Guerre de succession au sommet de l’Etat : Les premières victimes sont connues

Cameroun - guerre de succession au sommet de l’Etat : Les premières victimes sont connuesLe premier client de cette bataille de succession s’appelle Emmanuel Mbia Enguene, un homme présenté comme « lige » du ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation René Sadi.

Après la récente visite du Chef de l’Etat en France, consignes fermes ont été données de mettre au plus vite sur pied les institutions de transition au Cameroun annonçant ainsi une fin de règne probable du régime Biya. Bien au courant de cette annonce, les réseaux ancrés dans le sérail et prêtes à faire cette transition se sont mis en branle et les premières victimes sont désormais connues.

Dans ces antagonismes, Laurent Marie Esso et René Sadi s’afficheraient comme de potentiels remplaçants d’un « Nnom Nguii » en fin de règne. Alors comme à l’accoutumée, les uns et les autres jouant des coudes « décapitent » désormais tout allier qui actuellement travaillerait au four et au moulin pour faire resplendir l’efficacité dans la gestion de certaines affaires. C’est ainsi qu’Emmanuel Mbia Enguene, le jeune trésorier payeur général de Yaoundé vient de se voir cueillir il y a déjà quelques semaines dans son bureau. Actuellement écroué à la prison centrale de Kondengui pour une affaire qui aurait tout l’air d’être rocambolesque, Mbia Enguene paie le prix de son dévouement à René Emmanuel Sadi.

De qui se moque-t-on ?

Poursuivi pour malversations financières, Emmanuel Mbia Enguene, Alain Raoul Mekou et un troisième collaborateur sont placés en détention préventive jusqu’aujourd’hui malgré l’accord de levée de garde à vue adressé par le procureur de la république près des tribunaux de première et grande instance de Yaoundé aux autorités judiciaires. Et curieusement lorsque les formalités de leurs libérations se mettaient en place, un ordre venant directement de la présidence de la république viendra surseoir à cela en l’absence du Chef de l’Etat, maître des lieux.

Qui a intimé l’ordre de bafoué la procédure ? Des sources convergent désormais vers le réseau antagoniste à René Emmanuel Sadi qui, dans un stratagème dont eux seuls connaissent les tenants et aboutissants aurait « soufflé » à Ferdinand Ngoh Ngoh actuel Sgprc de « museler » le jeune Tpg pour « couper » le bras séculier de René Emmanuel Sadi qui s’apprêterait à le remplacer comme Sgprc. Comme dirait le dicton « A la guerre comme à la guerre », tout porte à croire que cette posture permettrait de mieux se positionner pour la succession du « Nnom Nguii ». Ayant été appréhendé le mercredi 6 février 2013 à la veille de l’imminente arrivée du Chef de l’Etat au Cameroun, Emmanuel Mbia Enguene sera emmené manu militari dans les cellules de la direction de la police judiciaire à Yaoundé et des sources soutiennent que ce jour-là le Sgprc Ferdinand Ngoh Ngoh possédait toute la plénitude de son pouvoir. Ce qui aurait pu favoriser le blocage de l’exécution de la levée de la garde à vue par le procureur de la république. A contrario, on est aussi surpris de ce qu’à son arrivée au Cameroun, le Chef de l’Etat ne soit pas mis au courant des manoeuvres qui ont été orchestrées sur son dos.

Crime de détournement ou manipulation

A la genèse de cette histoire, existe une lettre de dénonciation adressée aux autorités judiciaires sur le décaissement des frais de justice des magistrats militaires. Un document qui aujourd’hui affirmerait que le Tpg aurait manoeuvré pour empocher avec des « ramifications » la rondelette somme de 20 millions de Fcfa. Ridicule ! Pourrait-on dire pour ceux qui connaissent les avantages d’une telle fonction. Mais comme la « petite bête » doit être trouvé, l’exécutant trésorier payeur général de Yaoundé qui se trouve au bout du maillon, l’ordonnateur de la dépense étant la justice militaire, se voit aujourd’hui imputé un détournement qui « enrôle » un très grand nombre de hauts gradés de l’armée camerounaise jusqu’ici jamais interpellé.

Comment comprendre que l’argent ait été perçu intégralement en totale respect de la procédure par le billeteur du Tcs l’adjudant-chef Mouchili, alors qu’aujourd’hui on parle de détournement de denier ? Toutes les signatures et procédures en l’espèce auraient été minutieusement respectées par le Tpg et son équipe. Si l’ordre de paiement est parti des bureaux de la justice militaire, a obtenu le visa du contrôleur financier avant d’aller bénéficier du paiement du Tpg de Yaoundé ; pourrait-on encore parler de détournement de denier ? Comment comprendre que le Tpg puisse être arrêté avec ses collaborateurs pour une transaction totalement légale ? Alors même que les commanditaires de celle-ci sont en totale liberté ? Si ce n’est une volonté de fragiliser un système bien huilé mis en place depuis quelques mois pour attendre une probable nomination en plein coeur du sérail pour préparer en fin une transition, que peut-on comprendre dans cet acte.

En effet, des rumeurs font état de ce que René Sadi serait pressenti comme secrétaire général de la présidence en remplacement de Ferdinand Ngoh Ngoh. Alors comme tout homme, sans chercher à servir l’intérêt général voudrait d’abord protéger son pouvoir, le Sgprc « exécuterait » une volonté commune de conservation de pouvoir. Un gros pot aux roses vient d’être découvert et l’objectif de ses commanditaires est visible. Toutes ses interrogations qui n’auront de fin qu’au jour de la libération du Tpg de Yaoundé, « s’accrochent » sur la magnanimité et la perspicacité de la justice et de celui qui l’incarne au Cameroun, S.E Paul Biya.

© News Ebene Hebdo : Yannick Ebossé


28/02/2013
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