Les péchés capitaux de Jean Marcel Dayas
De tous les directeurs généraux qui se sont succédé au port de Douala,
Jean-Marcel Dayas est le plus mauvais. Pour les performances affichées
du Port, pour l’ambiance sociale au sein de l’institution, pour ses
rapports avec les hommes. Le grand public pourrait s’étonner que les
personnels portuaires aient décidé d’observer un mot d’ordre de grève.
Les postures du directeur général y sont pour beaucoup et devraient
légitimer le coup de colère.
Le port autonome de Douala est malade. Malade de sa gestion opérationnelle, malade de sa gestion de ses ressources humaines, malade même des directives qui sont prises au niveau du conseil d’administration. Depuis l’arrivée de Jean Marcle Dayas Mounoumè au port autonome de douala en février 2008, les portuaires avaient cru avoir à porter un homme de la maison qui ferait mieux que l’administrateur civil qu’il venait de remplacer. La surprise sera de taille. De mémoire dit-on dans les couloirs de ces services, le port n’avait jamais atteint un niveau de performance aussi bas. Conséquence d’une gestion à l’emporte pièce ou les réseaux crées et entretenus par le Directeur Général ont décidé de saigner à grand jets les caisses de cette société publique. La enchaînemento de cette gestion est la résultante qui aujourd’hui fait sortir les employés pour le respect d’un mot d’ordre de grève qui puise ses sources dans le non respect des engagements pris pour un meilleur épanouissement des travailleurs.
Et les raisons ne manquent pas pour soutenir cette position tant il est connu que Selon les syndicats portuaires, Dayas aurait saigné le Port de plus de trente milliards en trois années seulement dans le détail suivant : Plus de 1,2 milliards de primes d’assurances versées à trois compagnies d’assurances (Zénithe, Samiris et Caminsur) pour la couverture santé des employés du port. Le problème, les employés sont persuadés qu’ils attendront d’être morts avant de bénéficier du moindre secours de ces compagnies d’assurance ; Les six milliards que le directeur général aurait pris sur lui de verser à Nana Isaïe pour des prestations discutables et qui n’étaient en tout cas pas une créance sur le PAD mais bien sur l’ONPC et qui, de ce fait devraient être supportés par la liquidation ; Les milliards versés à une société coréenne pour des prestations douteuses alors que l’unique pilotine est sur cales pour manque de carburant.
La leçon a été bien assimilée par le DG qui n’est pas pour certains un enfant de cœur. Il a eu pour parrain un dénommé Tchouta Moussa, grand fonctionnaire international à la Commission économique de l’Onu pour l’Afrique. Il va être l’artisan du premier plus gros scandale financier au Port de Douala. Les rapports d’audit font état de 53 milliards de francs Cfa, chiffre confirmé par des audits indépendants. Aucun fonctionnaire au Cameroun ne s’était rendu coupable d’une telle gabegie. Dayas Mounoune se retrouve aujourd’hui dans une situation délicate. Il était fourré dans les pantalons de Tchouta Moussa, c’est avec sa bénédiction que les directeurs des travaux au Port ont payé les marchés fictifs gagnés par Nana Isaïe. Il est par reconnaissance très copain-coquin avec le patron de la SFIC. C’est la raison pour laquelle, alors que les deux directeurs généraux qui succèdent à Tchouta Moussa (Siyam Siwé et Etoundi Oyono) ont refusé de payer les factures farfelues de la SFIC, Dayas va prendre sur lui, contre toute logique, de les payer. Selon des sources internes du Port autonome de Douala, il y en aurait pour quelque six milliards. Des factures sur des fournitures fictives seraient la pour le justifier et les irrégularités sont constatées.
Dès cet instant, assuré de tous les soutiens, ceux mystiques de l’ordre rosicrucien, ceux politiques de la France et du sérail, Jean-Marcel Dayas s’en fout royalement du reste. Il s’est juré d’avoir la peau du représentant des employés au conseil d’administration. Et le 11 novembre dernier, il a demandé la tête de ce dernier contre son poste. S’était sans comprendre qu’il n’avait plus les coudés francs pour se permettre ce genre de demande. Désavoué à plusieurs reprises par le président du Conseil d’Administration, Fai Yengo Francis (qui a aussi ses casseroles dans la gestions des fonds( ?) du port autonome ou il siège en tant que président du conseil d’administration), pour ses écarts de conduite, en grippe auprès des employés du Port qui revendiquent la mise en place d’un système de prise en charge sanitaire, en délicatesse avec le contrôle supérieur de l’Etat qui s’est fendu dans un rapport contre sa gestion catastrophique, Jean-Marcel Dayas voit ses jours comptés. Et il est plutôt mal parti, avec tous ces dossiers accablants retenus contre lui. Selon les syndicats portuaires, et plus particulièrement le syndicat des acconiers, il s’est résolu de ne pas payer une créance de 1 milliards huit cent millions en se contentant de singer des accords de solde qui ne sont jusqu’alors pas respectés. L’homme a saigné le Port de plus de trente milliards en trois années seulement.
Les loupés d’un conseil
Il s'est tenu une session du Conseil d'administration le 11 novembre
dernier. Les administrateurs étaient déjà au parfum des conclusions
du rapport de la mission du Contrôle supérieur, pour se désolidariser
de leur copain d'hier. Le quitus ne sera pas donné à Dayas. Mais au
contraire. Il est constaté que ce sont ces administrateurs qui sont les
maîtres maux de la pourriture qui est constatée dans la gestion de cette
société publique. Les employés n’ont plus envie de sentir des noms qui
frisent à la déstabilisation de la bonne marche de la société. L’on ne
manque pas de cité à cet effet Lind Onana Ndoh, un opportuniste qui
convoite la place du directeur général et qui s’est mué en coach des
gros prestataires pour le paiement des factures en chiffre volumineux.
Dans cette même lancée, l’honorable Owona Nkono se positionne comme une
sentinelle qui devrait recevoir des commissions sur des marchés qu’il
ferait gagner par personne interposée.
Mbayen le président de la maffia dans ce conseil d’administration sait qu’il jouit des pouvoir énormes au regard des ramifications qu’il entretient avec des pontes du sérail et même avec le groupe Bolloré. Dame Béyokol qui représente le Minfi est aussi cité parmi ces personnes qui devraient rendre le tablier dans le conseil d’administration. Les employés ne comprennent pas pourquoi les membres du Conseil d'administration ne démissionnent pas. Ils ont dépassé les délais légaux de leur mandat. Mais ils sont restés les mêmes et pointent à chaque session les jetons de présence et se rassasient au passage de quelques avantages dont Dayas sait être généreux. Quitte à vexer les employés dont les primes annuelles et autres avantages ont été gelés depuis l'arrivée du nouveau directeur général.
Où est passé Dayas ?
Tout porte à croire aujourd'hui qu'il s'est donné pour
leitmotive de clochardiser les employés du port autonome de Douala
avant de quitter la direction générale. Pour se muer contre un
représentant du personnel au conseil d’administration, il a demandé en
plein conseil le départ de J.P Ngoumou. Mais il a oublié un détail. Ce
n’est pas le conseil d’administration qui a la responsabilité de
licencier un simple cadre. Les textes sont clairs là-dessus. C’est le DG
qui recrute et qui peut licencier. Et dans le cas J.P Ngoumou, il a
expressément décidé d’induire son adjoint en erreur. Ce denier, alors
que Dayas, par des chemins contournés, s’est retrouvé à quitté le pays
après ses déboires constatés lors du conseil, a décidé d’appliqué les
instructions de son patron. Il faut faire partir J.P. Ngoumou. Mais
c’était sans comprendre qu’il engageait le port dans une spirale
procédurale qui aurait couté beaucoup d’argent au port en termes de
préjudices.
L’homme n’est pas passé par un conseil de discipline. Au préalable, il n’a jamais fait l’objet d’un blâme et encore moins d’une sanction disciplinaire pour bénéficier tout de go d’un licenciement. Son licenciement signé par le DGA Eloundou Essomba quelques jours après le conseil sera suspendu à la veille de la grève. Pourquoi ? Que redoute Dayas en ayant un représentant du personnel au sein du conseil d’administration ? Selon des indiscrétions internes, le DG a crée des lignes de dépense fictives pour arroser ses sbires et crée expressément des déficits sur certaines lignes budgétaires. L’on parle pour illustration d’un dépassement de 200% sur le budget communication, mais des voies détournées permettent de payer certains. Aujourd’hui, la drague Chantal Biya, qui est pourtant le bouclier du DG quand il faut permettre la sortie des fonds injustifiés, au détriment des primes des employés, est aux arrêts pour des pannes mineures.
Le Pad n’est aujourd’hui que l’ombre de lui-même. Dayas a vendu à ses amis et réseaux tous les domaines. Le domaine portuaire est devenu la propriété des particuliers qui se remplissent les poches en faisant remonter la part qui est dû au directeur général Jean Marcel Dayas Mounoumè. Pour une première fois qu’un fils Sawa est nommé à la tête d’une structure aussi importante, c’est la catastrophe qui est constatée. Ses ordres mystiques et ses marabouts béninois ne lui ont-ils pas encore donné la potion de sauvetage ? Ses jours sont comptés à défaut du fait que son voyage soit considéré comme un départ en exil volontaire. Pourtant, l’on annonce pour imminent l’arrivé de l’agence d’investigation financière (ANIF) et même de la Conac.
Jean-Marcel Dayas n'aura pas usurpé le titre d'héritier de Tchouta Moussa aujourd'hui disparu, mais qui aura donné le ton des gabegies au Port. Les audits sur sa gestion évaluent à 53 milliards les détournements perpétrés au port sous sa direction. Aujourd’hui, Dayas, doit rendre gorges. Il a le devoir de se justifier devant les tribunaux pour toutes les malversations qui sont constatées.