L’organisme de sécurité sociale évalue les pertes à près d’un demi-milliard de F Cfa, alors que le délégué du gouvernement évoque une cause d’utilité publique.
La matinée de samedi 13 juillet dernier était particulièrement agitée au niveau du rond point de la Poste centrale de Yaoundé. Escorté par une dizaine de policiers, un engin de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY) a démoli le local contenant les groupes électrogènes de «l’immeuble de la mort» en réhabilitation. Selon une note d’information remise aux médias par la cellule de communication de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), «les dégâts sont importants et provisoirement évalués à plusieurs centaines de millions de francs Cfa car, même les équipements déjà posés (une cuve à fuel de 8 000 litres, deux groupes électrogènes de 500 KVA chacun) n’ont pas été épargnés par les coups de Poclin. En fait, et à titre indicatif, il s’agit d’un investissement évalué dans le marché à la somme de quatre cent quatre vingt un mille trois cent quinze (481 455 315) F Cfa exécuté à plus de 80 %».
C’est le 22 mai dernier que la CNPS reçoit une mise en demeure de la CUY l’enjoignant d’arrêter les travaux de construction de ce local technique. Le DG de la CNPS, Alain Olivier Mekulu Mvondo, est alors allé à la rencontre du délégué du gouvernement, Gilbert Tsimi Evouna, qui aurait été sensible aux explications fournies concernant les enjeux de ladite construction. Selon la cellule de communication de la CNPS: «le délégué a donné toutes les assurances au DG CNPS que l’édification de ce local pouvait se poursuivre sans problème. Sur sa demande, tout le dossier technique s’y rapportant lui a été communiqué pour sa bonne gouverne ».
Dans le cadre de l’autoroute Douala-Yaoundé annoncé, il est prévu un grand échangeur à cet endroit du rond point de la poste centrale. Il devrait donc passer là où le local a été détruit samedi dernier. Invité à dire si le bloc principal de «l’immeuble de la mort» était concerné par les casses de la CUY, le délégué du gouvernement a répondu par la négative. Le chantier de la réhabilitation de cet immeuble, abandonné au coeur de la capitale depuis deux décennies et devenu un repaire des bandits et coupe-gorge, que la CNPS a entrepris de réhabiliter depuis deux ans devrait poursuivre son bonhomme de chemin.
Mais avec quelle entreprise? L’entreprise chinoise, China Shanxi, qui conduit les travaux, ne se sent plus en sécurité et menace de quitter le chantier (voir fac-similé). L’ensemble de l’édifice relooké devait pourtant être livré à la CNPS dans un mois.