Depuis plusieurs jours, les abonnés de l’opérateur de téléphonie mobile Orange se plaignent d’une qualité de service très dégradée.
ENTRE MESSAGES laconiques du genre «réseau occupé» ou encore «l’abonné n’est pas joignable pour le moment», les usagers d’Orange Cameroun doivent ronger leurs freins et attendre une hypothétique restauration de la connexion. Croyant contourner l’indisponibilité de fait du réseau au travers de l’émission de quelque sms, ils subissent le même sort, le message ne pouvant être transmis au correspondant. Généralement, lesdits usagers essaient plusieurs tentatives sans succès, surtout qu’à chaque fois il leur est adressé un message, échec d’envoi.
Pour autant, ils se surprennent de ce que leur crédit de communication subit malgré tout des ponctions. Plus grave, quand ils entreprennent des revendications fort à propos, aucune explication plausible ne leur est donnée, tout au plus, ils sont astreints à accepter stoïquement la désastreuse situation. Même l’accès à l’Internet est plombé par ces mêmes désagréments. En effet, sur ce plan également impossible de communiquer au travers du réseau Orange, quand bien même un message informe les internautes que la plateforme est en maintenance ou surchargée et qu’ils doivent réessayer plus tard.
Et quand bien même la clé Internet se connecte au réseau, les usagers ne peuvent accéder à la prestation envisagée. Mais alors qu’on croit les cyber cafés exempts de tels désagréments, ils subissent malheureusement le même sort, entrainant ainsi de longues files d’attente à défaut de fermetures momentanées.
Préjudices pluriels
Aux désagréments des usagers traditionnels de téléphonie mobile, il faut nécessairement adjoindre les pertes d’opportunités financières attachées à cet état de fait. Toutes choses pour lesquelles sous d’autres cieux, cela aurait donné lieu à des contentieux entre orange Cameroun et ses clients. Mais loin de se contenter d’un tel laxisme, l’opérateur se mure par ailleurs dans un mutisme révélateur du peu d’intérêt qu’il a qu’il a à remédier à la situation qui s’étend conséquemment à ceux de ses usagers en quête de reconduction de leurs numéros de téléphone dont les cartes SIM ont été volées, bloquées ou simplement inactives.
Du coup, on en vient à penser que c’est à dessein qu’on maintient ainsi les usagers pour mettre davantage de pression sur le gouvernement. En effet, depuis quelque temps, Orange Cameroun a assujetti la relance de ses investissements logistiques à son accession à la technologie 3G. Dès lors, on comprend que dans cette attente, il multiplie des artifices de fait pour y parvenir. Or, à moins de 5 moins du renouvellement de sa licence d’exploitation, on se serait plutôt attendu que ledit opérateur s’investisse au mieux pour taire les récriminations récurrentes à son encontre.
Récriminations tenant aussi bien de la piètre qualité de sa couverture du réseau, mais aussi et surtout de la cherté induite de ses prestations. Aussi peut-on comprendre qu’en dépit d’un lobbying mis en branle auprès des parlementaires, ces derniers n’aient toujours pas intercédé en sa faveur.
Sauf-conduit
Fort de ce qui précède, il ne fait point de doute que depuis lors, l’accès à la technologie y ait requis le caractère d’un sauf-conduit plutôt malveillant. Car, même si pour justifier l’impératif d’y accéder en clamant le rôle catalyseur du développement de ladite technologie, il reste constant que toutes choses étant égales par ailleurs, Orange est supplantée par sa concurrence directe sur divers plans. Aussi peut-on valablement se poser la question s’il suffit de disposer de ladite technologie pour améliore l’offre globale ou alors s’il s’agit en fait de quelque restriction en matière de capacité de financement de l’investissement productif indispensable ?
Dans l’un et l’autre cas, il reste constant que les usagers pâtissent de l’absence chez Orange d’un service qualitatif. Surtout que l’opérateur n’aura guère tiré profit de son statut de premier intervenant dans le secteur dans lequel il se meut. Dès lors, il n’est point besoin de se terrer derrière de potentiels investisseurs étrangers par trop regardants sur «la disponibilité des infrastructures et des services» au moment de s’implanter dans quelque pays.