Le Chef de l'Etat veut obtenir une invitation à l'investiture du président américain le 20 janvier prochain. IL se rapproche d'un influent cabinet de lobbying américain pour obtenir une invitation à l'investiture du président américain le 20 janvier prochain. Une entreprise qui semble vouée à l'échec.
Il n’avait pas déjà été convié à l'investiture historique de M. Barack Obama en janvier 2009. M. Paul Biya ne veut pas courir le camouflet diplomatique de rater celle prévue le 20 janvier 2013. Aussi met-il les bouchées doubles pour obtenir une invitation, synonyme de reconnaissance d'un chef d'Etat qui doit jusqu'ici se contenter de photos prises avec le couple présidentiel américain dans la foulée d'un sommet de l'ONU.
Dans cette optique, après avoir félicité M. Obama pour sa réélection, le Président camerounais a signifié à son homologue toute sa disponibilité à œuvrer pour le resserrement des liens entre les deux pays. Mais il vaut mieux ne pas se contenter des usages diplomatiques officiels.
Depuis quelques jours, son directeur du cabinet civil se trouve en mission hors du pays, probablement aux Etats-Unis d'Amérique. Justement, soufflent des sources bien informées, M. Martin Belinga Eboutou a noué des contacts avec Goodworks International, un cabinet conseil et de lobbying américain très réputé et proche du président américain. M. Omar Arouna, son Managing Director, confiait le 15 septembre 2010 à Repères: «...nous avons toujours des affinités avec l'administration démocrate comme avec toutes les administrations républicaines qui se succèdent à la Maison Blanche.
J'ai moi-mètre participé personnellement à la campagne de Barack Obama en Pennsylvanie, où j'avais au sein de l'équipe de campagne la charge de recueillir les signatures ».
D'ailleurs, Goodworks International et African Investment Corporation œuvrent déjà en partenariat avec le groupe camerounais Blaz Design Management and Investment SA pour améliorer la perception du Cameroun aux Etats-Unis. Ils ont à cet effet signé en août 2010 à Washington une convention marquant la naissance d'une plateforme d'accueil et d'accompagnement des investisseurs américains au Cameroun et en Afrique.
Même si ce cabinet influent peut se targuer que son action impacte positivement sur l'image du Cameroun, il semble cependant que la démarche présidentielle sur le champ diplomatique soit vouée a l'échec.
D'abord parce que M. Barack Obama fait très peu de cas des chefs d'Etat africains. D'après l‘hebdomadaire Jeune Afrique en kiosque, si la quasi-totalité d'entre eux lui ont envoyé un message de félicitations après sa réélection, seul l'Egyptien Mohamed Morsi «figure dans la liste des 13 premiers dirigeants étrangers joints au téléphone par le président américain le 8 novembre pour les remercier de leur "amitié" et de "leur partenariat"».
Pas surprenant donc que M. Obama ait seulement visité l'Egypte et le Ghana pour l'exemplarité de sa démocratie. S'il a reçu quelques présidents africains à la Maison Blanche, à l'instar de M. Macky Sall du Sénégal, M. Boni Yayi du Bénin, M. Issoufou du Niger, Alassane Outtara de Côte d'Ivoire, etc., c'est surtout au regard de leur élection dans des conditions jugées acceptables.
Or, à Washington, M. Biya n'est vu que comme un piètre élève de la démocratie, qui fait obstruction à l'alternance ou dont la réélection depuis 1992 est sujette à contestations.
Pis, le président américain serait moins enclin à l'accueillir d'autant que l'opinion publique américaine, pour dire le moins, verrait une telle invitation d'un très mauvais oeil. Et pour cause: celle-ci nourrit des critiques acerbes contre M. Paul Biya pout la conduite de certaines affaires de l'opération Epervier. Plus précisément, les procès liés à l'acquisition d'un avion présidentiel l'ont agitée et fait les choux gras de la presse.
Le volet concernant M. Yves Michel Fotso irrite davantage. «Le Cameroun a sollicité l'assistance et la protection du tribunal commercial de l'Oregon, pour finalement désavouer son accord de règlement connexe et le jugement du tribunal commercial qui a suivi. Il est ironique que les contribuables américains ont servi a payer le coût de la procédure du Cameroun qui a utilisé l'une de leurs cours fédérales et tiré profit de certains droits légaux que cet Etat semble nier à son propre citoyen Yves Michel Fotso ».
Ce spécialiste du droit constitutionnel américain
fait référence à la volte-face du Cameroun qui, a près avoir été
indemnisé en 2004 devant le tribunal des faillites de l'Etat de l'Oregon
dans le cadre de la liquidation de GIA International et pris
l'engagement de ne plus engager une action ou poursuite contre l'un
quelconque des acteurs du processus d'acquisition du BBJ-II, a quand
même condamné l'ancien administrateur directeur général de la Camair à
25 ans de prison. D'ailleurs, pour violation de cet accord, M. Fotso a
traîné l'Etat du Cameroun devant cette juridiction.