Mécontents du retard lié à la construction du réseau électrique de leur village, les populations ont saboté les installations du réseau Mampang-Angossas. Sur la quarantaine d’individus interpellés par la gendarmerie, huit sont actuellement en garde à vue à la brigade d’Abong-Mbang.
Le maire de la commune d’Angossas dans le département du Haut-Nyong à l’Est, était dans tous ses états samedi 24 novembre 2012, à l’occasion de la réunion régionale d’évaluation des inscriptions sur les listes électorales tenue à Abong-Mbang. Devant ses frères et camarades du Rdpc, (parti au pouvoir) venus des quatre départements que compte la région, Christophe Mien Zok a sèchement exprimé son indignation face aux actes de vandalisme perpétrés par les populations du village Bagbeze II situé, à 5 km d’Angossas, le chef-lieu d’arrondissement, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2012.
« De grâce mes frères! Ne confondons pas le contexte des inscriptions sur les listes électorales à la campagne électorale mes frères. Il s’agit pour le moment d’une opération de sensibilisation de nos militants à se faire inscrire sur les listes électorales. Si vous voudriez bien sanctionner le maire que je suis, attendons tous le moment des élections », a-t-il articulé avec emphase à l’assistance.
Pour ce qui est des faits et selon le rapport des dits incidents dont « Le Messager » a obtenu copie, samedi 17 novembre 2012 en début de soirée, la circulation a été perturbée pendant quelques heures au village Bagbeze II et l’ordre public menacé par des barricades enflammées posées en travers de la chaussée par des habitants en colère qui réclamaient la libération du chef de leur village, interpellé à la suite des actes de vandalisme survenus quatre jours auparavant. S’agissant des actes de vandalisme en question cette nuit-là, deux poteaux électriques de transport du courant de moyenne tension (MT) et le câble ont été sectionnés au bout de ce village (à droite en allant vers Angossas ; Ndlr).
Il ressort du rapport produit par le maire, que ces agissements sont « l’aboutissement et la manifestation violente d’un mécontentement maintes fois exprimé et lié au retard enregistré dans la construction du réseau électrique basse tension de ce village ».
La plainte déposée par la suite par le maire contre inconnu, relève la responsabilité directe du chef de village et de quelques responsables politiques locaux qui seraient présentement en fuite parce que, « soupçonnés comme des présumés commanditaires de ce vandalisme». L’enquête ouverte par la compagnie de gendarmerie du Haut-Nyong, a déjà permis de mettre la main sur huit suspects actuellement placés en garde à vue à la brigade d’Abong-Mbang, sur la quarantaine d’individus interpellés, pour des besoins d’enquête.
Si en toile de fond de cet état d’esprit pour Christophe Mien Zok, « il plane un air de chantage politique post-électoral permanent », Il convient de rappeler que ce chantier d’électrification de Bagbeze II, qui fait partie du projet de construction d’un réseau basse tension dans une dizaine de villages de l’arrondissement d’Angossas, est une initiative de la commune en partenariat avec le Feicom pour un montant de 137 millions Fcfa. A en croire le maire, si l’on s’en tient aux principes du développement participatif « la commune et les communautés bénéficiaires devaient apporter une quote-part financière de 10%. Mais, aucun village n’a pu atteindre 5%. Le village Bagbeze II qui revendique aujourd’hui bruyamment sa part d’électricité n’a versé que 1.03000 Fcfa ».
Si sur les sept villages concernés les travaux sont achevés dans six, le retard des travaux de Bagbeze II se justifie par « le déficit de poteaux consécutif au sabotage enregistré dans certains villages bénéficiaires de ce projet. Hormis les 17 poteaux nécessaires à la construction du réseau électrique de Bagbeze II, tout le reste du matériel est disponible et actuellement conservé par le chef du village (transformateur, isolateurs, câbles, etc.) ». Malgré ces preuves et les explications récurrentes du maire, une tension et un climat d’intoxication, de manipulation et de désinformation sont régulièrement entretenus dans ce village. Situation qui a tendance à s’exacerber à l’approche des prochaines consultations électorales.