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Plus de 300 millions Fcfa détournés. Les auteurs du crime relevés de leurs fonctions en attendant d’éventuels poursuites judiciaires. Le cerveau du gang en fuite. La commission nationale anti-corruption (Conac) a vu juste en organisant un séminaire de sensibilisation et de formation en direction des acteurs de la santé pour les sensibiliser contre les effets de la corruption. Moins de deux semaines après, un scandale financier éclate du côté du Centre Hospitalier d’Essos (Che). Contre toute attente, un réseau de détournement y a été démantelé. Plus de 300 millions Fcfa de manque à gagner ; soit un minimum de 10 millions Fcfa distraits chaque mois par une bande dont le cerceau a pris la clé des champs une fois le pot aux roses découvert.

Tout a commencé par une affaire anodine de bulletin d’examen. Après avoir reçu un patient, un médecin du Centre hospitalier de la Cnps d’Essos prescrit un examen à son patient. Celui-ci se dirige à la caisse de cette formation hospitalière et s’acquitte des frais. Quand il ramène les résultats, le médecin, sans trop savoir ce qui l’anime, introduit le nom du malade dans le fichier informatique pour vérifier effectivement s’il a payé. Il faut savoir qu’un nouveau système informatique vient d’être installé au niveau de la comptabilité de cet hôpital et il fonctionne en réseau. Bizarrement, le nom de son malade ne figure pas dans la machine. Situation qui l’intrigue surtout que le patient dispose bel et bien d’un reçu en bonne et due forme. Il décide alors d’y voir plus clair.

Pris au piège

Avant d’alerter la hiérarchie, il découvre en réalité auprès du caissier que le nom du malade figure sur la souche mais avec un montant qui ne correspond pas au prix de l’examen en question. En lieu et place de 50.000 Fcfa, il a mentionné 500 Fcfa sur la souche alors que le reçu qui a été délivré porte le vrai montant. Toute chose qui confirme une volonté réelle de maffia. Le concerné veut rapidement étouffer l’affaire et propose de payer l’excédent non sans justifier qu’il s’agit juste d’une erreur. Mais il n’a pas en face de lui un enfant de chœur. Si c’est seulement, une erreur pourquoi son nom ne figure pas sur la machine ? Le caissier reste sans réponse face à cette question. Il est pris au piège.

Du coup ! Un audit est  initié par la direction générale. Le pot-aux-roses est rapidement découvert. Il s’agit d’un réseau bien huilé qui existe depuis un bon bout de temps. Ne voulant pas mourir seul, il dénonce les autres membres du réseau, notamment le responsable des moratoires. Avec ses complices, il faisait disparaitre les écrits après avoir négocier un montant à lui verser par le bénéficiaire de cette faveur qui n’est autre qu’un malade en difficulté de paiement. Un cas d’espèce : Si un malade se retrouve avec une facture d’un million par exemple, il demande un moratoire de paiement. Après, on lui demande de verser même 500.000 Fcfa et on fait disparaitre les données. Un vaste réseau que Jean Noël Olivier Mekoulou Mvondo a sanctionné durement.

Dans un premier temps, il a relevé de ses fonctions près de 5 personnes parmi lesquels le chef service de la comptabilité, le responsable de l’audit interne, le chef service de l’accueil. D’autres responsables vont sûrement tomber. De source digne de foi, le directeur de l’hôpital est en très mauvaise posture. La comptable a affirmé au Dg de la Cnps qu’elle avait saisi le directeur de l’hôpital quand elle a découvert ce réseau de détournement. Ce dernier lui a tout simplement demandé de « voir ça » avec les concernés. Un véritable manque de responsabilité qui peut lui couter son poste.

Dominique Ndocki