Ils
sont tous inculpés et écroués à la prison de Kodengui pour une affaire
d’achat d’un aéronef présidentiel qui a mal tourné. L’affaire remonte en
2002, à l’époque ou Jean Marie Atangana Mebara était secrétaire général
à la présidence de la République. Il trouve sur sa table le dossier
d’acquisition d’un avion présidentiel. Son prédécesseur Marafa Hamidou
Yaya aurait déjà avancé dans le traitement de ce dossier depuis 2001 et
était pratique ment sur le point d’acquérir cet avion.
La commission mise en place que pilotait Marafa Hamidou Yaya comprenait entre autres le défunt général Benae Mpecke, chef d’Etat major particulier de président de la République, Edgar Alain Mebe Ngo’o, directeur du cabinet civil à la présidence de la République et Cyrille Etoundi Atangana alors Directeur général de la Camair.
Entre temps, Yves Michel Fotso arrive à la tête de la Camair comme administrateur Directeur General. Arrive aussi à la tete du secrétariat de la présidence de la République Jean Marie Atangana Mebara en remplacement de Mrafa Hamidou Yaya. Les instructions pour l’acquisition d’un avion présidentiel sont renouvelées au nouveau secrétaire général par le chef de l’Etat. Atangana Mebara décide de tout reprendre à zéro. La commission qu’il préside connait quelques bouleversements.
Alain Edgar Mebe Ngo’o qui en faisait partie est marginalisé à cause dit on de ses mauvais rapports à cette époque avec la première dame, Chantal Biya. Première préoccupation de la commission Mebara : Où trouver un avion au président de la République ?
On pense directement aux Etats-Unis ou est implantée la firme Boeing. A cette époque, chief Inoni Ephraim est secrétaire général adjoint de la présidence de la République et collaborateur direct de Mebara. Il est logiquement introduit dans le dossier. D’abord parce que c’est un Anglophone bon connaisseur du Pays de l’oncle Sam ou il a l’habitude de se rendre. De plus, entre l’ambassadeur du Cameroun aux Etats- Unis de l’époque, Gérôme Medouga, et lui, le courant passe bien.
Selon des sources introduites, se sont les hautes instructions de Jean Marie Atangana Mebara et sous contrôle bienveillant du General Benae Mpecke que Inoni Ephraim, Gérôme Mendouga et dans une certaine mesure Yves Michel Fotso mèneront les négociations qui aboutiront à la signature, le 5 décembre 2003, d’un contrat de location d’un Boeing767-200 entre le US National Bank Association et le Cameroun.
La location devait effectivement coûter une bagatelle de 3 milliards par mois. L’avion qui atterrit à l’aéroport de Nsimalen au début du mois d’avril 2004 est repeint aux couleurs du Cameroun. Il a à son bord en dehors de l’équipage, Gérôme Mendouga, ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis chargé de convoyer le nouveau zinc présidentiel. L’appareil est présenté à la télévision nationale (Crtv) lors des préparatifs du vol inaugural présidentiel.
Mais le voyage qu’effectuent le président Biya et sa famille à bord de ce nouvel avion va se transformer en cauchemar. Des ennuis mécaniques vont contraindre l’équipage à atterrir en catastrophe à Douala. On constatera plus tard qu’en fait d’avion, la nouvelle acquisition présidentielle n’était qu’un cercueil volant. Après cet unique vol, l’albatros sera placé sous-cale parmi les avions en détresse.
Pour l’heure, il est difficile de savoir le rôle joué et quel pactole a touché chacun des acteurs dans les négociations pour l’acquisition de l’albatros, une affaire de détournements au sommet de l’Etat qui a englouti des milliards du contribuable Camerounais et dans laquelle un équipage et des passagers ont failli y laisser leur vie. Avec les dernières arrestations de Inoni Ephraim et Marafa Hamidou Yaya, le puzzle est reconstitué et que les responsabilités soient établies.