Les députés somaliens ont élu, lundi 10 septembre, président de la République un néophyte en politique. Peu connu sur la scène internationale, Hassan Cheikh Mohamoud a su se faire connaître en Somalie pour ses engagements en matière d’éducation.
À 56 ans, Hassan Cheikh Mohamoud savoure sa victoire. Élu dès le second tour, lundi 10 septembre, par les députés somaliens, à la présidence de ce pays déchiré par une guerre civile depuis 1991, il ne faisait pas figure de favori.
Mieux, aucun observateur international ne l’avait remarqué parmi les 25 candidats en lice. Le nouveau président n’est toutefois pas un inconnu pour la société civile, où il a su construire sa notoriété en s’engageant en faveur de l’éducation.
issu d’un des clans les plus puissants
Né à Jalalaqsi, dans la région de Hiran (centre de la Somalie), Hassan Cheikh Mohamoud est issu d’un des clans les plus puissants du pays, les Hawiye. Cette origine ethnique lui assure une base populaire dans la société somalienne, en particulier dans la capitale, Mogadiscio, où les Hawiye sont majoritaires.
Diplômé de l’Université nationale somalienne en 1981, il avait poursuivi ses études en Inde où il avait obtenu un mastère d’éducation technique à l’université de Bhopal, en 1988.
rédige pour le programme de l’unicef
À partir des années 1990, Hassan Cheikh Mohamoud travaille pour des organisations civiques nationales et internationales, comme le département de l’éducation du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), pour lequel il est envoyé dans le centre et le sud de la Somalie jusqu’au départ des forces de l’ONU, en 1995.
En 2009, il rédige pour le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) un rapport sur le rôle de la diaspora dans la reconstruction du pays.
Parti pour la paix et le développement
Riche de son expérience dans le monde de l’éducation, il est l’un des fondateurs, en 1999, de l’Institut somalien de management et de développement administratif (Simad).
Un lieu de formation pour les techniciens et les cadres administratifs de ce pays ravagé par la guerre. Un institut devenu, aujourd’hui, une université réputée à Mogadiscio.
C’est en 2011 qu’il se lance en politique en fondant son propre parti, le Parti pour la paix et le développement, avec pour objectif de « construire une société libérée des démons du clanisme, de la peur et des conflits internes », lit-on dans le manifeste de son mouvement. Réputé modéré, il est toutefois proche de la confrérie des Frères musulmans.
un homme neuf
Il a hérité d’un pays où sévit encore la rébellion des combattants islamistes liés à Al-Qaida. Même si ces derniers ont subi d’importants revers militaires ces derniers mois, ils contrôlent toujours une partie du sud et du centre du pays.
En choisissant un homme neuf qui n’a jamais été impliqué dans la guerre civile, les députés somaliens ont sans doute vu dans Hassan Cheikh Mohamoud celui qui pourrait favoriser le consensus et la pacification de la Somalie.