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C’est un véritable mémorandum que l'honorable Isabelle Silikam, député du Mayo-Danay a présenté au Minatd au cours de la séance de travail de dimanche dernier avec les forces vives de la région de l'Extrême-Nord. L'élue du peuple a clairement fait savoir à René Emmanuel Sadi que les pouvoirs publics semblent accorder beaucoup plus d'attention à l'arrondissement de Maga au détriment des autres unités administratives du département qui, au fil des jours, ploient sous la menace des eaux du Logone.

En réalité, l'alerte est certes venue de l'arrondissement de Maga ou la digue du barrage avait commencé à présenter des signes d'inquiétude mais, il faut relever que dans d'autres arrondissements, à savoir Kaikaï, Vêlé, Gobo, Datchéka et Yagoua, de nombreuses localités ont les pieds dans l'eau. Dans la ville de Yagoua, par exemple, il y a un pont qui a cédé sous l'effet des eaux, et par conséquent, elles sont bien nombreuses, les familles qui ont déménagé pour aller squatter ailleurs dans d'autres quartiers jugés plus sûrs. Dans l'arrondissement de Kaikai de nombreux villages sont inondés par les eaux du Logone: on y dénombre déjà 670 personnes évacuées ou en voie de l'être. Il convient de relever que suite à la rupture de la digue au niveau du village de Douggui, près d'un millier de personnes ont traversé le Logone dans la nuit du 31 août au 1er septembre dernier.

Cette peur d'être englouti par les eaux touche aussi l'arrondissement de Gobo. Selon Elias Gounsounma, maire de Gobo, il est urgent que la digue du Logone soit prolongée à telle enseigne qu'elle fasse un mur de sécurité pour la ville et les environs. «Si les eaux du Logone s'échappent, tout l'arrondissement de Maga sera rayé de la carte», a précisé le maire. Dans l'arrondissement de Vêlé également, de nombreux villages ont été vidés. Le maire et les autorités administratives s'évertuent depuis plus de deux semaines à assurer le déguerpissement des populations chassées par les eaux. Les orages de ces dernières semaines causent des inondations dans cette région à écologie fragile. En clair, tous les yeux des sinistrés sont rivés sur les pouvoirs publics, préoccupés par cette situation.