En visite à Garoua, le ministre de la Communication a indiqué que cet argent se trouve dans les caisses de l’Etat.
On n’a pas fini d’épiloguer sur la gestion des 32 milliards Fcfa destinés à renflouer les caisses de la Cameroon airlines (Camair) et à l’indemnisation des victimes du crash de cette compagnie aérienne, crash survenu en 1995. Face aux militants de son parti politique, le Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc), lundi dernier à Garoua, le ministre de la Communication s’est voulu clair : « Je vous dirais que le gouvernement camerounais avait porté plainte contre South africa airways (Saa), le tribunal arbitral de Paris avait été requis et avait rendu son jugement. Le gouvernement camerounais avait gagné 32 milliards de Fcfa et cet argent se trouve dans les caisses de l’Etat camerounais ».
Des propos en contradiction avec ceux récemment avancés par Pierre Mila Assouté, autre acteur clé de cette affaire : « L’argent [32 milliards Fcfa] avait été reçu à Paris à la Sgbc sur un compte ouvert au nom de l’État du Cameroun par Foumane Akame Jean, le conseiller juridique de Paul Biya, et géré sous sa seule signature. Cet argent a disparu de ce compte lorsque j’ai obtenu une ordonnance à Paris pour saisir la créance due à ATT et que ces gens refusaient de payer. La Sgbc avait répondu à mon huissier par écrit, que le compte avait été clôturé (…).
Alors, que Monsieur Foumane Akame dise aux Camerounais où est passé l’argent. Cette somme devait revenir à la Camair qui aurait pu en effet à juste titre dédommager les victimes du crash de 1995 et redresser son bilan ». Parmi les personnalités camerounaises corrompues dans cette affaire, Mila Assoute citait Issa Tchiroma Bakary, alors ministre des Transports, Louis Paul Motaze, alors directeur financier à la Camair, Egbe Achuo Hillman, Joseph Belibi, etc.
Au cours de son échange avec la presse et ses militants lundi dernier à Garoua, Issa Tchiroma n’a pas gardé ses flèches dans son carquois à l’égard des « hommes politiques sans envergure, sans épaisseur, qui n’ont jamais été élus», qui se livrent sur les plateaux de télévision « à la diffamation, à la calomnie, à l’intoxication » contre sa personne. Et le Mincom d’indiquer aux journalistes : «A cette presse qui pense qu’il faut sauver Tchiroma, je leur dirai que Tchiroma est un baroudeur, un homme d’honneur et un homme d’honneur sur le champ d’honneur, livre et gagne toutes les batailles.
Que cette presse ne s’occupent pas de moi, qu’ils
parlent plutôt des réalisations de cette nation car très bientôt comme
le chef l’a dit lui-même, il y aura probablement une main d’œuvre
disponible. C’est de ça que cette presse devrait parler et non parler de
Tchiroma qui a volé 32 milliards où encore que Tchiroma a fait ceci ou
cela». Le Mincom poursuivra en principe sa « campagne d’explication » à
Maroua et Ngaoundéré.