Alors que les membres du syndicat du personnel d’appui dans les universités d’Etat, manifestent pour le paiement de leurs prestations académiques, ils ont été interpellés par la police ce vendredi 8 juillet 2016, au Campus l’Enset de Douala.

 

 Le climat morose au sein de l’Ecole Normale Supérieure des Enseignements Techniques  depuis quelques mois, a pris une autre tournure ce vendredi  8 juillet 2016. Trois des manifestants ont été interpellés et conduits dans les services de renseignements de Bonanjo. En effet, tout se passe ce vendredi, alors que ces derniers, comme depuis près d’un mois, observent un mouvement de grève. Il était un peu plus de 13h, l’un des manifestants nous explique. « Le commissaire du 10ème arrondissement et ses hommes sont venus nous chercher, pourtant nous étions en train de mener une manifestation pacifique et déclarée. On a subi toutes formes d’intimidations de sa part, il a dit qu’il venait nous prendre de la part du sous-préfet, qu’il accomplissait un ordre du sous-préfet, qui voulait être édifié sur la situation au campus de l’Enset. Mais finalement c’est à Bonanjo que nous avons été conduits précisément au service des renseignements généraux», précise Guy Bertand Bama.  

 

Des collègues subissent des menaces

 

Parmi les accusations énoncées à la police par l’administration, il leur est reproché,  entre autres de menace de mort et profanation à l’endroit du directeur et menace de brûler les bâtiments de l’Enset. Des accusations qui selon les grévistes ne sont que de la diversion, pour éviter la vraie question, à savoir le paiement de ce qui leur revient de droit.  Mais contrairement  au motif qui a conduit ces hommes en tenue dans le campus, après l’échange, ils seront libérés sans autre forme de procès. « Nous avons été libérés grâce à la sagesse des autorités qui ont pris en considération nos déclarations, parce que le délégué régional à la sûreté nationale a été étonné de savoir que nous n’étions pas des délinquants comme il lui a été rapporté », ajoute-t-il. Plus loin, il indique que désormais dans cette institution, c’est une vraie chasse aux sorciers, des collègues subissent des menaces, des affectations arbitraires et certains sont écartés simplement du processus des examens. Et si désormais le divorce semble consommé avec l’administration de l’Enset, la bataille reste longue. «Nous sommes des citoyens très pacifiques et responsables, nous n’allons pas éternellement manifester à ce niveau.  Nous nous sommes déjà fait entendre au sein de notre institution, nous allons encore observer cette administration et si elle reste inactive, nous engageons une autre démarche.  Nous avons introduit une requête auprès du recteur, nous attendons sa réaction et si ça reste infructueux, nous allons saisir notre tutelle à savoir le ministère de l’enseignement supérieur », conclût-il.  

 

Le payement intégral de 9 années des frais de congés

 

Il faut le dire, cette grève a débuté le mardi 24 mai 2016. Une réunion de concertation entre le recteur de l’université de Douala et les autres parties,  avait débouché sur des résolutions, précisément le payement desdites réclamations, dès la fin du mois de mai. Mais seulement après plusieurs semaines, rien n’a été fait, c’est le statu quo et  ces hommes et femmes ont ce 1er juillet 2016, repris avec le mouvement. Ceci dit, les réclamations formulées au début demeurent. Il s’agit du payement des prestations académiques, précisément  des cours de promotions sociales soit 26 mois, l’harmonisation et le respect des textes qui régissent les prestations académiques dans tous les payements et le payement intégral de 9 années des frais de congés pour les plus anciens. 

 

Lucienne Wouassi