Immigration Cameroun-Belgique: Près de 550 demandes d’asile en 2012

DOUALA - 21 MARS 2013
© Valgadine TONGA (Stagiaire) | Le Messager

Révélation de l’Office des étrangers belge. C’était à la faveur d’une campagne de sensibilisation sur la migration irrégulière tenue mercredi 20 mars 2013 à Douala.

Onze mille. Voilà le nombre de ressortissants camerounais dénombrés en Belgique en 2012. A ceci, s’ajoutent plusieurs milliers de personnes ayant acquis la nationalité belge. En outre, près de cinq cent cinquante demandes d’asile venant des Camerounais en 2012. C’est fort de ce constat fait par le gouvernement belge, dont l’Office des étrangers (le ministère de l’Intérieur en quelque sorte) que l’association camerounaise Solutions aux migrations clandestines (Smic) s’est décidée de sensibiliser les jeunes. En collaboration avec l’Office des étrangers belge, le Smic a lancé une campagne nationale de sensibilisation et de prévention sur la migration irrégulière dans le Littoral, Centre, l’Ouest, le Nord-Ouest. Mercredi 20 mars 2013 à l’Université de Douala, des leaders d’associations estudiantines sont venus nombreux s’imprégner de la question. C’est que, la situation préoccupe.

«Nous avons eu près de cinq cent cinquante demandes d’asile seulement pour l’année 2012, des ressortissants camerounais. C’est grave, très inquiétant et préjudiciable pour le Cameroun, la Belgique, et les migrants eux-mêmes», dénonce Jean-François Caumiant, attaché à la direction générale de l’Office des étrangers. De plus, il indique que son pays enregistre plus de cinq cents demandes d’asile par an, ce qui «place le Cameroun dans le top 10 des demandes, aux côtés de pays comme l’Iran, et l’Afghanistan réputés pour leur déséquilibre politique.» Pourtant, ce qui étonne l’Office, c’est que le pays est un pays paisible, du moins pas en guerre. «Ce sont des demandes qui sont pour la grande majorité injustifiées et basées sur de faux documents avec pour simple dessein d’obtenir un droit de séjour en Belgique», relève Jean-François Caumiant.

Toujours dans le même sens, Yves Tsala, président du Smic affirme que les migrants clandestins camerounais voyagent généralement au départ avec un visa. «Mais une fois la durée du séjour terminée, ils ne veulent plus rentrer. Ils se mettent à demander l’asile en prétextant souvent être persécutés dans leur pays pour pratique d’homosexualité.» Une situation qui, poursuit l’orateur, pousse le gouvernement belge à rejeter les demandes. Conséquences, les requérants se retrouvent en situation de clandestinité, difficile maintenant de s’en sortir.

Prostitution, criminalité, drogue sont alors ce qui attend les clandestins. «Le plus grand risque c’est le rapatriement», argue ce fonctionnaire à l’immigration. Qui pense aussi que les migrants clandestins, notamment les Camerounais souffrent énormément pour survivre. Cependant, «ils renvoient une autre image, celle d’une vie aisée à leur famille restée au pays», confie Caumiant. Pour l’heure, son pays et le Cameroun sont en train de négocier un accord afin «d’intensifier le retour des migrants en situation irrégulière.» Car «notre politique migratoire est axée sur la lutte contre l’immigration clandestine, ce n’est pas que nous refusons la présence des Camerounais.» Pour se justifier, il évoque le fait que plus de trois mille visas sont délivrés chaque année à des ressortissants camerounais, et que la Belgique accueille près de mille étudiants par an.


21/03/2013
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