Hamid Houmida, DG Camerounaise des Eaux: "Le déficit en eau potable à Yaoundé est aggravé par l'arrêt de la station de la Mefou depuis 1990"
YAOUNDE - 07 FEV. 2012
© Jo Benga | L'Actu
Le directeur régional de la Camerounaise des eaux (CDE) à Yaoundé parle des problèmes de l'eau, de projets programmés, des mesures d'urgence ainsi que du plan de rationnement de cette denrée devenue rare dans notre pays et singulièrement dans la capitale. Entretien avec Jo. Benga
Quelle est la situation actuelle de l'approvisionnement en eau dans la ville de Yaoundé ?
La ville de Yaoundé est alimentée en eau potable à partir de la station de traitement d'Akomnyada située dans la région du Centre à 45 km de Yaoundé et à 4 km de la ville de Mbalmayo. Cette station, mise en service en 1985, capte les eaux du fleuve Nyong et dessert également la ville de Mbalmayo.
La production actuelle en eau potable de la station d'Akomnyada est de 100 000 m3/j alors que les besoins moyens en eau potable sont estimés à 250 000 m3/j et les besoins de pointe dépassent les 300 000 m3/j. Ce déficit important est dû à un retard d'investissement dans le secteur depuis plus de 25 ans qui s'est traduit également par la dégradation des infrastructures en l'absence de programmes de réhabilitation et de renouvellement. Le déficit s'est aggravé par l'arrêt de la station de la Mefou en 1990.
Avez-vous un plan de rationnement pour assurer la desserte dans les ménages?
Un programme de rationnement dans la ville de Yaoundé est mis en place en attendant la mise en service des projets de renforcement de la production en eau. Ce programme est élaboré sur la base de la demande en eau de chaque zone de la ville, des équipements existants et des contraintes techniques et d'exploitation. Ce planning est respecté sauf en cas d'incident tel que les indisponibilités du courant électrique ou des pannes sur les équipements ou sur le réseau de distribution. Pour les opérations programmées par AES Sonel ou la CDE, des communiqués sont établis et diffusés aux médias et aux associations de consommateurs d'eau. Il y a lieu de noter que compte tenu du déficit, le rétablissement de la situation de l'approvisionnement en eau potable se fait de manière progressive.
Par ailleurs, la croissance très rapide de la population de la ville de Yaoundé a provoqué une poussée d'urbanisation qui s'est traduite depuis quinze ans par le développement de quartiers précaires à la périphérie de la ville sans raccordement aux infrastructures de base (eau et électricité).
Comment le plan de rationnement est géré pour répartir l'eau aux ménages?
Les eaux en provenance de la station de traitement d'Akomnyada à Mbalmayo sont collectées au niveau des réservoirs de la station de Nkoayos à partir de laquelle la distribution se fait vers les différentes directions de la ville (Atemengue, Etoudi, Mimboman, Etoug-Ebe, Nkomo et le réseau Bas). Un programme de pompage est établi sur la base des besoins en eau de chaque direction et des capacités des équipements existants. Pour respecter ce planning de pompage, des manœuvres des vannes sont effectuées par les équipes de réseau selon le programme de rationnement adopté.
Par ailleurs, la CDE a mis en place une équipe de permanence pour s'assurer de l'effectivité du programme de rationnement et de signaler toute anomalie aux équipes d'intervention. En 2011, la CDE a installé une soixantaine de vannes pour faciliter la mise en œuvre du rationnement.
La qualité de l'eau est contestée par certains abonnés; quel est votre avis sur ce point ?
Le contrôle de la qualité de l'eau est effectué à plusieurs niveaux : par le ministère de la Santé publique dans le cadre de ses prérogatives de contrôle sanitaire des produits alimentaires, par le concessionnaire du service de l'eau qui est Camwater et par la CDE par le biais de ses laboratoires central et régional. L'Institut Pasteur réalise des analyses d'eau et la qualité de l'eau distribuée par la CDE et cette qualité des eaux distribuées est conforme aux normes en la matière.
En période d'étiage, la CDE renforce le contrôle de la qualité de l'eau et procède au nettoyage des réservoirs et purge des canalisations de distribution.
Nous constatons des pertes d'eau importantes dans le réseau à cause des fuites ou du vandalisme et parfois des vols au niveau de vos installations; quelles sont les mesures que vous avez prises par rapport à cette situation ?
Le réseau de distribution de la ville de Yaoundé est dans un état dégradé ; ce qui explique le nombre des interventions pour réparer les casses et les fuites détectées et qui sont à l'origine des pertes d'eau. Un programme de renouvellement des conduites vétustes est en cours de réalisation par la CDE (10,5 km de conduites renouvelés en 2011). Cependant, nous constatons des actes de vandalisme sur nos installations causés par des inconnus. Des constats sont effectués par notre service juridique et des enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs présumés. Concernant les vols d'eau, le service fraude de la CDE mène une action pour luter contre ce fléau et pour sensibiliser la population sur la nécessité de préserver cette denrée rare.
Quels sont les autres problèmes auxquels vous êtes confrontés actuellement ?
Les problèmes rencontrés dans la desserte en eau de la ville de Yaoundé peuvent être résumés comme suit : Unicité de la ressource de production d'eau potable car la station de traitement d'Akomnyada (100.000 m3/j) est le seul point d'eau desservant les villes de Yaoundé et Mbalmayo ; baisse du niveau du fleuve Nyong en période d'étiage ; arrêt de la station de traitement des eaux de la Mefou depuis 1990. Cet arrêt a aggravé le déficit en eau dans la ville de Yaoundé ; baisse des performances des équipements (équipements vétustes nécessitant renouvellement) ; instabilité du courant électrique et coupures fréquentes au niveau de la station de production d'Akomnyada. Le groupe électrogène disponible à la station n'a pas fonctionné depuis plus de 20 ans; sa révision est programmée. Vétusté des conduites du réseau de distribution d'eau potable ; configuration topographique peu favorable de la ville. Consommation en eau élevée chez les abonnés créée par le déficit d'eau.
Quels sont les projets programmés pour améliorer cette situation ?
Les projets programmés pour le renforcement de la production d'eau potable de la ville de Yaoundé sont : la réhabilitation de la station de traitement de la Mefou qui permettra de produire environ 50.000 m3/j. Ce projet a été lancé par Camwater en mars 2011 et devrait être mis en service en 2013 ; l'extension de la station d'Akomnyada pour un supplément de 30.000 m3/j. L'étude est en cours de réalisation par la Camerounaise des Eaux. L'alimentation en eau potable à partir de la Sanaga : ce projet prévoit la production de 300.000 m3/j extensible à 400.000 m3/j et desservira les villes et villages riverains (Batchenga, Obala, Nkometou, Nyom...). La réalisation de ces projets permettra de satisfaire les besoins en eau de la ville de Yaoundé et de sécuriser la desserte en eau de la région.
En attendant la réalisation des projets évoqués plus haut, quelles sont les mesures d'urgence que vous avez arrêtées?
La CDE en concertation avec le concessionnaire (Camwater) et les services du ministère de l'Energie et de l'Eau, mène plusieurs actions afin de sécuriser l'alimentation en eau potable et alléger le déficit en eau dans la ville de Yaoundé. Il s'agit notamment des opérations suivantes : les travaux de réhabilitation de première urgence des ouvrages et équipements (pompes, station de traitement, réservoirs...) financés par la Banque Mondiale pour un montant de deux milliards de FCFA ; nettoyage de la prise d'eau brute pour améliorer l'alimentation du caisson en période d'étiage ; révision des pompes d'eau brute et d'eau traitée ; recherche et réparation des fuites pour réduire les pertes d'eau et améliorer le rendement du réseau de distribution ; renouvellement des conduites dans le réseau de distribution ; pose de vannes de sectionnement pour le rationnement de la distribution dans la ville ; renouvellement des branchements et des compteurs ; renforcement du contrôle de la qualité de l'eau, nettoyage des réservoirs et purge des conduites et acquisition des pompes doseuses ; réalisation des branchements sociaux.
Parallèlement à ces actions et pour faire face à la pénurie d'eau observée dans la ville de Yaoundé et ses environs, le Minee, de concert avec la Camwater et CDE, a mis en place un programme d'urgence de la ville consistant en : le relèvement du seuil déversant sur le fleuve Nyong pris en charge par Camwater et préfinancé par CDE ; la pose de bâches alimentées par les camions-citernes dans certains points des quartiers non touchés par le réseau de distribution ; la construction de forages avec pompe manuelle dans les quartiers périphériques.
La première phase de ce programme comportait la réalisation des ouvrages suivants : 10 bâches ont été installées et sont opérationnelles ; deux camions citernes de 10 m3 chacun acquis par la Camwater ; 34 forages avec pompe manuelle construits réalisés par les services du Minee; seuil d'enrochement construit en aval de la prise d'eau d'Akomnyada. La deuxième phase de ce programme comportera l'installation de 60 nouvelles bâches dans les quartiers non desservis et la réalisation de 100 forages d'eau.
Quel est l'objectif que vous visez à travers l'organisation de cette réunion à la quelle vous avez convié en plus du Minee et de Camwater, les associations des consommateurs et les médias ?
Cette rencontre s'inscrit dans la stratégie adoptée par la CDE pour renforcer la communication avec ses abonnés. L'objectif est de sensibiliser l'assistance sur les problèmes de l'approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé, sur le programme de rationnement et les difficultés rencontrées pour le respect de ce programme. Nous informons nos clients qu'un centre d'appels a été mis en place à partir de décembre 2011 au numéro infoline 8055 pour toute réclamation ou requête. Cette réunion a permis également d'asseoir une plateforme de concertation entre les différents partenaires.
Quelles sont les responsabilités de Camwater et de la CDE, chacun en ce qui le concerne ?
La réforme du secteur de l'eau de 2005 a créé la Camwater en tant que société d'Etat chargée du patrimoine et du développement du secteur et d'une ou plusieurs sociétés qui seront chargées de la distribution de l'eau au niveau du Cameroun. C'est ainsi que la CDE a été choisie dans un appel d'offres international pour accomplir cette mission. Un contrat d'affermage a été conclu entre le concessionnaire (Camwater) et la CDE qui définit les attributions de chaque intervenant. La CDE s'occupe alors de la production, du transport et de la distribution de l'eau ainsi que de l'entretien et de la maintenance des équipements. La Camwater est chargée de mobiliser les financements nécessaires pour réaliser les projets de développement.
© Jo Benga | L'Actu
Le
directeur régional de la Camerounaise des eaux (CDE) à Yaoundé parle
des problèmes de l'eau, de projets programmés, des mesures d'urgence
ainsi que du plan de rationnement de cette denrée devenue rare dans
notre pays et singulièrement dans la capitale. Entretien avec Jo. Benga
Le directeur régional de la Camerounaise des eaux (CDE) à Yaoundé parle des problèmes de l'eau, de projets programmés, des mesures d'urgence ainsi que du plan de rationnement de cette denrée devenue rare dans notre pays et singulièrement dans la capitale. Entretien avec Jo. Benga
Quelle est la situation actuelle de l'approvisionnement en eau dans la ville de Yaoundé ?
La ville de Yaoundé est alimentée en eau potable à partir de la station de traitement d'Akomnyada située dans la région du Centre à 45 km de Yaoundé et à 4 km de la ville de Mbalmayo. Cette station, mise en service en 1985, capte les eaux du fleuve Nyong et dessert également la ville de Mbalmayo.
La production actuelle en eau potable de la station d'Akomnyada est de 100 000 m3/j alors que les besoins moyens en eau potable sont estimés à 250 000 m3/j et les besoins de pointe dépassent les 300 000 m3/j. Ce déficit important est dû à un retard d'investissement dans le secteur depuis plus de 25 ans qui s'est traduit également par la dégradation des infrastructures en l'absence de programmes de réhabilitation et de renouvellement. Le déficit s'est aggravé par l'arrêt de la station de la Mefou en 1990.
Avez-vous un plan de rationnement pour assurer la desserte dans les ménages?
Un programme de rationnement dans la ville de Yaoundé est mis en place en attendant la mise en service des projets de renforcement de la production en eau. Ce programme est élaboré sur la base de la demande en eau de chaque zone de la ville, des équipements existants et des contraintes techniques et d'exploitation. Ce planning est respecté sauf en cas d'incident tel que les indisponibilités du courant électrique ou des pannes sur les équipements ou sur le réseau de distribution. Pour les opérations programmées par AES Sonel ou la CDE, des communiqués sont établis et diffusés aux médias et aux associations de consommateurs d'eau. Il y a lieu de noter que compte tenu du déficit, le rétablissement de la situation de l'approvisionnement en eau potable se fait de manière progressive.
Par ailleurs, la croissance très rapide de la population de la ville de Yaoundé a provoqué une poussée d'urbanisation qui s'est traduite depuis quinze ans par le développement de quartiers précaires à la périphérie de la ville sans raccordement aux infrastructures de base (eau et électricité).
Comment le plan de rationnement est géré pour répartir l'eau aux ménages?
Les eaux en provenance de la station de traitement d'Akomnyada à Mbalmayo sont collectées au niveau des réservoirs de la station de Nkoayos à partir de laquelle la distribution se fait vers les différentes directions de la ville (Atemengue, Etoudi, Mimboman, Etoug-Ebe, Nkomo et le réseau Bas). Un programme de pompage est établi sur la base des besoins en eau de chaque direction et des capacités des équipements existants. Pour respecter ce planning de pompage, des manœuvres des vannes sont effectuées par les équipes de réseau selon le programme de rationnement adopté.
Par ailleurs, la CDE a mis en place une équipe de permanence pour s'assurer de l'effectivité du programme de rationnement et de signaler toute anomalie aux équipes d'intervention. En 2011, la CDE a installé une soixantaine de vannes pour faciliter la mise en œuvre du rationnement.
La qualité de l'eau est contestée par certains abonnés; quel est votre avis sur ce point ?
Le contrôle de la qualité de l'eau est effectué à plusieurs niveaux : par le ministère de la Santé publique dans le cadre de ses prérogatives de contrôle sanitaire des produits alimentaires, par le concessionnaire du service de l'eau qui est Camwater et par la CDE par le biais de ses laboratoires central et régional. L'Institut Pasteur réalise des analyses d'eau et la qualité de l'eau distribuée par la CDE et cette qualité des eaux distribuées est conforme aux normes en la matière.
En période d'étiage, la CDE renforce le contrôle de la qualité de l'eau et procède au nettoyage des réservoirs et purge des canalisations de distribution.
Nous constatons des pertes d'eau importantes dans le réseau à cause des fuites ou du vandalisme et parfois des vols au niveau de vos installations; quelles sont les mesures que vous avez prises par rapport à cette situation ?
Le réseau de distribution de la ville de Yaoundé est dans un état dégradé ; ce qui explique le nombre des interventions pour réparer les casses et les fuites détectées et qui sont à l'origine des pertes d'eau. Un programme de renouvellement des conduites vétustes est en cours de réalisation par la CDE (10,5 km de conduites renouvelés en 2011). Cependant, nous constatons des actes de vandalisme sur nos installations causés par des inconnus. Des constats sont effectués par notre service juridique et des enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs présumés. Concernant les vols d'eau, le service fraude de la CDE mène une action pour luter contre ce fléau et pour sensibiliser la population sur la nécessité de préserver cette denrée rare.
Quels sont les autres problèmes auxquels vous êtes confrontés actuellement ?
Les problèmes rencontrés dans la desserte en eau de la ville de Yaoundé peuvent être résumés comme suit : Unicité de la ressource de production d'eau potable car la station de traitement d'Akomnyada (100.000 m3/j) est le seul point d'eau desservant les villes de Yaoundé et Mbalmayo ; baisse du niveau du fleuve Nyong en période d'étiage ; arrêt de la station de traitement des eaux de la Mefou depuis 1990. Cet arrêt a aggravé le déficit en eau dans la ville de Yaoundé ; baisse des performances des équipements (équipements vétustes nécessitant renouvellement) ; instabilité du courant électrique et coupures fréquentes au niveau de la station de production d'Akomnyada. Le groupe électrogène disponible à la station n'a pas fonctionné depuis plus de 20 ans; sa révision est programmée. Vétusté des conduites du réseau de distribution d'eau potable ; configuration topographique peu favorable de la ville. Consommation en eau élevée chez les abonnés créée par le déficit d'eau.
Quels sont les projets programmés pour améliorer cette situation ?
Les projets programmés pour le renforcement de la production d'eau potable de la ville de Yaoundé sont : la réhabilitation de la station de traitement de la Mefou qui permettra de produire environ 50.000 m3/j. Ce projet a été lancé par Camwater en mars 2011 et devrait être mis en service en 2013 ; l'extension de la station d'Akomnyada pour un supplément de 30.000 m3/j. L'étude est en cours de réalisation par la Camerounaise des Eaux. L'alimentation en eau potable à partir de la Sanaga : ce projet prévoit la production de 300.000 m3/j extensible à 400.000 m3/j et desservira les villes et villages riverains (Batchenga, Obala, Nkometou, Nyom...). La réalisation de ces projets permettra de satisfaire les besoins en eau de la ville de Yaoundé et de sécuriser la desserte en eau de la région.
En attendant la réalisation des projets évoqués plus haut, quelles sont les mesures d'urgence que vous avez arrêtées?
La CDE en concertation avec le concessionnaire (Camwater) et les services du ministère de l'Energie et de l'Eau, mène plusieurs actions afin de sécuriser l'alimentation en eau potable et alléger le déficit en eau dans la ville de Yaoundé. Il s'agit notamment des opérations suivantes : les travaux de réhabilitation de première urgence des ouvrages et équipements (pompes, station de traitement, réservoirs...) financés par la Banque Mondiale pour un montant de deux milliards de FCFA ; nettoyage de la prise d'eau brute pour améliorer l'alimentation du caisson en période d'étiage ; révision des pompes d'eau brute et d'eau traitée ; recherche et réparation des fuites pour réduire les pertes d'eau et améliorer le rendement du réseau de distribution ; renouvellement des conduites dans le réseau de distribution ; pose de vannes de sectionnement pour le rationnement de la distribution dans la ville ; renouvellement des branchements et des compteurs ; renforcement du contrôle de la qualité de l'eau, nettoyage des réservoirs et purge des conduites et acquisition des pompes doseuses ; réalisation des branchements sociaux.
Parallèlement à ces actions et pour faire face à la pénurie d'eau observée dans la ville de Yaoundé et ses environs, le Minee, de concert avec la Camwater et CDE, a mis en place un programme d'urgence de la ville consistant en : le relèvement du seuil déversant sur le fleuve Nyong pris en charge par Camwater et préfinancé par CDE ; la pose de bâches alimentées par les camions-citernes dans certains points des quartiers non touchés par le réseau de distribution ; la construction de forages avec pompe manuelle dans les quartiers périphériques.
La première phase de ce programme comportait la réalisation des ouvrages suivants : 10 bâches ont été installées et sont opérationnelles ; deux camions citernes de 10 m3 chacun acquis par la Camwater ; 34 forages avec pompe manuelle construits réalisés par les services du Minee; seuil d'enrochement construit en aval de la prise d'eau d'Akomnyada. La deuxième phase de ce programme comportera l'installation de 60 nouvelles bâches dans les quartiers non desservis et la réalisation de 100 forages d'eau.
Quel est l'objectif que vous visez à travers l'organisation de cette réunion à la quelle vous avez convié en plus du Minee et de Camwater, les associations des consommateurs et les médias ?
Cette rencontre s'inscrit dans la stratégie adoptée par la CDE pour renforcer la communication avec ses abonnés. L'objectif est de sensibiliser l'assistance sur les problèmes de l'approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé, sur le programme de rationnement et les difficultés rencontrées pour le respect de ce programme. Nous informons nos clients qu'un centre d'appels a été mis en place à partir de décembre 2011 au numéro infoline 8055 pour toute réclamation ou requête. Cette réunion a permis également d'asseoir une plateforme de concertation entre les différents partenaires.
Quelles sont les responsabilités de Camwater et de la CDE, chacun en ce qui le concerne ?
La réforme du secteur de l'eau de 2005 a créé la Camwater en tant que société d'Etat chargée du patrimoine et du développement du secteur et d'une ou plusieurs sociétés qui seront chargées de la distribution de l'eau au niveau du Cameroun. C'est ainsi que la CDE a été choisie dans un appel d'offres international pour accomplir cette mission. Un contrat d'affermage a été conclu entre le concessionnaire (Camwater) et la CDE qui définit les attributions de chaque intervenant. La CDE s'occupe alors de la production, du transport et de la distribution de l'eau ainsi que de l'entretien et de la maintenance des équipements. La Camwater est chargée de mobiliser les financements nécessaires pour réaliser les projets de développement.