Intempéries: Chaque pluie est synonyme d’inondations dans certains quartiers de Yaoundé
YAOUNDE - 03 AVRIL 2015
© Patrick DONGO | Cameroon-Info.Net
En regardant ces images tristes et désolantes qui sont quasi quotidiennes pour les habitants de l’autre Yaoundé, l’on peut se demander à juste titre, si il existe une loi au Cameroun qui interdit aux gouvernants dont le très bouillant délégué du gouvernement Gilbert Tsimi Evouna, de sillonner les quartiers où vivent ce peule dont ils disent avoir reçu mandant… pour ceux qui ont été au moins votés et non pas désigné comme Tsimi et compagnie.
Quasiment tous les jours après une grande pluie comme cet apres-midi du 02 avril 2015, voici à quoi ressemble Yaoundé, le vrai Yaoundé, pas celui-là qui tourne autour de Ntougou, Fébé, Bastos, Tsinga, Nlongkak et autres.
La situation est telle qu’il est possible après la pluie, de mettre une pirogue à l’eau et de faire un peu de tourisme ou de pêche, sauf qu’ici ce sont des effets personnels que l’on pêche lorsque les eaux du Mfoundi n’ont pas tout emporté. Même des lieux stratégiques censés être épargnés comme le rond-point Nlongkak ou la poste centrale sont concernés. Les yaoundéens se souviendront encore de ce jour où, revenant d’un court séjour privé dans son Mvomeka’a natal, le chef de l’Etat (dans sa limousine) a été pris d’assaut par les eaux puantes du Mfoundi en pleine « poste centrale ». Ce jour-là, une fois n’est pas coutume, notre président à malgré lui été plus que proche des populations en partageant une de leurs misères quotidiennes.
Transformer Yaoundé en une vaste machine à fric en construisant partout des boutiques et espaces marchands ou en réduisant la chaussée pour matérialiser des parkings payants est une bonne affaire pour la Communauté urbaine de Yaoundé. Seulement il est aussi intéressant quand on travaille pour le peuple, de voir là où il vit, comment il vit, et non pas seulement casser aveuglement des milliers d’habitations comme ce fut le cas à Ntaba, pour ensuite abandonner l’espace ainsi dégagé aux bandits et malfrats.
Yaoundé c’est aussi la Briqueterie, Santa Barbara, Manguiers, Mballa II, Nkol Eton et surtout Elig-Edzoa (photo), ce quartier où passe une fois tous les douze mois Paul Biya pour aller présider la finale de la coupe du Cameroun. Yaoundé, c’est aussi un de ces nombreux quartiers de la belle capitale où l’humanité trépasse lorsque passent les eaux du Mfoundi. Ce que seuls savent ceux qui vivent dans cet enfer quotidien, c’est que lorsque l’eau monte ainsi, tout se mélange, à l’instar de ces latrines que seule la pluie permet de vidanger… .
Patrick Dongo