La gestion serrée de cette ressource serait, selon certaines sources, à l’origine du décès de Théophile Abega jeudi dernier.
Le corps de Théophile Abega repose encore à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé que des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une négligence qui aurait pu éviter le pire à la famille et aux nombreux fans de l’ancien capitaine des Lions Indomptables. En fait, tout au long du week-end écoulé, des sources internes à cette formation hospitalière ont laissé entendre que la mort de Théophile Abega aurait pu être évitée si l’équipe médicale avait disposé d’oxygène, susceptible de renforcer les capacités respiratoires du patient. D’après ces sources, le malade, qui souffrait de difficultés respiratoires, aurait vers 3h du matin, manifesté des signes d’essoufflement et d’asphyxie. Malheureusement, laissent-elles entendre, l’oxygène n’était pas disponible parce que seul le directeur général de l’hôpital détiendrait les clés du local à oxygène. Une situation qui n’aurait pas laissé de chance au défunt maire de Yaoundé IV.
A l’hôpital général de Yaoundé, les responsables ne souhaitent pas évoquer cette situation. «Nous ne voulons pas divulguer le secret médical, mais retenez que docteur Abega est mort des suites de maladie comme nous l’avons indiqué aux hautes autorités de la République», indique le directeur général de l’hôpital, Elie Claude Ndam Njitoyap. Mais dans l’entourage de ce responsable, l’on précise que le patient a été interné le 05 novembre 2012 pour des «problèmes métaboliques et cardiaques». «Après 10 jours de traitement, l’intéressé de regrettée mémoire est mort des suites d’une cardiomyopathie hypertensible», indique un membre du corps médical de cet hôpital. L’équipe médicale souligne également que depuis huit ans, Théophile Abega souffrait de diabète, d’hypertension et d’insuffisance cardiaque.
«Lorsqu’il a été interné, on l’a mis dans une chambre à trois lits avant que le directeur ne décide de le transférer dans une chambre individuelle, renseigne une infirmière. Entre le moment où il se plaint des problèmes de respiration et le temps qu’on alerte les médecins, il s’écoule deux minutes. Et c’est dans ce laps de temps qu’il meurt. Donc, on n’a même pas eu le temps de faire recours à l’oxygène».
Mafia
«On n’a rien découvert à l’issue de cette enquête, encore moins de tromperie sur les quantités», laisse entendre un technicien de ce local du reste ouvert et sans clé après nos investigations. C’est ainsi que le directeur général va resserrer la gestion de cette ressource. Mais dans l’intervalle, l’on va à nouveau constater que des bouteilles ont disparu. «En fait, le directeur général avait constaté le 10 novembre qu’il y avait cinq bouteilles d’oxygène vers 15h qui étaient toutes pleines et qu’aucun malade n’était sous oxygène ce jour-là. Mais contre toute attente, le lundi matin, trois bouteilles sont épuisées», indique la technicienne qui pense que le directeur général a mis la main sur la maffia de l’oxygène dans cette formation hospitalière.
*Titre de camer.be