Hier encore les forces de sécurité ripostaient du tac et tac aux tirs de Boko Haram dans la localité de Fotokol.
Des informations nous parvenant de la frontière Cameroun/Nigéria font
état de nouvelles pertes dans les rangs de la secte islamique Boko
Haram. Après la victoire fulgurante du Cameroun sur le pont du fleuve
El Beid, certains éléments de la secte nigériane capitulent au jour le
jour. En effet, c’est depuis près d’un mois que les rebelles ont lancé
des assauts à répétitions, mais sans succès, dans la localité de
Gambarou Ngala, contre les éléments de l’armée camerounaise à Fotokol.
Ces attaques ont laissé, à en croire certaines sources, plus de 200
soldats du groupe terroriste Boko Haram sur le tapis, non loin du
fleuve.
Harouna Abba originaire de Gambarou qui a trouvé refuge à Fotokol, salue d’ailleurs cette action forte des valeureux combattants camerounais. Il renchérit : «contrairement à d’autres théâtres d’opération, il est difficile pour la secte de dissimuler ses pertes. Les populations se rendent bien compte qu’elle n’est pas si puissante qu’elle le laisse croire».
«A chaque fois qu’un Boko Haram s’est senti faible pendant les assauts contre le pont sur le fleuve El Beid, la mise à mort s’en suivait. C’est en réalité cette situation qui porte un coup dur au moral des combattants de Boko Haram habitués par les assauts à répétition et par l’usage d’une violence excessive visant à dégager des positions», soutient un porte-parole Boko Haram, sous cape.
Ces combats ont même entraîné des scènes inédites. C’est par exemple le cas enregistré le 13 septembre aux environs de 9heures, quand des membres de cette secte ont descendu leur drapeau noir de l’autre côté de la frontière, pour hisser un drapeau de couleur blanche.
Cet acte incitatif s’apparenterait-il à une réclamation d’un cessez-le-feu ? Difficile de le savoir. «Ils s’étaient donnés pour objectif la récupération des corps de leurs chefs tués lors des assauts sur le pont. Toutes leurs tentatives ont été soldées par de cuisants échecs à cause de l’efficacité des tireurs d’élite de l’armée camerounaise embusqués le long de la frontière et de l’utilisation de l’armement lourd.
Un autre temps fort enregistré au cours de ces affrontements est l’abandon des guerriers de Boko Haram sur les fronts chauds. Le moment le plus extraordinaire a eu lieu le 11septembre (une date pleine de souvenirs tristes), où un membre de cette secte s’est rendu en suppliant l’armée camerounaise. «C’est fort là-bas. L’armée camerounaise nous tue tous les jours, et on nous envoie d’avancer de force», poursuit le membre du Boko Haram. Le malchanceux ne va pas se retenir en déclarations. «Nous sommes biens nourris là-bas, mais le seul problème c’est qu’ils n’ont pas payé l’argent comme on avait convenu», déclare t-il à l’équipe du Bataillon d’intervention rapide (Bir) qui l’accueille avec une méfiance absolue. L’élément est mis hors d’état de nuire et placé sous surveillance 24h/24.