La scène est de plus en plus perceptible depuis que l’augmentation des tarifs de transports est pratiquée sur l’ensemble du territoire national. Dans un coin ou l’autre de la capitale économique, il ne se passe plus une journée sans qu’une altercation entre taximen et clients se produise.
IL EST 18 HEURES ce samedi 19 juillet 2014 au lieu dit « Entrée Ecole » à Nyalla. La scène est plutôt drôle. Mais pourtant, il s’agit de la pièce de 50 Fcfa qui divise un taximan et une jeune dame. Entre échanges de mots, menaces, intimidations et colère, voilà à quoi se résume l’incident. Aucune des deux personnes ne veut baisser la garde. Il a suffit de quelques minutes pour voir une foule immense autour du véhicule.
Même s’ils sont nombreux qui se sont arrimés à la règle, il n’en demeure pas moins qu’elles sont nombreuses les personnes qui tardent à se défaire de la veille habitude. Au cours des échauffourées entre le chauffeur et sa cliente, il n’est pas question de céder. « Depuis que le tarif de transport a augmenté, je paye toujours 200 Fcfa. Aujourd’hui, je tends la même somme à ce conducteur, il refuse de prendre. Je ne peux pas payer 250 Fcfa. Je suis une pauvre camerounaise », affirme-t-elle. Malgré les multiples interventions des passagers du véhicule et des curieux, le taximan reste sur sa position. « Depuis combien de jour les clients payent 250 Fcfa ?
Tout ce que je veux, c’est qu’elle me donne la somme que je réclame. Vous pensez qu’on vit comment ? Le prix du carburant a augmenté. Le tarif de transport doit aussi augmenter », s’interroge-t-il. Pendant pratiquement une heure, les discussions ont été très houleuses. Pour qu’enfin la jeune femme décide de donner la pièce de 50 Fcfa au taximan. Un cas parmi tant d’autres qui démontrent à souhait l’instabilité dans la pratique des prix des transports. Au regard de ce qui précède, ils sont nombreux les exemples comme ceux-là dans la capitale économique.
Il ne se passe plus un jour sans qu’une échauffourée ne se produise entre conducteurs de taxis et passagers. Sur ce point les avis sont partagés. Au lieu dit « Carrefour Ndokotti », les tarifs sont instables. « J’applique le tarif de 250 Fcfa comme prévu. Il m’arrive de transporter les clients à 200 Fcfa. Il est difficile rester stricte. J’essaye de jongler comme je peux pour m’en sortir. Je ne suis pas sûr que mes collègues soient aussi souples que moi. Il est difficile pour nous conducteurs de taxis de dire réellement quel est le tarif qu’on applique», affirme un conducteur de taxi. Si pour ce dernier, il est difficile d’appliquer la mesure, il n’en est pas de même pour certains.
« Je ne peux pas accepter d’aller à la station payer cher pour le carburant et venir perdre dans le transport. Tous les clients savent que le tarif du transport est de 250 Fcfa.» soutient un autre taximan. Par la suite le chauffeur de taxi «Il arrive qu’on se dispute avec eux et ils comprennent. Bon certains essayent de comprendre, même si d’autres restent catégoriques. J’essaye chaque fois que j’ai des clients d’aborder la question pour les sensibiliser». Plus loin à « Akwa », le discours est le même. «Il est difficile d’appliquer le tarif de 250 Fcfa sans être confronter à des problèmes avec les clients.
Avant par exemple, à une certaine heure de la nuit, le transport
coûtait 250 Fcfa. Aujourd’hui, les clients ne veulent pas payer 300 Fcfa
à partir de 22 heures. Vous voyez que c’est difficile malgré la
décision d’augmenter le tarif de transport, d’avoir des prix stables»,
pourvoit un autre taximan. Au regard de ce qui précède, difficile pour
les chauffeurs de s’accorder véritablement sur les tarifs de transport.
Cependant, le tour effectué dans les artères, les rues et les quartiers
de la ville de Douala, les clients sont plutôt dubitatifs. «Je sais que
le tarif de transport s’élève à 250 Fcfa. Je paye toujours cette somme,
même si c’est difficile de m’y faire. Ce n’est pas évident pour la
plupart des Camerounais, mais on doit s’y habituer au fur et à mesure», a
affirmé une passagère à bord d’un taxi.
Des avis partagés…
Un avis que partage la plupart des Camerounais rencontrés. « Déjà le tarif de 200 Fcfa était lourd pour les camerounais le jour et 250 Fcfa la nuit. Donc, c’est normal qu’aujourd’hui, les clients se plaignent. Nous ne pouvons pas nous en prendre aux taximen. Parce que de l’autre côté aussi le carburant a augmenté. Donc, ils ne peuvent que combler ce fossé par l’augmentation des tarifs de transports.
Il faut juste que le gouvernement et les syndicats des transporteurs s’accordent sur une mesure convenable », propose un autre passager. Même s’ils sont nombreux qui évoquent le laxisme des Camerounais. « Une telle mesure aurait amené les uns et les autres à se poser un certain nombre de questions. Bon, on fait avec », soutient un passager tout en colère. Au regard de ce qui précède, difficile pour les uns et les autres de donner tort à qui que ce soit. Chacun essaye autant que possible de s’arrimer à la décision, même si le chemin est encore très long et pénible.