Au moment où nous allions sous presse hier, une forte rumeur faisait état de l’enlèvement du frère du directeur général de la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara) par les membres de la secte islamique Boko Haram. Le député Rdpc du Mayo-Sava, Abba Malla Boukar avec deux de ses proches collaborateurs seraient, selon des informations non confirmées, retenus dans un lieu secret, depuis samedi par le groupe Boko Haram.
Ils auraient été retenus par les membres de la nébuleuse islamiste alors qu’ils partaient, apprend-on, négocier la libération des otages de Kolofata. C’est ce que rapportent certaines sources proches du septentrion. Pour ces sources, tout aurait mal tourné entre le principal intermédiaire des otages et les membres du groupe terroriste.
Député Rdpc du Mayo Sava, Abba Malla est présenté comme l’un des principaux négociateurs avec les insurgés musulmans, lors des enlèvements des occidents dans le septentrion. Présenté comme homme lige du vice-Premier ministre Amadou Ali, il a déserté les travaux de l’Assemblée nationale lors de la dernière session pour regagner le Grand-Nord et s’assurer des derniers détails pour la récupération des otages chinois détenus par Boko Haram.
Le moins que l’on puisse dire est que le député du Mayo-Sava a pris du galon depuis la libération de la famille Moulin-Fournier le 19 avril 2013. Désormais, il aurait ses entrées à la présidence, notamment au secrétariat général où il a gagné la confiance du maître des lieux, Ferdinand Ngoh Ngoh. C’est d’ailleurs dans sa résidence de Djemakiya, dans les environs du péage de Mémé non loin de Maroua, que ce dernier installe ses quartiers chaque fois qu’il se rend en «opération» dans l’Extrême-Nord, les manches retroussées, pour récupérer les otages.
En attendant que ce rapt soit confirmé, il suscite néanmoins plusieurs commentaires. Dans un premier temps, cela peut signifier que le groupe terroriste ne semble pas disposé à renoncer aux attaques et autres enlèvements des proches des négociations, allusion faite à la femme du vice-Premier ministre camerounais qui est toujours entre leurs mains.
Pour une autre opinion, les membres de la secte islamiste seraient très remontés contre tous ceux qui ont servi d’intermédiaires lors des premières prises d’otages, parce qu’ils auraient été floués, les rançons n’étant jamais arrivées entièrement entre les mains des principaux destinataires. In fine, il se murmure dans certains cercles que, la nébuleuse, en s’attaquant aux négociateurs, ne veut plus s’asseoir sur la table de négociation. Boko Haram entend désormais faire la guerre au Cameroun, en réponse à la déclaration de Paul Biya au mini-sommet de Paris.