Gratuité de la carte nationale d'identité: La corruption fait son lit

CNI:Camer.beL’obtention de ladite pièce par les usagers dans les postes d’identification relève d’un véritable parcours du combattant.Au cours de son adresse à la nation le 31 janvier 2012, le chef de l’Etat, Paul Biya déclarait : « c’est le lieu pour moi d’adresser une invitation pressante aux Camerounais de s’inscrire massivement sur les listes électorales. Afin de faciliter ce processus, j’ai décidé de la gratuité de l’établissement des cartes nationales d’identité à compter du 1er janvier 2013 ».

Au lendemain de cette annonce, les postes d’identification ont commencé à recevoir des demandeurs de cartes. Dès le 2 janvier, la machine est mise en marche. Depuis plus d’un mois, les postes d’identification de nos deux grandes métropoles qui sont Yaoundé et Douala sont noirs de monde.

Seulement, des mauvaises pratiques ont pris corps dans le processus d’identification. Le 15 février dernier, il est 9h lorsqu’une marée humaine attire notre attention au commissariat du 4e arrondissement de Mimboman.

Cette foule d’individus dont la plupart attendent depuis 6h sont déjà impatients de voir arriver les agents d’identification. Leur voeu va se concrétiser
quelques minutes plus tard. Les usagers seront reçus pour un début par ordre d’arrivée. Une heure après, des agitations sont observées dans les rangs. Un agent se charge de récupérer des dossiers auxquels est joint un billet de 1000 Fcfa. Tout le monde n’est pas au courant du réseau. Une rumeur court d’ailleurs que la Conac est présente sur les lieux. Cette rumeur peut mettre en confiance certains, mais n’ébranle pas l’ambition de ceux qui veulent rapidement se faire servir même s’il y a du prix à payer.

Un jeune homme approche une dame et lui dit : « donnez-moi deux bières pour faire établir votre carte rapidement, sinon vous allez faire des jours là ». La pauvre dame qui déclare avoir déjà perdu trois jours pour venir à la recherche du précieux sésame est toujours rentrée bredouille. Elle va céder à la demande du jeune homme et se fera établir la carte.

Rendus au 29e numéro à 12H, les agents d’identification vont déclarer qu’une machine est tombée en panne et c’est ainsi que très déçus, les usagers quitteront les lieux.

Des langues vont se délier pour dire qu’à Mimboman, il y a toujours un motif qui arrête le travail. A ce poste, force a été de constater que le travail qui doit-être fait à la chaine était assuré par deux individus. La personne en charge de la réception des dossiers s’occupait également de la prise des photos, des empreintes et de la toise.

A quelques différences près, la même corruption et le favoritisme gangrènent également le poste d’identification situé à la gare voyageur de Yaoundé. Le 20 février dernier, nous avons fait le constat que certes, les agents d’identification arrivaient tôt à ce poste, mais causaient à dessein des lenteurs dans le service pour huiler leur réseau.

Par ailleurs, le constat a été tout autre lors de notre passage au poste d’identification du commissariat du 13e arrondissement le 22 février dernier. De ce côté, de sérieux efforts sont faits pour que les usagers soient servis par ordre d’arrivée. Toute une équipe travaille à la chaine pour servir le maximum de personnes, le travail s’arrêtant à 15h. Un seul bémol se jour là : le commissaire était absent pour signer les récépissés et certaines langues ont laissé entendre que c’est une habitude pour lui.

© Diapason : Léon MBGA


28/02/2013
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