Hôpital Cnps d’Essos - Trafic de nourrissons: Une autre affaire de bébé volé défraie la chronique à Yaoundé
DOUALA - 27 Mars 2012
© Yves Junior Ngangue | Aurore Plus
Plus d'un mois après son expulsion de l'hôpital de la caisse, Dorlyse Etoile Nkolo et son conjoint Sébastien Eya'a Meka restent sans nouvelles de leur nouveau-né.
Depuis le matin du mardi 05 février, où Darlyse Etoile Nkolo a tenu son nouveau-né entre les bras pour quelques minutes, après ravoir accouché la veille, la jeune mère n'a plus que ses yeux pour pleurer.
Nonobstant, la plainte déposée par son conseil, maître Messomo auprès du procureur de la république près du TPI d'Ekounou, suivie par les dépositions des responsables de l'hôpital de la caisse à la sous-direction des enquêtes criminelles de la police judiciaire ; l'affaire du bébé volé d'Essos peine véritablement à décoller.
Pour mémoire, c'est au terme de sept mois et demi de gestation, que le bébé de Dorlyse serait né viable dans la journée du 04 février au centre hospitalier de la CNPS d'Essos. Toutefois, n'ayant pas eu l'opportunité du premier contact avec son bébé, la veille, elle s'est présentée spontanément le lendemain au service de néonatologie, où après une brève identification par le pédiatre de garde, elle a pu retrouver son rejeton de sexe masculin (grâce au nom porté sur le bracelet) qu'elle n'a pas manqué de prendre dans ses bras.
Un bébé, deux sexes...
Y étant, le pédiatre qui l'avait dans un premier temps introduite, se ravisera en l'arrachant le nourrisson des mains. Sur ces entrefaites, le soignant affirmera que l'enfant qu'elle portait n'était pas le sien, avant de lui intimer de regagner son lit d'hospitalisation. Fait curieux, le lendemain ainsi que les jours suivants, la jeune mère attendra vainement de voir son bébé. En outre, étant un jour allé s'enquérir à la porte D8 de la situation de l'enfant de sexe masculin né viable, dont on lui avait parlé. Dorlyse retrouvera un carnet sur le lit.
Au retour, après qu'elle y eût jeté un coup d'œil, la jeune mère découvrira avec stupéfaction qu'il y est mentionné, qu'elle aurait plutôt donné naissance à une petite fille viable. Apeurée par la pluralité des versions, Etoile Dorlyse entreprendra de rencontrer le pédiatre.
Cependant, alors qu'elle s'entêtait à lui demander le dossier médical de l'enfant, celui-ci l'informera qu'il va mal et lui opposera une batterie d'analyses. Au final, il lui fera découvrir ledit dossier, carnet y compris; où la jeune mère lira clairement que son enfant était une petite fille née viable.
Curieusement, après une vive opposition de l'infortunée, le pédiatre reprendra le dossier, qu'il falsifiera en écrivant que le bébé était de sexe masculin.
Aya'a Meka Sébastien (père du bébé volé): «J'ai peur, maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme l'impression qu'on me traque»
Après des tentatives d’assassinats avortés, le père du bébé volé de l’hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale d’Essos, nous livre ici quelques impressions sur son affaire.
Dites-nous concrètement, comment s'est passée l'affaire de votre nouveau-né toujours porté disparu?
L'enfant naît le 09 février 2012 à l'hôpital de la caisse autour de 14 heures, nous sommes bien évidement dehors, et l'on nous informe que le bébé est de sexe masculin. Mon épouse à l'intérieur pose la question à plusieurs reprises, et c'est au bout d'un moment qu'on lui répond que l'enfant est effectivement de sexe masculin. Il est tout de même curieux de rappeler que l'infirmière à qui elle a posé la question lui a vertement rétorqué que ce n'est pas son rôle de donner le sexe des bébés, une heure après on le lui a néanmoins donné. Je devrais dire qu’à l'annonce de la nouvelle, les membres de ma famille et moi-même étions très contents. Ce soir là même, chose étrange, on a interdit à mon épouse de voir le bébé, en arguant qu'elle le verrait plus tard, c'est-à-dire le lendemain en même temps que les autres mamans lorsqu'elles allaiteront leurs nouveau-nés. Le matin donc, quand elle entreprend de voir l'enfant, le pédiatre qu'elle trouve sur place lui demande de se présenter, ce qu'elle fait aussitôt en lui disant que: je suis la maman du «bébé Nkolo», c'est ainsi que le pédiatre en question l'autorise à entrer en néonatalogie, tous les bébés portent des bracelets, ce qui revient à dire que chaque nouveau-né porte le nom de sa maman, puis qu’il n'en a pas encore un.
C'est donc alors qu'elle est entrée, et qu'elle s'est mise à chercher son bébé, qu'elle a aussitôt retrouvé par son bracelet. Sur les mêmes lieux, mon épouse a fait la remarque suivante: «cette fois-ci, tu ne m'as même pas ressemblé, tu as tout pris de ton père». 30 secondes plus tard, le même pédiatre est venu lui arracher le bébé des mains en disant que ce n'est pas ton bébé, ton nouveau-né est de l'autre côté, on ne sait véritablement pas ce qui s'est passé, pourquoi ce bébé portait donc son nom, un bébé d'un jour après cet incident, elle ne reverra donc plus le bébé, d'autant plus qu'elle est restée là, jusqu'à ce que l'heure des visites soit finie. C'est ainsi que chaque fois qu'elle venait, on la faisait attendre et elle ne voyait pas son bébé, voilà donc comment ni elle, ni moi-même n'avions pas pu voir le bébé. Par conséquent, je devrais préciser ici que chaque fois que les infirmières passaient, elles nous laissaient croire que bien que prématuré, notre bébé était plutôt costaud et se portait bien, raison pour laquelle elles insistaient sur ce que nous sortirions tôt de l'hôpital. Voilà donc comment le jour où nous étions censés sortir c'est-à-dire le 07 février, ce matin là, mon épouse s'est rendue compte qu'on lui avait annoncé le sexe de l'enfant, sans toutefois lui donner le carnet où était mentionné son poids et son sexe. Ce jour là donc, lorsqu'elle est allée à la néonatologie pour revendiquer à voir son bébé, puisque depuis qu'elle l'avait mis au monde, elle ne l'avait pas encore vu, les infirmières chargées de faire la permanence ne l'ayant pas retrouvé sur le lit, y ont déposé un carnet à son absence. Au retour y ayant trouvé le carnet, elle s'est mise à le feuilleter; à l'intérieur était écrit, «a donné naissance à une petite fille vivante». Alors qu'il nous avait été précédemment annoncé que notre bébé était un garçon. Quand mon épouse s'est donc rendue à l'évidence qu'il était écrit que notre enfant était plutôt une fille, elle s'est mise à se plaindre bruyamment en interpellant les infirmières qui lui ont aussitôt suggéré d'aller se plaindre à la porte D8.
S'y étant rendue, elle a trouvé un pédiatre qui a aussitôt confirmé ce qui avait été écrit. C'est ainsi qu'il a entrepris de procéder à certaines vérifications, en sortant le dossier de l'enfant. C'est ainsi qu'il s'est rendu compte, que même sur ledit document il était clairement écrit «née d'une petite fille vivante». Ensuite, ledit pédiatre est entré avec le carnet, où il a maintenant écrit « naissance d'un enfant de sexe masculin vivant » en faisant naturellement des ratures sur le carnet et sur le dossier médical. En dépit de cela mon épouse ne s'est pas calmée, elle à continué à faire des problèmes, en insistant qu'elle voulait voir son enfant à l'instant même. Voilà donc comment les infirmières se sont mises à la chasser en arguant qu'il fallait appeler le père de l'enfant (c'est-à-dire moi) pour qu'il vienne payer les frais d'examens médicaux, sur ses entrefaites, elles lui feront comprendre qu'elle ne ressemble même pas à une femme qui a accouché. Dès que j'ai été appelé, je m'y suis immédiatement rendu et j'ai réglé l'ardoise des soins, alors que je m'en allais, on m'a demandé d'appeler ma femme, et ils nous ont annoncé que notre bébé était mort. Nous sommes donc restés là à leur revendiquer le bébé de 14 heures, jusqu'à 02 heures du matin et le corps du bébé n'est jamais sorti.
Est-ce que vous avez rencontré les responsables de l'hôpital, je veux parler de son directeur général, le professeur Oben James Agbor?
Le directeur général vous dites? Celui-là, tu ne le verras jamais. Le voir relève d'un véritable prodige. Je sais néanmoins que lorsque nous avons appelé CANAL 2, et que cette chaîne s'est mise à diffuser le message du vol de notre bébé en crawl. Dès qu'il a eu vent que Canal2 s'apprêtait à médiatiser l'affaire, certaines indiscrétions laissent apparaître que ce Monsieur aurait menacé Canal 2, je ne sais pas si c'était par personne interposée. Je devrais toutefois dire que depuis ce jour là, cette chaîne de télévision a tout laissé tomber Le régional de Canal 2 Yaoundé m'a d'ailleurs confirmé avoir reçu des menaces de l’hôpital. Et bien que je lui ai remis un dossier complet de mon affaire, le même que je vous remets en ce moment, il n'a jamais fait écho de quoi que ce soit. Qu’à cela ne tienne, ce jour là, les informations que j'ai recueillies font état de ce que les responsables de cet hôpital auraient fait un démenti formel par rapport à notre présence sur les lieux, alors que nous étions là à revendiquer notre enfant. Pour répondre à votre question, laissez-moi vous indiquer que nous n'avons jamais pu rencontrer le directeur général de cet hôpital. En revanche, lorsque nous avons entrepris une action médiatique, ce monsieur a fait un communiqué en indiquant que le corps de notre bébé était à la morgue. Je me demande d'ailleurs comment l'enfant a fait pour se retrouver à la morgue... un bébé qu'on nous disait tous les jours qu'il allait bien. Pourquoi est-ce que c'est à la date du 07 février où nous étions censés sortir qu'on nous dit que le bébé est mort.
Conformément aux allégations du directeur général de l'hôpital de la caisse, avez-vous réclamé la dépouille mortuaire de votre bébé?
Aucune convocation formelle nous invitant à venir chercher le corps de notre bébé ne nous a jusqu'à lors été servie, une façon de dire que ce sont des insinuations et rien de plus.
Au cours de nos enquêtes d'usage, il nous est revenu qu'un bébé avait voyagé pour Paris à la même époque...
C'est lorsque ma femme est allée voir le docteur Ntsama Menanga le jour où il nous avait été dit que le bébé était mort, que j'ai eu écho qu'un bébé de quelques jours devait voyager pour Paris dans la même nuit. Alors qu'on déclarait que le bébé était dans la couveuse depuis 06 mois. Je sais bien qu'il s'agissait du bébé que ma femme a porté et qui est incontestablement le nôtre. La version des faits de Paris m'a d'ailleurs intrigué. Sinon, comment est-ce qu'un enfant de 06 mois dont les parents sont en France peut-il se retrouver dans une couveuse à Yaoundé? Tout compte fait, ces paroles sont sorties de la bouche du docteur Ntsama Menanga que je reconnais très bien, et qui a pourtant nié l'avoir dit lors de notre passage à la direction de la police judiciaire. Malheureusement, quand cette dernière a été coincée par les enregistrements audios, elle s'est rétractée en affirmant l'avoir effectivement dit.
Comment évolue votre procédure au niveau de la direction de la police judicaire?
Elle piétine, nous sommes menacés et intimidés au point où je n'en attends plus grand-chose. On m'interdit pratiquement de parler ma famille a été pratiquement écartée de la confrontation alors qu'elle a vécu les faits de fond en comble. Même l'infirmière qui est au centre de l'affaire est portée disparue.
Parlez-nous en quelques mots de votre tentative d'enlèvement...
Je devrais dire que je fais l'objet de plusieurs types de menaces.., allant des appels anonymes où des inconnus affirment que l'on va ramasser mon cadavre et celui de mon épouse. Quelque part, si nous nous obstinons à suivre cette affaire, nous courons de gros risques qui vont de la simple intimidation jusqu'à la tentative d'enlèvement dont vous faites allusion. En effet, le 09 février alors que je reviens de Tropicana où je fais souvent ma prière, le temps de manger pour regagner mon domicile, j'ai trouvé une voiture garé à l'entrée de mon quartier le conducteur dudit véhicule a fait mine de me demander un renseignement, alors que je m'approchais du véhicule en question, l'un des occupants est sorti par la portière arrière, deux autres lui ont emboité le pas, tous étaient encagoulés et fortement armés. Je me suis mis à crier pendant qu'ils m'empoignaient et me forçaient à entrer dans leur voiture. C'était au niveau d'Express union Essos... j'ai peur maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme impression qu'on me traque. J'ai d'ailleurs déposé deux plaintes contre inconnus pour tentative d'assassinat, d'autant plus que le même véhicule a essayé de m'écraser il y 'a quelques jours ici du côté d’Odza.
© Yves Junior Ngangue | Aurore Plus
Plus d'un mois après son expulsion de l'hôpital de la caisse, Dorlyse Etoile Nkolo et son conjoint Sébastien Eya'a Meka restent sans nouvelles de leur nouveau-né.
Depuis le matin du mardi 05 février, où Darlyse Etoile Nkolo a tenu son nouveau-né entre les bras pour quelques minutes, après ravoir accouché la veille, la jeune mère n'a plus que ses yeux pour pleurer.
Nonobstant, la plainte déposée par son conseil, maître Messomo auprès du procureur de la république près du TPI d'Ekounou, suivie par les dépositions des responsables de l'hôpital de la caisse à la sous-direction des enquêtes criminelles de la police judiciaire ; l'affaire du bébé volé d'Essos peine véritablement à décoller.
Pour mémoire, c'est au terme de sept mois et demi de gestation, que le bébé de Dorlyse serait né viable dans la journée du 04 février au centre hospitalier de la CNPS d'Essos. Toutefois, n'ayant pas eu l'opportunité du premier contact avec son bébé, la veille, elle s'est présentée spontanément le lendemain au service de néonatologie, où après une brève identification par le pédiatre de garde, elle a pu retrouver son rejeton de sexe masculin (grâce au nom porté sur le bracelet) qu'elle n'a pas manqué de prendre dans ses bras.
Un bébé, deux sexes...
Y étant, le pédiatre qui l'avait dans un premier temps introduite, se ravisera en l'arrachant le nourrisson des mains. Sur ces entrefaites, le soignant affirmera que l'enfant qu'elle portait n'était pas le sien, avant de lui intimer de regagner son lit d'hospitalisation. Fait curieux, le lendemain ainsi que les jours suivants, la jeune mère attendra vainement de voir son bébé. En outre, étant un jour allé s'enquérir à la porte D8 de la situation de l'enfant de sexe masculin né viable, dont on lui avait parlé. Dorlyse retrouvera un carnet sur le lit.
Au retour, après qu'elle y eût jeté un coup d'œil, la jeune mère découvrira avec stupéfaction qu'il y est mentionné, qu'elle aurait plutôt donné naissance à une petite fille viable. Apeurée par la pluralité des versions, Etoile Dorlyse entreprendra de rencontrer le pédiatre.
Cependant, alors qu'elle s'entêtait à lui demander le dossier médical de l'enfant, celui-ci l'informera qu'il va mal et lui opposera une batterie d'analyses. Au final, il lui fera découvrir ledit dossier, carnet y compris; où la jeune mère lira clairement que son enfant était une petite fille née viable.
Curieusement, après une vive opposition de l'infortunée, le pédiatre reprendra le dossier, qu'il falsifiera en écrivant que le bébé était de sexe masculin.
Aya'a Meka Sébastien (père du bébé volé): «J'ai peur, maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme l'impression qu'on me traque»
Après des tentatives d’assassinats avortés, le père du bébé volé de l’hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale d’Essos, nous livre ici quelques impressions sur son affaire.
Dites-nous concrètement, comment s'est passée l'affaire de votre nouveau-né toujours porté disparu?
L'enfant naît le 09 février 2012 à l'hôpital de la caisse autour de 14 heures, nous sommes bien évidement dehors, et l'on nous informe que le bébé est de sexe masculin. Mon épouse à l'intérieur pose la question à plusieurs reprises, et c'est au bout d'un moment qu'on lui répond que l'enfant est effectivement de sexe masculin. Il est tout de même curieux de rappeler que l'infirmière à qui elle a posé la question lui a vertement rétorqué que ce n'est pas son rôle de donner le sexe des bébés, une heure après on le lui a néanmoins donné. Je devrais dire qu’à l'annonce de la nouvelle, les membres de ma famille et moi-même étions très contents. Ce soir là même, chose étrange, on a interdit à mon épouse de voir le bébé, en arguant qu'elle le verrait plus tard, c'est-à-dire le lendemain en même temps que les autres mamans lorsqu'elles allaiteront leurs nouveau-nés. Le matin donc, quand elle entreprend de voir l'enfant, le pédiatre qu'elle trouve sur place lui demande de se présenter, ce qu'elle fait aussitôt en lui disant que: je suis la maman du «bébé Nkolo», c'est ainsi que le pédiatre en question l'autorise à entrer en néonatalogie, tous les bébés portent des bracelets, ce qui revient à dire que chaque nouveau-né porte le nom de sa maman, puis qu’il n'en a pas encore un.
C'est donc alors qu'elle est entrée, et qu'elle s'est mise à chercher son bébé, qu'elle a aussitôt retrouvé par son bracelet. Sur les mêmes lieux, mon épouse a fait la remarque suivante: «cette fois-ci, tu ne m'as même pas ressemblé, tu as tout pris de ton père». 30 secondes plus tard, le même pédiatre est venu lui arracher le bébé des mains en disant que ce n'est pas ton bébé, ton nouveau-né est de l'autre côté, on ne sait véritablement pas ce qui s'est passé, pourquoi ce bébé portait donc son nom, un bébé d'un jour après cet incident, elle ne reverra donc plus le bébé, d'autant plus qu'elle est restée là, jusqu'à ce que l'heure des visites soit finie. C'est ainsi que chaque fois qu'elle venait, on la faisait attendre et elle ne voyait pas son bébé, voilà donc comment ni elle, ni moi-même n'avions pas pu voir le bébé. Par conséquent, je devrais préciser ici que chaque fois que les infirmières passaient, elles nous laissaient croire que bien que prématuré, notre bébé était plutôt costaud et se portait bien, raison pour laquelle elles insistaient sur ce que nous sortirions tôt de l'hôpital. Voilà donc comment le jour où nous étions censés sortir c'est-à-dire le 07 février, ce matin là, mon épouse s'est rendue compte qu'on lui avait annoncé le sexe de l'enfant, sans toutefois lui donner le carnet où était mentionné son poids et son sexe. Ce jour là donc, lorsqu'elle est allée à la néonatologie pour revendiquer à voir son bébé, puisque depuis qu'elle l'avait mis au monde, elle ne l'avait pas encore vu, les infirmières chargées de faire la permanence ne l'ayant pas retrouvé sur le lit, y ont déposé un carnet à son absence. Au retour y ayant trouvé le carnet, elle s'est mise à le feuilleter; à l'intérieur était écrit, «a donné naissance à une petite fille vivante». Alors qu'il nous avait été précédemment annoncé que notre bébé était un garçon. Quand mon épouse s'est donc rendue à l'évidence qu'il était écrit que notre enfant était plutôt une fille, elle s'est mise à se plaindre bruyamment en interpellant les infirmières qui lui ont aussitôt suggéré d'aller se plaindre à la porte D8.
S'y étant rendue, elle a trouvé un pédiatre qui a aussitôt confirmé ce qui avait été écrit. C'est ainsi qu'il a entrepris de procéder à certaines vérifications, en sortant le dossier de l'enfant. C'est ainsi qu'il s'est rendu compte, que même sur ledit document il était clairement écrit «née d'une petite fille vivante». Ensuite, ledit pédiatre est entré avec le carnet, où il a maintenant écrit « naissance d'un enfant de sexe masculin vivant » en faisant naturellement des ratures sur le carnet et sur le dossier médical. En dépit de cela mon épouse ne s'est pas calmée, elle à continué à faire des problèmes, en insistant qu'elle voulait voir son enfant à l'instant même. Voilà donc comment les infirmières se sont mises à la chasser en arguant qu'il fallait appeler le père de l'enfant (c'est-à-dire moi) pour qu'il vienne payer les frais d'examens médicaux, sur ses entrefaites, elles lui feront comprendre qu'elle ne ressemble même pas à une femme qui a accouché. Dès que j'ai été appelé, je m'y suis immédiatement rendu et j'ai réglé l'ardoise des soins, alors que je m'en allais, on m'a demandé d'appeler ma femme, et ils nous ont annoncé que notre bébé était mort. Nous sommes donc restés là à leur revendiquer le bébé de 14 heures, jusqu'à 02 heures du matin et le corps du bébé n'est jamais sorti.
Est-ce que vous avez rencontré les responsables de l'hôpital, je veux parler de son directeur général, le professeur Oben James Agbor?
Le directeur général vous dites? Celui-là, tu ne le verras jamais. Le voir relève d'un véritable prodige. Je sais néanmoins que lorsque nous avons appelé CANAL 2, et que cette chaîne s'est mise à diffuser le message du vol de notre bébé en crawl. Dès qu'il a eu vent que Canal2 s'apprêtait à médiatiser l'affaire, certaines indiscrétions laissent apparaître que ce Monsieur aurait menacé Canal 2, je ne sais pas si c'était par personne interposée. Je devrais toutefois dire que depuis ce jour là, cette chaîne de télévision a tout laissé tomber Le régional de Canal 2 Yaoundé m'a d'ailleurs confirmé avoir reçu des menaces de l’hôpital. Et bien que je lui ai remis un dossier complet de mon affaire, le même que je vous remets en ce moment, il n'a jamais fait écho de quoi que ce soit. Qu’à cela ne tienne, ce jour là, les informations que j'ai recueillies font état de ce que les responsables de cet hôpital auraient fait un démenti formel par rapport à notre présence sur les lieux, alors que nous étions là à revendiquer notre enfant. Pour répondre à votre question, laissez-moi vous indiquer que nous n'avons jamais pu rencontrer le directeur général de cet hôpital. En revanche, lorsque nous avons entrepris une action médiatique, ce monsieur a fait un communiqué en indiquant que le corps de notre bébé était à la morgue. Je me demande d'ailleurs comment l'enfant a fait pour se retrouver à la morgue... un bébé qu'on nous disait tous les jours qu'il allait bien. Pourquoi est-ce que c'est à la date du 07 février où nous étions censés sortir qu'on nous dit que le bébé est mort.
Conformément aux allégations du directeur général de l'hôpital de la caisse, avez-vous réclamé la dépouille mortuaire de votre bébé?
Aucune convocation formelle nous invitant à venir chercher le corps de notre bébé ne nous a jusqu'à lors été servie, une façon de dire que ce sont des insinuations et rien de plus.
Au cours de nos enquêtes d'usage, il nous est revenu qu'un bébé avait voyagé pour Paris à la même époque...
C'est lorsque ma femme est allée voir le docteur Ntsama Menanga le jour où il nous avait été dit que le bébé était mort, que j'ai eu écho qu'un bébé de quelques jours devait voyager pour Paris dans la même nuit. Alors qu'on déclarait que le bébé était dans la couveuse depuis 06 mois. Je sais bien qu'il s'agissait du bébé que ma femme a porté et qui est incontestablement le nôtre. La version des faits de Paris m'a d'ailleurs intrigué. Sinon, comment est-ce qu'un enfant de 06 mois dont les parents sont en France peut-il se retrouver dans une couveuse à Yaoundé? Tout compte fait, ces paroles sont sorties de la bouche du docteur Ntsama Menanga que je reconnais très bien, et qui a pourtant nié l'avoir dit lors de notre passage à la direction de la police judiciaire. Malheureusement, quand cette dernière a été coincée par les enregistrements audios, elle s'est rétractée en affirmant l'avoir effectivement dit.
Comment évolue votre procédure au niveau de la direction de la police judicaire?
Elle piétine, nous sommes menacés et intimidés au point où je n'en attends plus grand-chose. On m'interdit pratiquement de parler ma famille a été pratiquement écartée de la confrontation alors qu'elle a vécu les faits de fond en comble. Même l'infirmière qui est au centre de l'affaire est portée disparue.
Parlez-nous en quelques mots de votre tentative d'enlèvement...
Je devrais dire que je fais l'objet de plusieurs types de menaces.., allant des appels anonymes où des inconnus affirment que l'on va ramasser mon cadavre et celui de mon épouse. Quelque part, si nous nous obstinons à suivre cette affaire, nous courons de gros risques qui vont de la simple intimidation jusqu'à la tentative d'enlèvement dont vous faites allusion. En effet, le 09 février alors que je reviens de Tropicana où je fais souvent ma prière, le temps de manger pour regagner mon domicile, j'ai trouvé une voiture garé à l'entrée de mon quartier le conducteur dudit véhicule a fait mine de me demander un renseignement, alors que je m'approchais du véhicule en question, l'un des occupants est sorti par la portière arrière, deux autres lui ont emboité le pas, tous étaient encagoulés et fortement armés. Je me suis mis à crier pendant qu'ils m'empoignaient et me forçaient à entrer dans leur voiture. C'était au niveau d'Express union Essos... j'ai peur maintenant je ne sors pratiquement plus, j'ai comme impression qu'on me traque. J'ai d'ailleurs déposé deux plaintes contre inconnus pour tentative d'assassinat, d'autant plus que le même véhicule a essayé de m'écraser il y 'a quelques jours ici du côté d’Odza.