Insécurité: Le Ministère des Relations Extérieures à nouveau cambriolé
YAOUNDE - 25 JUIN 2012
© Jean De Dieu Bidias | Mutations
Le coup de vol a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que le maître de céans se trouvait à l’étranger.
© Jean De Dieu Bidias | Mutations
Le coup de vol a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que le maître de céans se trouvait à l’étranger.
Vendredi, 22 juin 2012 dans les locaux
du Ministère des Relations Extérieures, l’ambiance de travail parait
sereine. La veille, pourtant, le bureau abritant les services du Nouveau
partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et le
secrétariat de la direction Afrique de ce département ont eu la visite
de cambrioleurs. Entre autres objets emportés au cours de ce hold-up :
un ordinateur complet et un écran d’ordinateur.
Il est environ 10h lorsque des informations faisant état d’un nouveau coup de vol au Minrex commencent à circuler. A la cellule de communication, les responsables interrogés ne semblent au courant de rien : «Repartez vers la personne qui vous a appelé pour de plus amples informations.» Dans presque tous les bureaux du Minrex, il règne comme une omerta autour de la question. Des sources concordantes insistent pourtant sur l’effectivité du coup de vol. A la direction Afrique, la directrice, Mme Mfoula, est «occupée». A la porte 103, le bureau du Nepad, des traces d’effraction sont encore visibles. Mme Julienne Nsoga attend, toute tendue, le serrurier commis à la réparation de la porte. A la vue d’un journaliste, sa colère monte d’un cran : «Je n’ai rien à vous dire !» Un autre cadre de la maison préfère relativiser, pour qui ce qui a été emporté ne mérite véritablement pas d’être publié dans un journal «sérieux». Qu’est-ce qui a donc été emporté ? Motus et bouche cousue. Chose curieuse : les bureaux ayant subi le cambriolage sont logés juste au-dessus de la chambre où veillent les militaires en faction dans ce ministère. Ce qui amène un responsable à s’interroger sur les véritables auteurs de ce énième coup de vol. Pour lui, ces soldats ne sont pas exempts de tout soupçon. En effet, le Minrex, qui jouxte la Maison de la radio au quartier Nlongkak, à Yaoundé, est dans la short-list des départements gardés par des éléments des forces armées. Curieusement, il ne se passe presque pas d’année sans qu’il ne s’y perpètre un cambriolage. Celui de la semaine dernière intervient, une fois de plus, alors que le chef de ce département ministériel, Pierre Moukoko Mbondjo, se trouve au Brésil où il conduit la délégation camerounaise au sommet de la terre «Rio+20». Une interrogation taraude surtout les esprits : pourquoi les pillages, dans cette institution censée refléter l’image du Cameroun à l’extérieur, interviennent toujours au moment où le chef représente le Cameroun est à des sommets internationaux ? Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2009, déjà, la direction affaires générales, la sous-direction du budget ainsi que la cellule informatique, avaient reçu la visite de voleurs. Le ministre d’alors, Henri Eyebe Ayissi, se trouvait à l’étranger. Ce nouveau cambriolage pourrait ainsi consacrer la reprise de la série de méfaits intervenus ces dernières années dans les édifices publics de Yaoundé et dont l’ouverture d’enquêtes, souvent annoncée à grand renfort de publicité, n’a jamais livré de résultats.
Il est environ 10h lorsque des informations faisant état d’un nouveau coup de vol au Minrex commencent à circuler. A la cellule de communication, les responsables interrogés ne semblent au courant de rien : «Repartez vers la personne qui vous a appelé pour de plus amples informations.» Dans presque tous les bureaux du Minrex, il règne comme une omerta autour de la question. Des sources concordantes insistent pourtant sur l’effectivité du coup de vol. A la direction Afrique, la directrice, Mme Mfoula, est «occupée». A la porte 103, le bureau du Nepad, des traces d’effraction sont encore visibles. Mme Julienne Nsoga attend, toute tendue, le serrurier commis à la réparation de la porte. A la vue d’un journaliste, sa colère monte d’un cran : «Je n’ai rien à vous dire !» Un autre cadre de la maison préfère relativiser, pour qui ce qui a été emporté ne mérite véritablement pas d’être publié dans un journal «sérieux». Qu’est-ce qui a donc été emporté ? Motus et bouche cousue. Chose curieuse : les bureaux ayant subi le cambriolage sont logés juste au-dessus de la chambre où veillent les militaires en faction dans ce ministère. Ce qui amène un responsable à s’interroger sur les véritables auteurs de ce énième coup de vol. Pour lui, ces soldats ne sont pas exempts de tout soupçon. En effet, le Minrex, qui jouxte la Maison de la radio au quartier Nlongkak, à Yaoundé, est dans la short-list des départements gardés par des éléments des forces armées. Curieusement, il ne se passe presque pas d’année sans qu’il ne s’y perpètre un cambriolage. Celui de la semaine dernière intervient, une fois de plus, alors que le chef de ce département ministériel, Pierre Moukoko Mbondjo, se trouve au Brésil où il conduit la délégation camerounaise au sommet de la terre «Rio+20». Une interrogation taraude surtout les esprits : pourquoi les pillages, dans cette institution censée refléter l’image du Cameroun à l’extérieur, interviennent toujours au moment où le chef représente le Cameroun est à des sommets internationaux ? Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2009, déjà, la direction affaires générales, la sous-direction du budget ainsi que la cellule informatique, avaient reçu la visite de voleurs. Le ministre d’alors, Henri Eyebe Ayissi, se trouvait à l’étranger. Ce nouveau cambriolage pourrait ainsi consacrer la reprise de la série de méfaits intervenus ces dernières années dans les édifices publics de Yaoundé et dont l’ouverture d’enquêtes, souvent annoncée à grand renfort de publicité, n’a jamais livré de résultats.