Image dégradée du Cameroun: Les politiques ou la presse responsables?
Douala, 07 mai 2013
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
© BENJAMIN ZEBAZE | Ouest Littoral
La
Journée Internationale de la Presse qui a eu lieu la semaine dernière a
été l'occasion pour le Ministre Issa Tchiroma de «baver» une fois de
plus sur la presse privée, responsable, selon lui, de l'image dégradée
de notre pays à l'étranger: attitude caractéristique des irresponsables
qui rejettent toujours la faute sur les autres.
L'inénarrable Ministre de la
Communication a manqué encore une fois l'occasion de se taire. En visite
dans la capitale économique, Douala, à l'occasion de la Journée
Mondiale de la Liberté de la Presse, il s'en est pris aux médias,
coupables à ses yeux de ternir l'image de notre pays à l'étranger.
Celle-ci devrait être au service de la politique du Gouvernement. Un des
vassaux du régime est allé plus loin en affirmant que l'action de la
presse privée faisait fuir les investisseurs étrangers.
Un Ministre de l'Information qui, non seulement ignore le rôle des médias, mais prend les investisseurs étrangers pour plus «bêtes» qu'ils ne le sont.
Toute la pauvreté de notre personnel politique apparaît dans la dernière sortie du Ministre de la Communication. Sait-il au moins quel est le rôle d'un organe de presse? Chanter les louanges de Chantal et Paul Biya? Vanter les mérites du Ministre de la Communication?
Le journaliste, en tant que témoin de l'histoire, est là pour enquêter, vérifier les faits afin d'informer les populations. Quelques fois, sur des sujets complexes, il peut procéder à une analyse afin de permettre aux lecteurs de mieux comprendre ce qui se passe. C'est vrai que les sujets qu'il traite ne sont généralement pas neutres, mais ce que l'on peut lui demander c'est tout simplement d'être honnête.
Il n'est en tout cas pas là pour aider un pouvoir qui échoue dans tous les domaines à tromper davantage les populations. C'est d'ailleurs pour cela que nous n'acceptons pas et n'accepterons jamais les leçons que les «journalistes» de la CRTV et de Cameroon Tribune veulent donner, alors qu'en étant exclusivement au service de Paul et Chantal Biya, ils font tout sauf du journalisme.
Lorsqu'hier, ces derniers affirmaient que Ni John Fru Ndi était un Nigérian, juste pour le décrédibiliser, que les six morts lors du lancement du SDF l'étaient par bousculade, alors que des balles tirées par la police apparaissaient sur leurs corps, où était l'information? Lorsqu'aujourd'hui, plus de deux ans après la démission de Maurice Kamto du Gouvernement, aucun de ces médias n'en a fait écho, peut-on parler de journalisme?
C'est pourtant ces messieurs que Monsieur Tchiroma considère comme des gens faisant honneur à la profession. De plus, prétendre que les journaux empêchent aux investisseurs de choisir la destination Cameroun, c'est faire preuve d'une inculture qui n'honore pas un Ministre de la République. Les informations rendues publiques par Wikileaks montrent clairement que les étrangers en savent plus sur nous que ce que la presse locale relate. Toutes les ambassades présentes dans notre pays disposent des informations détaillées sur ce qui s'y passe et en informent leurs concitoyens qui souhaitent commercer avec nous. Mettre la mauvaise image du pouvoir actuel sur le dos de la presse locale est vraiment un peu trop facile.
Que doit faire la presse face aux casseroles à répétitions que traîne le régime qui sévit au Cameroun depuis le 06 Novembre 1982?
Est-ce la faute de cette presse si ce pays est autant mal géré? Lorsque, face à la corruption généralisée, le législateur sort une arme aussi dissuasive que l'article 66 de la Constitution, et que Monsieur Biya refuse son application, il est tentant de conclure qu'il est le complice des corrupteurs et des corrompus.
Lorsque son propre fils est mis en cause dans une affaire où des milliards sont partis en fumée, il ne faut surtout rien dire comme «Cameroon Tribune» et la «CRTV» de peur de ternir l'image du Cameroun?
Lorsqu'un Ministre qui se prétend être porte-parole du Gouvernement est accusé d'avoir touché des pots de vin dans un contrat d'entretien des avions de la compagnie aérienne des transports, et dont les défauts de maintenance ont entraîné la mort de nombreux innocents, tout en «gavant» les poches du Ministre, il faut se taire? Il faut envoyer des motions de soutien aux responsables de pareille tragédie?
Lorsque les prisons sont pleines de personnalités politiques de premier plan (Premiers Ministres, Secrétaires généraux de la Présidence de la République. Ministres...), nommés par le Chef de l'Etat, qu'est ce qui peut empêcher de conclure que ce dernier manque soit de discernement, soit ne procède qu'à un règlement de comptes?
En définitive, le pouvoir et ses «griots» ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. La presse n'invente rien. C'est le Renouveau qui fournit l'abondante matière première qui permet de remplir quotidiennement les colonnes des journaux…
Un Ministre de l'Information qui, non seulement ignore le rôle des médias, mais prend les investisseurs étrangers pour plus «bêtes» qu'ils ne le sont.
Toute la pauvreté de notre personnel politique apparaît dans la dernière sortie du Ministre de la Communication. Sait-il au moins quel est le rôle d'un organe de presse? Chanter les louanges de Chantal et Paul Biya? Vanter les mérites du Ministre de la Communication?
Le journaliste, en tant que témoin de l'histoire, est là pour enquêter, vérifier les faits afin d'informer les populations. Quelques fois, sur des sujets complexes, il peut procéder à une analyse afin de permettre aux lecteurs de mieux comprendre ce qui se passe. C'est vrai que les sujets qu'il traite ne sont généralement pas neutres, mais ce que l'on peut lui demander c'est tout simplement d'être honnête.
Il n'est en tout cas pas là pour aider un pouvoir qui échoue dans tous les domaines à tromper davantage les populations. C'est d'ailleurs pour cela que nous n'acceptons pas et n'accepterons jamais les leçons que les «journalistes» de la CRTV et de Cameroon Tribune veulent donner, alors qu'en étant exclusivement au service de Paul et Chantal Biya, ils font tout sauf du journalisme.
Lorsqu'hier, ces derniers affirmaient que Ni John Fru Ndi était un Nigérian, juste pour le décrédibiliser, que les six morts lors du lancement du SDF l'étaient par bousculade, alors que des balles tirées par la police apparaissaient sur leurs corps, où était l'information? Lorsqu'aujourd'hui, plus de deux ans après la démission de Maurice Kamto du Gouvernement, aucun de ces médias n'en a fait écho, peut-on parler de journalisme?
C'est pourtant ces messieurs que Monsieur Tchiroma considère comme des gens faisant honneur à la profession. De plus, prétendre que les journaux empêchent aux investisseurs de choisir la destination Cameroun, c'est faire preuve d'une inculture qui n'honore pas un Ministre de la République. Les informations rendues publiques par Wikileaks montrent clairement que les étrangers en savent plus sur nous que ce que la presse locale relate. Toutes les ambassades présentes dans notre pays disposent des informations détaillées sur ce qui s'y passe et en informent leurs concitoyens qui souhaitent commercer avec nous. Mettre la mauvaise image du pouvoir actuel sur le dos de la presse locale est vraiment un peu trop facile.
Que doit faire la presse face aux casseroles à répétitions que traîne le régime qui sévit au Cameroun depuis le 06 Novembre 1982?
Est-ce la faute de cette presse si ce pays est autant mal géré? Lorsque, face à la corruption généralisée, le législateur sort une arme aussi dissuasive que l'article 66 de la Constitution, et que Monsieur Biya refuse son application, il est tentant de conclure qu'il est le complice des corrupteurs et des corrompus.
Lorsque son propre fils est mis en cause dans une affaire où des milliards sont partis en fumée, il ne faut surtout rien dire comme «Cameroon Tribune» et la «CRTV» de peur de ternir l'image du Cameroun?
Lorsqu'un Ministre qui se prétend être porte-parole du Gouvernement est accusé d'avoir touché des pots de vin dans un contrat d'entretien des avions de la compagnie aérienne des transports, et dont les défauts de maintenance ont entraîné la mort de nombreux innocents, tout en «gavant» les poches du Ministre, il faut se taire? Il faut envoyer des motions de soutien aux responsables de pareille tragédie?
Lorsque les prisons sont pleines de personnalités politiques de premier plan (Premiers Ministres, Secrétaires généraux de la Présidence de la République. Ministres...), nommés par le Chef de l'Etat, qu'est ce qui peut empêcher de conclure que ce dernier manque soit de discernement, soit ne procède qu'à un règlement de comptes?
En définitive, le pouvoir et ses «griots» ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes. La presse n'invente rien. C'est le Renouveau qui fournit l'abondante matière première qui permet de remplir quotidiennement les colonnes des journaux…