Un bouc émissaire serait entrain d’être déjà trouvé pour masquer le malaise ambiant dans la tour d’aluminium de Mballa II. Il fallait être aveugle le 10 février pour ne pas constater que le discours du président de la République, Paul Biya avait connu une touche nouvelle avec l’instauration du Chroma Key qui n’est autre qu’un fond d’écran virtuel. Et pour cette diffusion, elle était de fond bleu qui est la couleur de la vie. Une technique que la majorité des chaînes privées utilisent avec une dextérité et une aisance qui est difficilement prise à défaut. Malheureusement une technique que la Crtv n’avait pas la maitrise et mettait en évidence pour la première fois.
Mal leur en en pris, la diffusion du discours du chef de l’Etat en direct a été entachée par la disparation de manière intermittente de l’image de l’orateur. Tantôt le chef de l’Etat disparaissait de l’écran alors qu’il se faisait entendre, tantôt il apparaissait à la stupéfaction générale comme dans une séance de magie. Seul le drapeau à un moment donné situait le public. Le décor en lui-même frisait le ridicule. Et l’on se demande alors si la bande n’a pas été pré-visualisée avant diffusion, alors que le management a mis son accord pour la diffusion. Même le maquillage de circonstance était raté. Même le ministre de la communication Issa Tchiroma, par ailleurs Pca de cette Société étatique n’aurait pas supporté la suite de l’affaire.
Avec un tel ratage, on aurait appris que le Directeur général, Amadou Vamoulké aurait reçu le lendemain de la diffusion une demande d’explication. Et il se susurre même qu’un conseil d’administration extraordinaire est en gestation. A quelle fin ? Certainement pour débarquer le très indésirable Dg qui aurait donné là à ses adversaires du sérail de réclamer son départ. Surtout qu’ils ont vite fait d’y voir un sabotage, sinon un complot ourdi contre la personne du Chef de l’Etat. Selon quelques indiscrétions recueillies, l’équipe technique mobilisée pour l’enregistrement du discours présidentiel aurait été disloquée à la dernière minute du fait des intérêts pécuniaires de quelques cadres. Conséquence, il n’y aurait pas eu coordination de l’opération d’où le flop.
Ne pouvant demander au chef de l’Etat de reprendre l’enregistrement, ils auraient alors opté pour un habillage en chroma key. Au final, il s’est avéré un bricolage indigeste. L’argument de l’amateurisme est alors avancé par quelques proches de cette tour de Mballa II qui avouent en sourdine que le pire a été évité. Imaginez un seul instant que le discours n’était pas livré au public. Actuellement c’est le branle bas général dans les différents étages, les échanges de coups de fil sont multipliés entre le ministère de la Communication et la Crtv.
Après quelques recoupements, il nous est revenu que le discours du chef de l’Etat a été enregistré à Paris lors de sa visite de travail par la cellule de reportage spéciale dépêchée du Cameroun pour la circonstance. Seulement dans l’équipage l’on retrouvait près de cinq personnes, parmi lesquels, un cameraman, un preneur de son, un journaliste, un éclairagiste, pendant que le monteur était resté au Cameroun. Il s’agit de Serges Liyen, ingénieur de son rompu à sa tâche et monteur de l’émission : « Présidence Actu » et la version anglaise « Inside de Presidency » et jusqu’au dernier incident, de tous les discours du chef de l’Etat depuis son arrivée dans l’office de radio et télévision du Cameroun. Le problème serait donc parti du mauvais enregistrement.
Selon certaines informations, le Dg de la Crtv reprocherait à son personnel le fait de vouloir se précipiter à chaque fois qu’il faut enregistrer l’allocution du locataire d’Etoudi. Tout compte fait des têtes vont tomber. Et vamoulké aurait promis aux fautifs qu’il soupçonne de vouloir le précipiter à l’échafaud qu’il les passerait les premier à la guillotine avant que son sort ne soit entendu. Avec l’arrivée des services intelligents dans cette maison, depuis le début de la semaine, tout semble montrer qu’il y aurait un cobaye qu’on devrait sacrifier. Et l’on annonce un grand ménage à la Crtv.
Dans la foulée, parmi les probables retours, on
parle des journalistes, aujourd’hui universitaires et ceux partis
chercher fortune ailleurs. Pourtant, il y a ceux qui reconnaissent
qu’avec peu de moyen Amadou Vamoulké a marqué son emprunt sur la chaine
de télévision nationale qui a reconquis sa position de leader avec une
qualité de diffusion remarquable et des émissions de plus en plus
attractives. Toutes choses qui ont augmenté l’audimat.