Dans
sa 5e lettre aux Camerounais, l’ex-ministre de l’Administration
territoriale et de la décentralisation fait savoir que c’est par calcul
politique que Paul Biya s’est rendu aux côtés des victimes des
inondations dans le Grand Nord, lui qui pourtant n’a jamais eu la
moindre sollicitude à l’égard des Camerounais en détresse.
La saga épistolaire de Marafa Hamidou Yaya se poursuit. Dans une 5e lettre adressée au Camerounais, l’ancien secrétaire général à la Présidence et ex-ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) qualifie d’ « inique » sa condamnation à 25 ans de prison, dans le cadre de l’achat manqué d’un avion présidentiel. Pour l’ancien Ministre, sa condamnation n’avait d’autre but que celui de l’«écarter de la vie publique ».
Au sujet des inondations dans le Grand Nord, Marafa indique que la visite de Paul Biya dans la partie septentrionale du pays avait des arrière-pensées politiques. L’ex-Minatd est surpris que Paul Biya, qui «n'a jamais manifesté la moindre sollicitude pour nos compatriotes dans la peine », s’est rendu dans le Grand Nord au chevet des victimes d’inondations. Pour Marafa, Paul Biya craignait ainsi de « s'aliéner les populations du Nord… en raison de [sa] condamnation programmée ».
Convaincu de ce qu’il bénéficie d’un soutien du peuple camerounais, Marafa Hamidou Yaya croit que ce soutien amènera le Chef de l’Etat, Paul Biya, à entreprendre des réformes telles que la mise en place du Sénat, du Conseil constitutionnel et d’un Code électoral consensuel, la lutte contre les véritables détourneurs de fonds publics « dont certains plastronnent aujourd'hui au Gouvernement, alors que les preuves de leur forfaiture sont établies », soutient l’ex-Ministre.
Selon Marafa, Paul Biya est responsable de la situation socio-économique actuel du pays : « les Camerounais se verront bientôt proposer d'autres bouffonneries judiciaires dans le seul but de dégager toute la responsabilité de l'actuel Chef de l’Etat dans l’impasse politique, économique et morale où se trouve acculé le Cameroun. » Une situation qui, à l’en croire, se résume entre autres aux pénuries d'eau, aux délestages, à la décrépitude des hôpitaux, à la déliquescence des infrastructures existantes ou l'incapacité d'en construire de nouvelles, etc. Face à tous ces maux, indique l’ex-Minatd, « il est inutile d'attendre sept ans (élections présidentielles de 2018, ndlr) ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, pour tous ceux qui n'entendent pas céder au découragement, l'avenir c'est maintenant. »
Fidèles à ses ambitions politiques, Marafa demande aux Camerounais de continuer à lui apporter leur soutien, afin qu’il puisse « poursuivre [son] combat pour qu'advienne au Cameroun la société de confiance porteuse de paix, de sécurité, de justice et de prospérité partagées, à laquelle nous aspirons tous ». Toutefois, précise l’ancien ministre, ce soutien ne doit « favoriser ni la violence ni le trouble à l'ordre public ».