Plus
d'un mois après son expulsion de l'hôpital de la caisse, Dorlyse Etoile
Nkolo et son conjoint Sébastien Eya'a Meka restent sans nouvelles de
leur nouveau-né. Depuis le matin du mardi 05 février, où Darlyse Etoile
Nkolo a tenu son nouveau-né entre les bras pour quelques minutes, après
ravoir accouché la veille, la jeune mère n'a plus que ses yeux pour
pleurer. Nonobstant, la plainte déposée par son conseil, maître Messomo
auprès du procureur de la république près du TPI d'Ekounou, suivie par
les dépositions des responsables de l'hôpital de la caisse à la
sous-direction des enquêtes criminelles de la police judiciaire ;
l'affaire du bébé volé d'Essos peine véritablement à décoller.
Pour mémoire, c'est au terme de sept mois et demi de gestation, que le
bébé de Dorlyse serait né viable dans la journée du 04 février au centre
hospitalier de la CNPS d'Essos. Toutefois, n'ayant pas eu l'opportunité
du premier contact avec son bébé, la veille, elle s'est présentée
spontanément le lendemain au service de néonatologie, où après une brève
identification par le pédiatre de garde, elle a pu retrouver son
rejeton de sexe masculin (grâce au nom porté sur le bracelet) qu'elle
n'a pas manqué de prendre dans ses bras.
Un bébé, deux sexes...
Y étant, le pédiatre qui l'avait dans un premier
temps introduite, se ravisera en l'arrachant le nourrisson des mains.
Sur ces entrefaites, le soignant affirmera que l'enfant qu'elle portait
n'était pas le sien, avant de lui intimer de regagner son lit
d'hospitalisation. Fait curieux, le lendemain ainsi que les jours
suivants, la jeune mère attendra vainement de voir son bébé. En outre,
étant un jour allé s'enquérir à la porte D8 de la situation de l'enfant
de sexe masculin né viable, dont on lui avait parlé. Dorlyse retrouvera
un carnet sur le lit.
Au retour, après qu'elle y eût jeté un coup d'œil, la jeune mère
découvrira avec stupéfaction qu'il y est mentionné, qu'elle aurait
plutôt donné naissance à une petite fille viable. Apeurée par la
pluralité des versions, Etoile Dorlyse entreprendra de rencontrer le
pédiatre.
Cependant, alors qu'elle s'entêtait à lui demander le dossier médical de
l'enfant, celui-ci l'informera qu'il va mal et lui opposera une
batterie d'analyses. Au final, il lui fera découvrir ledit dossier,
carnet y compris; où la jeune mère lira clairement que son enfant était
une petite fille née viable.
Curieusement, après une vive opposition de l'infortunée, le pédiatre
reprendra le dossier, qu'il falsifiera en écrivant que le bébé était de
sexe masculin.
Aya'a Meka Sébastien (père du bébé
volé): «J'ai peur, maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme
l'impression qu'on me traque»
Après des tentatives d’assassinats avortés, le père du bébé volé de
l’hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale d’Essos, nous
livre ici quelques impressions sur son affaire.
Dites-nous concrètement, comment s'est passée l'affaire de votre nouveau-né toujours porté disparu?
L'enfant naît le 09 février 2012 à l'hôpital de la
caisse autour de 14 heures, nous sommes bien évidement dehors, et l'on
nous informe que le bébé est de sexe masculin. Mon épouse à l'intérieur
pose la question à plusieurs reprises, et c'est au bout d'un moment
qu'on lui répond que l'enfant est effectivement de sexe masculin. Il est
tout de même curieux de rappeler que l'infirmière à qui elle a posé la
question lui a vertement rétorqué que ce n'est pas son rôle de donner le
sexe des bébés, une heure après on le lui a néanmoins donné. Je devrais
dire qu’à l'annonce de la nouvelle, les membres de ma famille et
moi-même étions très contents. Ce soir là même, chose étrange, on a
interdit à mon épouse de voir le bébé, en arguant qu'elle le verrait
plus tard, c'est-à-dire le lendemain en même temps que les autres mamans
lorsqu'elles allaiteront leurs nouveau-nés. Le matin donc, quand elle
entreprend de voir l'enfant, le pédiatre qu'elle trouve sur place lui
demande de se présenter, ce qu'elle fait aussitôt en lui disant que: je
suis la maman du «bébé Nkolo», c'est ainsi que le pédiatre en question
l'autorise à entrer en néonatalogie, tous les bébés portent des
bracelets, ce qui revient à dire que chaque nouveau-né porte le nom de
sa maman, puis qu’il n'en a pas encore un.
C'est donc alors qu'elle est entrée, et qu'elle s'est mise à chercher
son bébé, qu'elle a aussitôt retrouvé par son bracelet. Sur les mêmes
lieux, mon épouse a fait la remarque suivante: «cette fois-ci, tu ne
m'as même pas ressemblé, tu as tout pris de ton père». 30 secondes plus
tard, le même pédiatre est venu lui arracher le bébé des mains en disant
que ce n'est pas ton bébé, ton nouveau-né est de l'autre côté, on ne
sait véritablement pas ce qui s'est passé, pourquoi ce bébé portait donc
son nom, un bébé d'un jour après cet incident, elle ne reverra donc
plus le bébé, d'autant plus qu'elle est restée là, jusqu'à ce que
l'heure des visites soit finie. C'est ainsi que chaque fois qu'elle
venait, on la faisait attendre et elle ne voyait pas son bébé, voilà
donc comment ni elle, ni moi-même n'avions pas pu voir le bébé. Par
conséquent, je devrais préciser ici que chaque fois que les infirmières
passaient, elles nous laissaient croire que bien que prématuré, notre
bébé était plutôt costaud et se portait bien, raison pour laquelle elles
insistaient sur ce que nous sortirions tôt de l'hôpital. Voilà donc
comment le jour où nous étions censés sortir c'est-à-dire le 07 février,
ce matin là, mon épouse s'est rendue compte qu'on lui avait annoncé le
sexe de l'enfant, sans toutefois lui donner le carnet où était mentionné
son poids et son sexe. Ce jour là donc, lorsqu'elle est allée à la
néonatologie pour revendiquer à voir son bébé, puisque depuis qu'elle
l'avait mis au monde, elle ne l'avait pas encore vu, les infirmières
chargées de faire la permanence ne l'ayant pas retrouvé sur le lit, y
ont déposé un carnet à son absence. Au retour y ayant trouvé le carnet,
elle s'est mise à le feuilleter; à l'intérieur était écrit, «a donné
naissance à une petite fille vivante». Alors qu'il nous avait été
précédemment annoncé que notre bébé était un garçon. Quand mon épouse
s'est donc rendue à l'évidence qu'il était écrit que notre enfant était
plutôt une fille, elle s'est mise à se plaindre bruyamment en
interpellant les infirmières qui lui ont aussitôt suggéré d'aller se
plaindre à la porte D8.
S'y étant rendue, elle a trouvé un pédiatre qui a
aussitôt confirmé ce qui avait été écrit. C'est ainsi qu'il a entrepris
de procéder à certaines vérifications, en sortant le dossier de
l'enfant. C'est ainsi qu'il s'est rendu compte, que même sur ledit
document il était clairement écrit «née d'une petite fille vivante».
Ensuite, ledit pédiatre est entré avec le carnet, où il a maintenant
écrit « naissance d'un enfant de sexe masculin vivant » en faisant
naturellement des ratures sur le carnet et sur le dossier médical. En
dépit de cela mon épouse ne s'est pas calmée, elle à continué à faire
des problèmes, en insistant qu'elle voulait voir son enfant à l'instant
même. Voilà donc comment les infirmières se sont mises à la chasser en
arguant qu'il fallait appeler le père de l'enfant (c'est-à-dire moi)
pour qu'il vienne payer les frais d'examens médicaux, sur ses
entrefaites, elles lui feront comprendre qu'elle ne ressemble même pas à
une femme qui a accouché. Dès que j'ai été appelé, je m'y suis
immédiatement rendu et j'ai réglé l'ardoise des soins, alors que je m'en
allais, on m'a demandé d'appeler ma femme, et ils nous ont annoncé que
notre bébé était mort. Nous sommes donc restés là à leur revendiquer le
bébé de 14 heures, jusqu'à 02 heures du matin et le corps du bébé n'est
jamais sorti.
Est-ce que vous avez rencontré les responsables de l'hôpital, je
veux parler de son directeur général, le professeur Oben James Agbor?
Le directeur général vous dites? Celui-là, tu ne le verras jamais. Le
voir relève d'un véritable prodige. Je sais néanmoins que lorsque nous
avons appelé CANAL 2, et que cette chaîne s'est mise à diffuser le
message du vol de notre bébé en crawl. Dès qu'il a eu vent que Canal2
s'apprêtait à médiatiser l'affaire, certaines indiscrétions laissent
apparaître que ce Monsieur aurait menacé Canal 2, je ne sais pas si
c'était par personne interposée. Je devrais toutefois dire que depuis ce
jour là, cette chaîne de télévision a tout laissé tomber Le régional de
Canal 2 Yaoundé m'a d'ailleurs confirmé avoir reçu des menaces de
l’hôpital. Et bien que je lui ai remis un dossier complet de mon
affaire, le même que je vous remets en ce moment, il n'a jamais fait
écho de quoi que ce soit. Qu’à cela ne tienne, ce jour là, les
informations que j'ai recueillies font état de ce que les responsables
de cet hôpital auraient fait un démenti formel par rapport à notre
présence sur les lieux, alors que nous étions là à revendiquer notre
enfant. Pour répondre à votre question, laissez-moi vous indiquer que
nous n'avons jamais pu rencontrer le directeur général de cet hôpital.
En revanche, lorsque nous avons entrepris une action médiatique, ce
monsieur a fait un communiqué en indiquant que le corps de notre bébé
était à la morgue. Je me demande d'ailleurs comment l'enfant a fait pour
se retrouver à la morgue... un bébé qu'on nous disait tous les jours
qu'il allait bien. Pourquoi est-ce que c'est à la date du 07 février où
nous étions censés sortir qu'on nous dit que le bébé est mort.
Conformément aux allégations du directeur
général de l'hôpital de la caisse, avez-vous réclamé la dépouille
mortuaire de votre bébé?
Aucune convocation formelle nous invitant à venir chercher le corps de
notre bébé ne nous a jusqu'à lors été servie, une façon de dire que ce
sont des insinuations et rien de plus.
Au cours de nos enquêtes d'usage, il nous est revenu qu'un bébé avait voyagé pour Paris à la même époque...
C'est lorsque ma femme est allée voir le docteur Ntsama Menanga le jour
où il nous avait été dit que le bébé était mort, que j'ai eu écho qu'un
bébé de quelques jours devait voyager pour Paris dans la même nuit.
Alors qu'on déclarait que le bébé était dans la couveuse depuis 06 mois.
Je sais bien qu'il s'agissait du bébé que ma femme a porté et qui est
incontestablement le nôtre. La version des faits de Paris m'a d'ailleurs
intrigué. Sinon, comment est-ce qu'un enfant de 06 mois dont les
parents sont en France peut-il se retrouver dans une couveuse à Yaoundé?
Tout compte fait, ces paroles sont sorties de la bouche du docteur
Ntsama Menanga que je reconnais très bien, et qui a pourtant nié l'avoir
dit lors de notre passage à la direction de la police judiciaire.
Malheureusement, quand cette dernière a été coincée par les
enregistrements audios, elle s'est rétractée en affirmant l'avoir
effectivement dit.
Elle piétine, nous sommes menacés et intimidés au point où je n'en
attends plus grand-chose. On m'interdit pratiquement de parler ma
famille a été pratiquement écartée de la confrontation alors qu'elle a
vécu les faits de fond en comble. Même l'infirmière qui est au centre de
l'affaire est portée disparue.
Parlez-nous en quelques mots de votre tentative d'enlèvement...
Je devrais dire que je fais l'objet de plusieurs types de menaces.., allant des appels anonymes où des inconnus affirment que l'on va ramasser mon cadavre et celui de mon épouse. Quelque part, si nous nous obstinons à suivre cette affaire, nous courons de gros risques qui vont de la simple intimidation jusqu'à la tentative d'enlèvement dont vous faites allusion. En effet, le 09 février alors que je reviens de Tropicana où je fais souvent ma prière, le temps de manger pour regagner mon domicile, j'ai trouvé une voiture garé à l'entrée de mon quartier le conducteur dudit véhicule a fait mine de me demander un renseignement, alors que je m'approchais du véhicule en question, l'un des occupants est sorti par la portière arrière, deux autres lui ont emboité le pas, tous étaient encagoulés et fortement armés. Je me suis mis à crier pendant qu'ils m'empoignaient et me forçaient à entrer dans leur voiture. C'était au niveau d'Express union Essos... j'ai peur maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme impression qu'on me traque. J'ai d'ailleurs déposé deux plaintes contre inconnus pour tentative d'assassinat, d'autant plus que le même véhicule a essayé de m'écraser il y 'a quelques jours ici du côté d’Odza