Hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé: Vanesssa Tchatchou vengée par un décret
YAOUNDE - 12 MARS 2012
© Justin Blaise Akono | Mutations
Le Dg de l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé a été limogé sur fond d’un scandale de bébé volé dans son institution.
© Justin Blaise Akono | Mutations
Le Dg de l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé a été limogé sur fond d’un scandale de bébé volé dans son institution.
Doh Anderson Sama n’est plus directeur
général de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé
(Hgopy) depuis vendredi dernier. Par un décret, Paul Biya a mis un terme
à la mission de ce professeur de médecine à la tête de cette officine
publique au centre d’une controverse depuis que l’«affaire Vanessa
Tchatchou» défraie la chronique au Cameroun. Il a été remplacé par Fru
Angwafor III, actuel secrétaire général du ministère de la Santé
publique et fils du Fon Angwafor de Mankong, dans la région du
Nord-Ouest.
Par la même occasion, le chef de l’Etat nommé un nouveau président du conseil d’administration dudit hôpital en la personne de Charles Salé, ancien ministre de l’Industrie et ancien maire de Belabo à l’Est Cameroun. Doh Anderson Sama paye ainsi chèrement la disparition, sous couveuse, d’un bébé dans son institution le 20 août 2011 : le nouveau-né de Vanessa Tchatchou, devenu depuis janvier dernier une affaire d’Etat. Dès l’éclatement de ce scandale, en effet, M. Sama a, par diverses initiatives, tenté d’expulser l’infortunée de sa formation. Tout se passait comme s’il se préoccupait davantage de l’image de l’Hgopy que du sort d’un nourrisson et du traumatisme des siens. Dans une interview à Cameroon Tribune, Doh Anderson Sama avait, avec aplomb, affirmé que «le suspect est une jeune femme qui a dû profiter d'un moment d'inattention pour voler le bébé et s'enfuir», et qu’elle «serait passée par un portail qui débouche sur l'entrée du camp des Chinois, situé derrière l'établissement hospitalier». Polémiste Ce n’était pas la première fois que le Pr Doh Anderson Sama faisait ainsi parler de lui dans le registre des faits divers. Entre juillet 2004 et janvier 2005, à Douala, il avait supervisé les essais cliniques sur le Ténofovir, du nom du fameux projet financé par la Fondation Bill et Melinda Gates aux fins d’évaluer l’efficacité de cet anti rétroviral préventif dans la réduction de la transmission du vih/sida. Il lui avait alors été reproché des manquements éthiques dans la mise en pratique desdits tests pratiqués sur des filles libres. Face à la levée de boucliers, le ministre de la Santé publique de l’époque, Urbain Olanguena Awono, dût suspendre ledit projet Le Pr Doh Anderson Sama défraya également la chronique en 2009 lorsque des déchets de sa formation hospitalière s’étaient retrouvés non pas dans un incinérateur, mais dans une cacaoyère à Nkometou. Cet homme est généralement présenté comme l’un des plus anciens gynécologues du Cameroun. Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le cancer, il a participé aux travaux de recherche d’un vaccin contre le cancer du col de l’utérus. Avant son départ à la retraite de la Fonction publique, l’année dernière, il a également coordonné le cycle de spécialisation de gynécologie-obstétrique à la Faculté de médecine et de sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I. |
|