Avec ses conférences de presse qui prennent des allures de grandes foires, on s'interroge sur l'opportunité même desdites rencontres.
A quoi a voulu se livrer le porte parole du gouvernement en convoquant cette conférence de presse à laquelle était conviée la quasi-totalité des journalistes de la place ? Loin d’être une communication pertinente, tout cela s’est plutôt révélé être un jeu au cours duquel le ministre de la communication (Mincom) s’est évertué à mettre en pièces son meilleur ennemi du moment Marafa Hamidou Yaya. Mais il se sera surtout livré à des tours de plaisantin.
Concernant l'indemnisation des victimes du crash du Boeing 737-200 de la Cameroon Airlines (Camair ), Tchiroma est venu avec dans ses bagages des responsables de Chanas et Privat, l’assureur de la Camair à cette époque. Mais fait risible, le document contenant le nombre de personnes exactes ayant été indemnisées est resté inaccessible a ux journalistes. Cela, alors même que le ministre l’avait en sa possession.
Seuls trois d’entre eux seront appelés à jeter un coup d’oeil éclair dessus, Issa Tchiroma arguant du fait qu’ il existait entre les victimes (ou ayants-droit) et l’assureur Chanas et Priva t une clause de non publication de ce document. Mais pourquoi avoir donc choisi de le faire compulser par trois journalistes ? Où est-ce que cela s'est déjà vu dans le monde ? Il convient alors de rappeler au Mincom qu'une conférence n'est pas un jeu, mais un exercice au cours duquel on s'attend à des réponses sérieuses sur le fonctionnement de la République.
Le Cameroun mérite bien mieux que ce qu’on lui propose aujourd’hui en termes de gouvernants, particulièrement pour ce qui est de ce ministre de la communication. Il est depuis longtemps un danger pour la cohésion gouvernementale. Ses malencontreuses et hasardeuses sorties médiatiques lui valent depuis un certain temps le surnom d’Issa Lagaffe. Il aura amèrement réussi à faire le buzz dans les affaires Bibi Ngotta, Vanessa Tchatchou, ou encore ses excuses auprès de la chaine britannique Bbc pour avoir affirmé que cette dernière avait reçu un soutien financier du gouvernement camerounais… Nous sommes dans une République qui a des valeurs et on a comme l’impression que ce ministère, pourtant truffé d’imminents conseillers, de juristes et de chevronnés de la communication, va à la dérive.
Ne sont-ils pas utilisés à bon escient ? En tout cas, face à ce constat, nous pensons que le contenu des déclarations que le Mincom tiendra à l’avenir doit être soumis au premier ministre pour analyse avant validation, car il est bien évident que l’opportunité de ses sorties médiatiques fait défaut.