Une
littérature inquiétante sur « la protection de la fortune publique »
laisse dans un imbroglio total une opinion publique offusquée.
Qui de Henri Eyebe Ayissi, ministre délégué à la Présidence de la République, chargé du Contrôle supérieur de l’Etat ; et de Eric Samuel Koua est dans la vérité ? Le second cité, étudiant et doctorant en droit public, accuse du reste le premier de lui avoir subtilisé un travail de recherche pour en faire un livre dont il ne serait pas l’auteur. On se retrouve alors en plein dans une affaire de plagiat, qui défraie la chronique littéraire.
Les médias s’en font un écho retentissant, avec les dégâts collatéraux qu’ils charrient. Notamment la mise en mal de la moralité, de l’intégrité, et donc de la crédibilité d’un haut commis de l’Etat, charger de veiller ou de contrôler par voie d’audits, la gestion des finances publiques. Chacun y va en tout cas de ses arguments, pour défendre soit le ministre, soit l’étudiant brocardeur, qui a décidé d’épingler un homme dont les états de services ne souffraient jusque-là d’aucune contestation .
Malheureuses coïncidences
Après donc la levée des boucliers observés autour de cette affaire, on est objectivement en droit de se poser sans impertinence aucune, un certain nombre de questions à tout le moins judicieuses et pertinentes. Au-delà de ce que certains professionnels de l’édition, fussent-ils pour défendre ou prendre position pour l’un ou l’autre des deux auteurs, la curieuse coïncidence du fait que Eric Samuel Koua ait choisi de proposer ou de solliciter Henri Eyebe Ayissi comme préfacier de son prétendu ouvrage laisse quelques peu perplexes certains observateurs, non moins avertis du domaine de l’édition.
A côté de cela, on peut encore valablement s’interroger de ce que Eric Samuel Koua ait précisément attendu que le ministre Eyebe Ayissi rende public son ouvrage, après une cérémonie de présentation-dédicace très courue. Aussi bien par les membres du gouvernement que par une presse nombreuses, sans parler d’un public tout aussi nombreux, venus à la réalité saluer la sortie d’un ouvrage dont la thématique centrale intéresse et interpelle plus d’un.
Argumentaires opposés
Et enfin, par delà les précédentes considérations, quelle crédibilité accorder à la correspondance, de Magloire Nlate, directeur d’une maison d’édition (Magalo – Makele) ayant mis sous presse l’essai (parce qu’il s’en agit d’un) de Koua ; et qui est le véritable contempteur de Eyebe Ayissi ? Quelle crédibilité encore accorder à Marcelin Vounda Etoa, lui aussi éditeur (Editions clé) de l’ouvrage querellé, qui ne pourrait pour autant jurer la main sur cœur de l’authenticité parturitrice du livre et de l’auteur qu’il défend ? Bien qu’il faille reconnaître la pertinence de ses argumentaires, portant généralement sur l’achevé d’imprimer, le dépôt légal et l’ISBN, les structures et contenus différents des deux ouvrages, ainsi que différentes bibliographies utilisées pour l’un et l’autre des deux ouvrages.
Il reste au demeurant contant que par delà le fait que les deux éditeurs s’affrontent ; généralement par médias amis interposés, le calme et la sérénité du ministre Henri Eyebe Ayissi sur la question contrastent avec activisme ambiant, bien qu’entretenant le paradoxe et l’imbroglio autour de cette affaire. Sauf à penser que véritablement d’ici là, on assiste à un procès régulier devant les juridictions compétentes, pour dire le droit et trancher sur une affaire empreinte de beaucoup de gêne. Le cas échéant, tout cela n’aura été que gesticulation futile, tendant à ternir l’image d’un haut cadre de la République. Toujours est-il pour conclure que, les détracteurs du ministre Henri Eyebe Ayissi s’en donnent à cœur joie de jubiler sous cape, de ce qui lui arrive. Quelle histoire !