Le constat est officiel depuis les années 1996. Selon le «diagnostic local de la prévention de la délinquance urbaine», les offenses criminelles se sont manifestées à Yaoundé ces dernières années par des braquages de véhicules, des cambriolages, des meurtres et assassinats, des viols et des agressions dans les rues, les taxis et autres lieux de travail. Les victimes, selon l’enquête, sont à la fois des nationaux et des expatriés.
La plupart de ces crimes sont commis dans des circonstances dramatiques et très souvent organisés. Tenez par exemple, au cours du premier trimestre de l’année 2001, le Bureau de sécurité des Nations unies à Yaoundé avait enregistré :
73 vols simples ;
74 vols de véhicules stationnés ;
58 agressions physiques suivies de vol d’argent et bijoux ;
45 cambriolages de domicile et commerces ;
27 braquages de véhicules parmi lesquels 20 véhicules 4x4 ;
13 cas de viol ;
07 meurtres et assassinats ;
02 cas d’enlèvements de mineurs ;
227 bandits interpellés et 17 tués au cours des services commandés de maintien de l’ordre.
Les autorités judiciaires croyaient par cette condamnation sans complaisance, mettre en garde les potentiels candidats au trafic d’organes humains. Que non ! La courbe des crimes ira crescendo… Face à une telle ampleur des actes de barbarie, les populations citadines ne peuvent qu’être plongées dans l’indignation et l’incertitude.
La psychose est visible : les opérateurs économiques et les hommes d’affaires craignent pour leurs vies et leurs biens ; les opérateurs économiques redoutent le pillage de leurs fonds de commerce ; les taximen, parce que ne pouvant identifier les passagers, craignent pour leurs recettes et leurs véhicules. Les femmes de tout âge redoutent brutalité, viol et déshonneur.