Après des relations pour le moins tumultueuses, entre Paul Biya et Nicolas Sarkozy, l’ère Hollande semble augurer des nouvelles perspectives entre l’hexagone et le Cameroun. Mais jusqu’à quand ?
Depuis l’annonce de la première visite du président Paul Biya en France, il y quelques semaines, l’on a noté des réactions mitigées dans l’opinion. Au pays, le pouvoir a poussé un ouf de soulagement pendant que dans la diaspora, l’élite interpelle le président Hollande au travers de plusieurs correspondances « de convaincre Paul Biya à quitter le pouvoir ». Il faut cependant dire que ces réclamations de la diaspora sont de plus en plus persistantes depuis la dernière élection présidentielle où le président Biya s’était montrer très ouvert à ses compatriotes vivant à l’étranger, mais dont aucun nom ne fera finalement l’entrée dans le gouvernement du 09 décembre 2011.
Mais tournons la page de ces préoccupations qui relèvent du côté jardin. Côté cour, la longue bouderie de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, arrivé avec le slogan de la « rupture » dans les relations avec les ex-colonies de la France n’a fait qu’aggraver les choses. Malgré les efforts notables en vue d’un rapprochement entre les deux présidents, le Cameroun en paiera le prix : une maigre réception au bureau de Nicolas Sarkozy, pendant que celui-ci lit un livre consacré à l’ex-président sud africain, Nelson Mandela.
Dans cette froideur entretenue entre deux anciens partenaires, la Chine qui agissait jusque-là en sous marin au Cameroun, passe au premier plan et avale tout : énergie, travaux publics, services, financements. Cette agression va sortir le Medef de sa réserve. L’on s’en souvient, il y a quelques années, venue en visite de travail au Cameroun, l’équipe du Medef, par la voix de son président avait clairement déclaré à la presse que « la France est le plus grand contributeur du Cameroun en matière d’aide et de coopération économique. A cet effet, elle a le droit de se tailler la part du lion dans les chantiers financés par les fonds français ».
Seulement entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts entrainant la France dans une crise économique sans précédant. Et le président Hollande qui arrive pendant cette crise économique qui sévit en Europe, avec en prime un sondage en berne, un taux de chômage en hausse permanente, et des élections partielles perdues, ne semble pas avoir assez d’arguments pour se passer du Cameroun, qui est depuis quelques temps et malgré les critiques, l’hôte des grands investisseurs.
ME REVOICI DONC À L’ELYSÉE !!!
Entre temps, tout y passe. Le Rapport de Amnisty International avec ses constats et revendications sur les droits de l’homme. L’autre affaire du « mauvais cacao » survenu à l’aube de la visite de Paul Biya semble être autant d’indices pour mettre la pression sur le président camerounais pour céder la part de la France dans les grandes réalisations. Mais au passage, Paul Biya aura préféré d’aller en France rencontrer Hollande pour parler «affaires» au lieu d’assister au sommet de l’Union africaine qui se tient en ce moment avec des enjeux de paix et de sécurité qui interpellent le continent et donc le Cameroun en est l’un des leaders.
Avant cette visite, Paul Biya a pris soins de relooker sa garde rapprochée. L’homme Lion assure ainsi ses arrières pour parer à toute mauvaise surprise lors de son retour au pays le 02 février prochain par ces temps où remous et tirs ont meublé son entourage. Le peuple camerounais attend aussi en retour, que Paul Biya lui ramène la date de la prochaine visite de François Hollande au Cameroun afin de briser le signe indien laissé par Nicolas Sarkozy : Cameroun destination non fréquentable ! Et ce sera l’exemple d’une coopération gagnant gagnant.