Une commission spéciale pour le contrôle et le suivi des dossiers de candidature mise sur pied par Paul Biya pour désamorcer la bombe et éviter l’implosion du parti.
La grogne a définitivement fait son lit dans le Rdpc. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les échos faisant état du mécontentement de la base militante retentissent bruyamment. Echaudés par la manière avec laquelle la sélection des candidats à la candidature du parti pour le double scrutin (législatives-municipales) a été conduite sur le terrain, notamment le jeu trouble des « personnalités ressources » accusées entre autres de népotisme, corruption, etc., les militants de base menacent de voter contre leur propre camp, si le tir n’est pas rectifié. C’est le cas à Wouri Est, Ndikinimeki, Ngambè, etc. A Ngoyla à l’Est, ils sont même déjà passés à la vitesse supérieure avec des démissions en cascade.
Face à ces collaborateurs très « entreprenants » et opportunistes, qui ne cachent plus leurs ambitions pour sa succession, Paul Biya, qui doit donner des gages aux militants du parti n’a pas le choix. A en croire une source introduite, il essaie de reprendre la main sur le processus de désignation des candidats du Rdpc. Selon nos informations, Paul Biya a donc mis sur pied une commission spéciale pour le contrôle et le suivi des dossiers des candidatures du Rdpc. Belinga Eboutou, un fidèle des fidèles a été placé à sa tête avec pour mission, d’éplucher le processus ayant conduit à la désignation des candidats querellés et faire des propositions au président national. In fine, il s’agit de procéder à une ultime lecture des listes retenues. Et corriger la copie ? Rien n’est moins sûr...
Dans tous les cas, cette information puisée à bonne source tend à confirmer les soupçons du Messager selon lesquels le Rdpc ne publie pas les listes de ses candidats parce qu’il pourrait éventuellement procéder le moment venu à quelques aménagements après leur validation par Elecam. Hypothèse farfelue ? Pas vraiment si on s’en tient au fait que ces listes ont déjà été déposées après l’heure légale fixée par la loi. Le Rdpc ne serait donc pas à sa première violation de la loi. Et Elecam, à sa première complaisance ou mieux, connivence avec le parti au pouvoir...