Inondations du Nord: Une odeur de détournement de dons des sinistrés
DOUALA - 02 Octobre 2012
© Peter Kum | La Nouvelle Expression
La situation est plus qu’alarmante à Pitoa où le don remis en public à la population est repris dans l’ombre.
© Peter Kum | La Nouvelle Expression
La situation est plus qu’alarmante à Pitoa où le don remis en public à la population est repris dans l’ombre.
C’est avec une opacité totale que se
passe la distribution des différents dons reçus du couple présidentiel,
des élites du grand Nord, des membres du gouvernement et autres âmes de
bonne volonté à l’arrondissement de Pitoa, situé à une dizaine de
kilomètres de Garoua. L’idée de détourner les dons destinés aux victimes
des inondations de la région du Nord par les autorités administratives
de Pitoa s’est fait ressentir à partir du moment où on a écarté les
autorités municipales de la commission de recensement des sinistrés
ainsi que celle de la distribution. Seul avec son état major, le
sous-préfet de Pitoa s’est vite transformé en un distributeur de
quelques denrées aux sinistrés de son choix.
Jouer le jeu avec le sous-préfet
Sur près de 2000 sinistrés, le sous-préfet à la halte n’a pu produire qu’une liste dont on dit fictive, de 174 «victimes». Pour figurer sur la fameuse liste, il ne suffisait pas d’être victime des inondations mais plutôt être prêt à jouer le jeu avec monsieur le sous-préfet, avons-nous appris auprès des populations victimes. «Il nous a envoyé le lawan (chef du quartier) Hayatou qui nous a dit de lui donner d’abord 3700 Fcfa pour être inscrit sur la liste de ceux qui devraient recevoir cette aide. Après inscription sur la liste du sous-préfet, nous sommes allés à la sous-préfecture avec nos cartes d’identité, pour ceux qui n’en avaient pas, le sous-préfet leur remettait 5 000Fcfa pour vite en établir. Avec ta carte d’identité, tu reçois 53.700 Fcfa et après le Lawan t’appelle par derrière pour récupérer l’argent et il te donne seulement 10 000Fcfa…», relate l’une des victimes du quartier Guebake de Pitoa. «Le lawan en prenant cet argent te dit que c’est pour son carburant et celui du sous-préfet», renchérit une autre victime.
C’est donc la joie chez les vraies fausses victimes qui se contentent de leur 10 000Fcfa qui trouvent là, une manne. Un tour à la sous-préfecture de Pitoa dans l’après-midi de vendredi dernier, c’est une foule immense. Les vrais sinistrés se bousculent, chacun voulant savoir quand est ce que les denrées et autres aides seront distribuées. Ils se battent pour voir leurs noms sur les fameuses listes des bénéficiaires affichées. Et l’on sait tous que les conditions sont déjà connues: «il faut accepter remettre près de 90% de cat argent après sa réception. «Le sous-préfet se serait personnellement investi dans la mafia qu’il supervise lui-même en personne et ne veut recevoir personne», nous informe une source proche de la commission de distribution. Des propos vérifiés auprès des confrères de la Crtv qui avaient déjà dénoncé sur les ondes cet acte. «Les journalistes ne sont pas de tout la bienvenue», nous lance de vive voix un proche du chef de terre. D’ailleurs, toutes nos tentatives pour rencontrer le sous- préfet vont échouer, et les reporters de la crtv qui ont osé de diffuser l'information disent recevoir des menaces.
A l’heure de la prière ce vendredi, la cour de la sous-préfecture de Pitoa est vite transformée en un lieu de prière pour ces musulmans qui ne voudraient pas entendre que la distribution a été effectuée à leur absence. Une petite balade à la commune de Pitoa située non loin de la sous-préfecture, le Maire est débordé par la population qui est venue dénoncer l’injustice donc elle est victime. «Mr le maire faites quelque chose pour nous, le don est entrain d’être distribué aux gens qui ne sont pas des sinistrés, et on nous dit que nous serons enfermés si nous parlons», explique en larmes, l’une des victimes.
De Pitoa, un petit arrêt au site de recasement de Garoua 2 au quartier Katasko juste à l’entrée de la ville de Garoua, impossible de retenir les larmes. Les sinistrés sont devenus des réfugies dans leur propre pays. Il fait extrêmement chaud à l’intérieur des tentes que le HCR du système des nations unies au Cameroun a construites. Les sinistrés, hommes, femmes et enfants sont couchés sur le sable à l’extérieur. La tristesse et la détresse se lisent directement sur leurs visages. Une simple causerie avec eux risque augmente le chagrin à tout âme sensible. «Depuis que le président Biya est parti de ce camp, le traitement a changé, nous n’avons pas de quoi manger depuis deux jours maintenant. Même les médicaments qui étaient exposés ici le jour qu’il est venu ont disparu aussitôt après son départ. Quand on tombe malade, l’infirmier nous dit d’aller chercher l’argent et ou alors d’aller au centre de santé le plus proche». L’infirmier du site de recasement déclare que «près de 105 personnes souffrent déjà du paludisme et l’infirmerie n’a pas de quoi les soigner… beaucoup d’entre eux ont déjà contracté des maladies gastriques liée au problème de nutrition.»
Pour rappel, plus de dix délégations ont sillonné la région du Nord depuis le déclenchement des inondations au mois août dernier. Du couple présidentiel, en passant par les membres du comité central du Rdpc, les élites de la localité, les députés, certaines entreprises et des particuliers. Chacun y est donc allé, apportant des cadeaux dont on estime à plusieurs centaines de millions Fcfa. On peut donc comprendre que c’est une bonne occasion pour certains fonctionnaires qui veulent s’enrichir sur le dos des pauvres citoyens. Une manne qui tombe du ciel encore que cela n’arrive pas tous les jours!
Jouer le jeu avec le sous-préfet
Sur près de 2000 sinistrés, le sous-préfet à la halte n’a pu produire qu’une liste dont on dit fictive, de 174 «victimes». Pour figurer sur la fameuse liste, il ne suffisait pas d’être victime des inondations mais plutôt être prêt à jouer le jeu avec monsieur le sous-préfet, avons-nous appris auprès des populations victimes. «Il nous a envoyé le lawan (chef du quartier) Hayatou qui nous a dit de lui donner d’abord 3700 Fcfa pour être inscrit sur la liste de ceux qui devraient recevoir cette aide. Après inscription sur la liste du sous-préfet, nous sommes allés à la sous-préfecture avec nos cartes d’identité, pour ceux qui n’en avaient pas, le sous-préfet leur remettait 5 000Fcfa pour vite en établir. Avec ta carte d’identité, tu reçois 53.700 Fcfa et après le Lawan t’appelle par derrière pour récupérer l’argent et il te donne seulement 10 000Fcfa…», relate l’une des victimes du quartier Guebake de Pitoa. «Le lawan en prenant cet argent te dit que c’est pour son carburant et celui du sous-préfet», renchérit une autre victime.
C’est donc la joie chez les vraies fausses victimes qui se contentent de leur 10 000Fcfa qui trouvent là, une manne. Un tour à la sous-préfecture de Pitoa dans l’après-midi de vendredi dernier, c’est une foule immense. Les vrais sinistrés se bousculent, chacun voulant savoir quand est ce que les denrées et autres aides seront distribuées. Ils se battent pour voir leurs noms sur les fameuses listes des bénéficiaires affichées. Et l’on sait tous que les conditions sont déjà connues: «il faut accepter remettre près de 90% de cat argent après sa réception. «Le sous-préfet se serait personnellement investi dans la mafia qu’il supervise lui-même en personne et ne veut recevoir personne», nous informe une source proche de la commission de distribution. Des propos vérifiés auprès des confrères de la Crtv qui avaient déjà dénoncé sur les ondes cet acte. «Les journalistes ne sont pas de tout la bienvenue», nous lance de vive voix un proche du chef de terre. D’ailleurs, toutes nos tentatives pour rencontrer le sous- préfet vont échouer, et les reporters de la crtv qui ont osé de diffuser l'information disent recevoir des menaces.
A l’heure de la prière ce vendredi, la cour de la sous-préfecture de Pitoa est vite transformée en un lieu de prière pour ces musulmans qui ne voudraient pas entendre que la distribution a été effectuée à leur absence. Une petite balade à la commune de Pitoa située non loin de la sous-préfecture, le Maire est débordé par la population qui est venue dénoncer l’injustice donc elle est victime. «Mr le maire faites quelque chose pour nous, le don est entrain d’être distribué aux gens qui ne sont pas des sinistrés, et on nous dit que nous serons enfermés si nous parlons», explique en larmes, l’une des victimes.
De Pitoa, un petit arrêt au site de recasement de Garoua 2 au quartier Katasko juste à l’entrée de la ville de Garoua, impossible de retenir les larmes. Les sinistrés sont devenus des réfugies dans leur propre pays. Il fait extrêmement chaud à l’intérieur des tentes que le HCR du système des nations unies au Cameroun a construites. Les sinistrés, hommes, femmes et enfants sont couchés sur le sable à l’extérieur. La tristesse et la détresse se lisent directement sur leurs visages. Une simple causerie avec eux risque augmente le chagrin à tout âme sensible. «Depuis que le président Biya est parti de ce camp, le traitement a changé, nous n’avons pas de quoi manger depuis deux jours maintenant. Même les médicaments qui étaient exposés ici le jour qu’il est venu ont disparu aussitôt après son départ. Quand on tombe malade, l’infirmier nous dit d’aller chercher l’argent et ou alors d’aller au centre de santé le plus proche». L’infirmier du site de recasement déclare que «près de 105 personnes souffrent déjà du paludisme et l’infirmerie n’a pas de quoi les soigner… beaucoup d’entre eux ont déjà contracté des maladies gastriques liée au problème de nutrition.»
Pour rappel, plus de dix délégations ont sillonné la région du Nord depuis le déclenchement des inondations au mois août dernier. Du couple présidentiel, en passant par les membres du comité central du Rdpc, les élites de la localité, les députés, certaines entreprises et des particuliers. Chacun y est donc allé, apportant des cadeaux dont on estime à plusieurs centaines de millions Fcfa. On peut donc comprendre que c’est une bonne occasion pour certains fonctionnaires qui veulent s’enrichir sur le dos des pauvres citoyens. Une manne qui tombe du ciel encore que cela n’arrive pas tous les jours!