Hausse des prix du carburant: Le cartel du pétrole camerounais est résolu à augmenter les prix à la pompe
DOUALA - 17 Juillet 2012
© Aurore Plus
Après une concertation avec la société civile en fin mai dernier, une autre plus restreinte vient d’être organisée entre les associations des consommateurs et l’administration en charge de la gestion pétrolière en aval. La détermination du gouvernement de revoir à la hausse les prix est claire.
© Aurore Plus
Après une concertation avec la société civile en fin mai dernier, une autre plus restreinte vient d’être organisée entre les associations des consommateurs et l’administration en charge de la gestion pétrolière en aval. La détermination du gouvernement de revoir à la hausse les prix est claire.
Le ministère du Commerce a servi
mercredi le 11 juillet 2012 de cadre à une concertation restreinte entre
une dizaine d’associations des consommateurs, Luc Magloire Mbarga
Atangana en sa double casquette de ministre du commerce et Pca de la
Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph) et Talba
Malla, Dg de cette entreprise. Comme lors de la concertation avec les
syndicats des transporteurs tenue le 30 mai 2012, les débats ont
évidemment porté sur la suppression imminente des subventions publiques
sur les produits pétroliers; décision qui aura pour corolaire immédiat
la hausse des prix à la pompe. Comme avec les syndicats des
transporteurs, l’objectif de ces concertations vise à obtenir l’adhésion
de la société civile à ce projet machiavélique imposé par les
institutions de Bretton Wood (Fmi et de la Banque Mondiale). Ce d’autant
plus que les opérateurs du secteur pétrolier, tant à capitaux nationaux
(Groupement des pétroliers camerounais) qu’étrangers (Groupement des
professionnels du pétrole) sont déjà acquis pour la révision de cette
péréquation qui va conduire indubitablement à la hausse du prix du
carburant à la pompe.
Une manière sans nul autre pareille «de sacrifier les intérêts des consommateurs d’énergie, sous l’autel des injonctions du Fmi et de la Banque Mondiale en faisant valoir l’austérité», serinent les associations des consommateurs. Heureusement comme en février 2008, le mouvement social camerounais est plus que jamais sur le qui-vive, pour descendre dans la rue et s’opposer à nouveau énergiquement aux injonctions économiques ultralibérales et antisociales des bailleurs de fonds. Ce qui suscite une grosse frayeur au sein du gouvernement. En témoigne à la réaction musclée du représentant du Race à cette concertation, qui a redit l’opposition farouche des consommateurs à ce projet gouvernemental, en rappelant son caractère inique et potentiellement porteur de troubles sociaux graves. C’est pourquoi après ces consultations tenues avec quelques partenaires sociaux, la Csph envisage engager dans les toutes prochaines semaines, une campagne nationale de communication pour convaincre le public sur le bien fondé de supprimer les subventions de l’Etat dans ce secteur névralgique. Et par ricochet revoir à la hausse le prix à la pompe des hydrocarbures. Car cela dure déjà depuis 1997 que le gouvernement camerounais a pris l’engagement vis-à-vis du Fmi de procéder à la révision de la péréquation en vigueur sur les produits pétroliers au Cameroun. Et le 21 mars 2011 à l’issue d’une mission effectuée par cet organisme de Bretton Wood au Cameroun, le ministre des Finances a annoncé que l’homologation des prix de vente au détail des hydrocarbures se ferait en fonction des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Mais face aux enjeux de l’élection présidentielle d’octobre 2011, et la peur d’une dérive sociale d’un peuple qui rêve d’alternance, l’exécution a été reportée malgré la pression constante du Fmi. Même en voulant profiter de cette année 2012 où aucun enjeu électoral ne cristallise les populations, il ne sera pas facile de faire passer l’amère pilule. Malgré quelques sons divergents entre les transporteurs et les syndicats des transporteurs. Les premiers promettent de s’opposer à nouveau énergiquement et les seconds en revanche semblent avoir mis de l’eau dans leur vin. Lors de la concertation du 30 mai dernier, ils conditionnaient leur adhésion à une éventuelle hausse à la réduction du trop plein de documents qui sont exigibles pour la constitution d’un dossier d’un véhicule de transport en commun. |
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