Insécurité : Boko Haram menace le Cameroun

Cameroun - Insécurité : Boko Haram menace le CamerounDans une vidéo remise à la presse à Maïduguri, Tanguy Moulin-Fournier parle de « conditions de vie très dures ».

Hier, 18 mars, les islamistes nigérians ont diffusé un enregistrement sonore de Tanguy Moulin-Fournier, le chef de la famille française enlevée le 19 février dans la localité de Dabanga, à l'Extrême-Nord du Cameroun. De l'enregistrement audiovisuel remis par des intermédiaires à la presse nigériane dans le chef-lieu de l'Etat de Borno au Nord du Nigéria, seul l'élément sonore a été rendu public. Tanguy Moulin-Fournier, « probablement sous la menace des intégristes », y appelle la France et le Cameroun à « tout mettre en oeuvre » pour leur libération.

Dans un communiqué en français puis en anglais, du reste authentifié par les services spéciaux nigérians, M. Tanguy parle de « conditions de vie très dures » auxquelles il fait face avec six autres membres de sa famille dont ses quatre enfants. Tanguy Moulin-Fournier affirme qu'ils sont détenus par « Jamaatu Ahlisunnah Lidda'awatiwal Jihad », nom générique arabe de toutes les factions du groupe fondamentaliste nigérian Boko Haram. « Nous perdons nos forces chaque jour et commençons à être malades, nous ne tiendrons pas longtemps », dit-il, tout en mettant l'accent sur les problèmes d'eau, de chaleur, de nourriture et de sommeil qu'ils rencontrent.

A l'ambassadeur de France au Nigeria et au chef de l'Etat camerounais Paul Biya, Tanguy Moulin-Fournier conseille de libérer les prisonniers de Boko Haram détenus au Nigeria et au Cameroun. Une demande qui avait déjà été formulée par les ravisseurs dans une vidéo diffusée le 25 février dernier.

Dissensions

Une source sécuritaire nigériane, qui évoque des dissensions parmi les auteurs présumés du rapt des sept Français, affirme qu'il n'y a pour le moment « aucun contact sérieux » entre les preneurs d'otages et les services spéciaux du Nigéria, de la France et du Cameroun. La diffusion lundi de l'enregistrement sonore par les islamistes nigérians, selon cette source, indique bien qu'ils se montrent impatients.

De hauts responsables de la sécurité nigériane affirment par ailleurs qu'un groupe dissident de Boko Haram, Jamaatul Ansaru Muslimina FilBiladis Sudan, mené par un certain Anas Abu Barra, s'apprête à attaquer des cibles au Cameroun, à partir de Maiha Local Government, dans l'Etat de l'Adamawa. De source nigériane, Jamaatul Ansaru Muslimina FilBiladis Sudan, qui aurait des liens étroits avec les auteurs du rapt des sept Français, dispose d'une base au Nord-Ouest de la Centrafrique, sur un couloir entre le Cameroun et le Tchad. La base arrière en question pourrait intéresser les services spéciaux français et camerounais, dans la traque contre les islamistes nigérians.

© Le Jour : Denis Nkwebo


20/03/2013
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