Près de 800 anciens soldats centrafricains aux portes de Bertoua. Leur volonté de s'inscrire uniquement dans les établissements scolaires de cette ville provoque le déploiement de l'armée camerounaise.
selon les sources sécuritaires dans la région de l’est, la mission assignée à plus de 100 éléments du 81ème bataillon d’infanterie motorisée (Bim) dans la localité de Borongo situé sur l’axe Bertouagaroua-Boulaï, consiste à empêcher plus de 700 réfugiés centrafricains dont on doute de «la situation familiale et leur motivation de ne s’installer qu’à Bertoua». La même source soutient que les militaires du Bim ont été déployés «sur hautes instructions du haut commandement».
en effet, recasés par le Hcr dans la localité de nadoungué, située à près 60 km de garoua-Boulaï, ville frontalière avec la Rca depuis le mois de mars dernier, suite à la chute de François Bozizé, les jeunes réfugiés dont l’âge varie entre 18 à 22 ans ont décidé de prendre la route de Bertoua il y a deux jours. ils veulent s’inscrire dans les établissements scolaires de la ville. Cependant, les autorités camerounaises redoutent la sincérité de ces jeunes centrafricains.
Ceux-ci habitent les camps de réfugiés dans les localités de Borongo, Betaré-Oya et garoua-Boulaï où des facilités de poursuivre leurs études leurs ont été offertes par les autorités camerounaises et le Hcr. C’est donc pour contrer ce qui s’apparente à une invasion militaire qu’une centaine de militaires du Bim a été déployée en deux temps.
D’après notre source, la crainte des autorités camerounaise est due au fait que la majorité de ces réfugiés sont soupçonnés d’être des exmilitaires des forces armées centrafricaines (Faca) en déroute après la prise du pouvoir à Bangui par la séléka. ils pourront ainsi constituer une grave menace à la stabilité du Cameroun. De leur côté, ces soldats de Bozizé estiment qu’en restant dans de petites villes, ils sont à la merci des éléments de la séléka, qui ont engagé depuis peu une épuration des militaires centrafricains favorables à l’ancien régime. Pour les autorités nationales, si ces réfugiés arrivent à Bertoua, il ne serait pas surprenant qu’ils fassent la coalition avec certains de leurs camarades retenus au camp du 81è Bim à Bertoua et avec d’autres ayant quitté ce lieu.
en mars dernier, avant son départ du pouvoir et dans l’optique de le sauver à tout prix, François Bozizé avait effectué le recrutement des jeunes gens dans l’armée centrafricaine qui ont par la suite été mis en déroute par les éléments de son tombeur, michel Djotodia. La tentative de ces réfugiés centrafricains de s’approcher des grandes villes camerounaises intervient au moment où les actes de criminalité sévissent aux frontières que le Cameroun partage avec la Rca notamment l’assassinat de l’officier de police de 2ème grade Dallé ngando, à Toktoyo.