Insécurité frontalière: Les rebelles centrafricains sautent sur Kentzou

Yaoundé, 25 Mars 2013
© Ange Johan Nkouol | L'Actu

Dans la foulée, ils libèrent leurs frères d'armes et prennent un policier camerounais en otage.

L'attaque a eu lieu aux environs d'une heure du matin de ce 24 mars. Selon nos sources, le poste de police frontalier et la Brigade territoriale de Gendarmerie ont été attaqués par de nombreux rebelles à Kentzou, ville frontalière de la région de l'Est et chef-lieu de l'arrondissement de Mbotoro, département de la Kadéy. Des sources sécuritaires racontent que «tout part d'une information que nous avons reçue en début de semaine dernière et qui faisait état de la présence d'une bande de rebelles centrafricains ayant pris leurs quartiers dans la ville». Informées, les autorités locales décident de boucler la cité et d'effectuer un ratissage dans les quartiers. Résultat des courses, «après avoir constaté la disparition d'un important stock de munitions dans nos magasins, nous interpelons d'abord 04 rebelles et 02 autres trois jours plus tard. Sur les premiers, nous trouvons des munitions et un coffre-fort qui, visiblement, contenait de l'argent devant servir d'appui logistique à un éventuel assaut contre le pouvoir de Bangui», relatent nos sources.

C'est en représailles à ces interpellations que «d'autres rebelles centrafricains, plus nombreux cette fois-ci, ont investi tous les domiciles des hommes en tenue de Kentzou et pris soin de nous maîtriser chacun chez soi. Pendant ce temps, leurs camarades envahissaient le poste de police frontalier et la Brigade territoriale de Gendarmerie (situés respectivement aux entrées Nord et Sud de la ville, NdIr). Ils en profitent pour libérer tous leurs frères d'armes interpellés par nous quelques jours, emportent 02 pistolets automatiques (PA) et un fusil d'assaut léger (FAL) et font un otage camerounais en la personne du Gardien de la paix principal Gérard Djazet Doundo». Les assaillants centrafricains récupèrent également leur coffre-fort.


Réaction tardive

Informé de la situation, le Préfet de la Kadéy, Emmanuel Halka, effectue une descente sur le terrain accompagné du Commandant de la compagnie de Gendarmerie de Batouri. Avec eux, quelques éléments de cette unité de commandement qu'appuient du Bataillon d'intervention rapide (BIR) qui ont déjà tous pris position le long de la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine (RCA) au niveau de Kentzou.

Selon d'autres sources, les mêmes dispositions sont déjà prises à Gari-Gombo, dans la Boumba-et-Ngoko, où «le BIR et le peloton de Gendarmerie de Yokadouma ont été envoyés pour sécuriser les mêmes frontières». Plus généralement, informe une source proche des services de sécurité, «tous les postes de sécurité du Cameroun le long de la longue frontière très poreuse avec la RCA sont en alerte (…). Ce qui, selon les populations locales, ne les [les forces de l'ordre, Ndlr] dédouane du retard à l'allumage observé chaque fois qu'il s'agit de réagir aux attaques des Centrafricains». Nos sources affirment par ailleurs que «le téléphone du policier captif répondait toujours jusqu'à hier». Ces mêmes sources indiquent, que le Gardien de la paix principal précise qu'il «est gardé dans un endroit qu'il ne peut décrire mais est certain qu'il se trouve en territoire centrafricain».



26/03/2013
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