le plus attractif: aucun, 87,2%, Sdf, 10,5%, Udc, 1,4%. Question 37: «Quel autre engagement politique pourriez-vous imaginer pour exprimer fortement une préoccupation»: par la marche, 27,5%, par la révolte, 20%. Question 39, «sous quelles conditions, entrerez-vous dans un parti politique»: je suis déjà membre d'un parti politique, 35,6%, hors de question, 36%... Les résultats du travail de sondage commandé par la Friedrich Ebert Stiftung (Fes), et opéré sur une moyenne de 650 jeunes interrogés dans un casting de six régions (centre, littoral, nord-ouest, sud-ouest, est et extrême-nord) parmi les dix que compte le Cameroun, contiennent plusieurs réalités criardes, qui pour la majorité, donnent à penser que les jeunes parce que «exclus» du jeu et des enjeux politiques, ont la tête ailleurs.
L'étude mise à la consommation publique, et dont le gros du travail porte sur les valeurs, les perceptions des institutions politiques et l'implication des jeunes du Cameroun, est dirigée par le professeur Fabien Eboussi Boulaga, en collaboration avec Ernest Nkolo Ayissi du groupe Agages. L'ouvrage contient une préface, rédigée par le représentant résident de la Fondation, des remerciements, sept chapitres dont le produit de l'enquête se résume à quarante tableaux qui sont autant de questions posées aux 650 jeunes dont: 54,8% d'hommes, 45,2% de femmes, 84,2% de citadins. L'échantillonnage des interviewés est d'une moyenne d'âge comprise entre 18 et 35; alors que le plus gros des effectifs, soit 47%, est dans un intervalle d'âge entre 18 et 21 ans.
Entre indignation et contrastes multiples
L'ouvrage qui invite à mieux cerner les pensées et les sujets de réflexion de la jeunesse, s'adosse sur une série des interrogations. Quelle est le niveau d'implication de la jeunesse dans la politique? Lui réserve-t-on assez de place? Doit-on laisser les «jeunes de plus de 60 ans» penser pour la jeunesse de moins de 35 ans? A qui profite le conflit entre les adultes qui sont expérimentés et disent tout savoir et les «enfants» inexpérimentés mais qui ne cherchent qu'à creuser leur propre sillon, selon leur démarche et perception des choses? Tout en balayant le niveau de précarité et de pauvreté des jeunes, les problèmes majeurs retenus dans le registre des préoccupations des jeunes interviewés, sont: le chômage (qui du reste parcoure l'ensemble de l'ouvrage). Si la question de l'emploi apparaît ainsi préoccupante, et appelle les gouvernants à des réponses urgentes, les jeunes considèrent également que l'analphabétisme, la pauvreté, la corruption et le manque d'argent sont des problèmes graves.
En termes de surprise et de curiosité, on peut s'étonner de constater que 60,4% de jeunes pensent que les individus suspectés d'avoir commis un crime, peuvent être torturés si c'est dans l'intérêt public. Toute chose qui laisse croire que les jeunes ne sont pas sensibilisés sur les questions de droit de l'homme ou tout au moins, qu'ils auraient un penchant pour la justice populaire. Au-delà des grandes intentions de l'ouvrage qui sont celles de susciter l'amélioration de l'implication et la participation des jeunes à la gestion des affaires publiques, il y a la nécessité pour les partis politiques d'envisager un management moderne en intégrant plus de jeunes dans le champ des décisions. D'où, la nécessité de mettre fin au déphasage, au mécontentement généralisé et l'état d'irritabilité de la jeunesse. In fine, le résultat du sondage met un point d'ancrage sur le besoin d'une charte de la jeunesse, l'élaboration d'un programme d'accompagnement de regain de participation de la jeunesse à l'action politique, la considération des jeunes comme acteurs et bénéficiaires des programmes sociaux. A quoi s'ajoute la volonté impérieuse d'un rajeunissement de la classe politique, au regard de la moyenne d'âge actuelle.