L'ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) devrait recouvrer la liberté ce lundi.
Selon des informations exclusives de votre journal, Pierre Désiré Engo devrait être le tout premier détenu à jouir de la grâce présidentielle. Condamné en effet à 15 ans de prison fermes dans le cadre de l'affaire des détournements de denier public à la Cnps, toutes les procédures administratives auraient été closes en fin de semaine dernière sous la surveillance de son conseil pour la libération de ce dernier.
Entre temps chez Titus Edzoa, l'on ne semble pas très pressé. Toujours est-il que c'est véritablement cette semaine que les choses devraient bouger au niveau des greffes des tribunaux camerounais pour rendre effectif l'acte du Chef de l'Etat.
De la procédure
Contrairement à ce qui semble se répandre au sein de l'opinion, ce qu'il faut comprendre dans l'acte du Chef de l'Etat c'est qu'elle concerne tous les prisonniers du Cameroun. Environ 24 mille sans exclusive, à condition bien sûr que leur procès respectifs soient revêtus de l'autorité de la chose jugée. Pour ceux des détenus en appel au niveau des juridictions supérieures ou qui se sont pourvus en cassation; ils ne sont éligibles à cette grâce présidentielle que dans la mesure où ils se désistent. Ainsi donc le Ministre de la Justice garde des sceaux prend acte du décret qui a été publié après que celui-ci lui soit transmis. Donc il n'y a pas de texte d'application à prendre encore. Ensuite le garde des sceaux transmet l'acte du Chef de l'Etat au Directeur des affaires pénales et des grâces du Ministère de la Justice, qui, lui-même, en fait transmission au procureur général pour application.
Les effets
Par ailleurs, ce qu'il faudrait également ajouter c'est que même les prisonniers ordinaires font partie de la grâce présidentielle. Ainsi donc on devrait logiquement s'attendre à une diminution considérable du nombre de détenu dans les prisons du Cameroun. Bien plus, il est fort probable que la Cour Suprême soit inondée de désistements venant des prisonniers de luxe désireux de sortir vers les vents de liberté.
Reste maintenant à savoir si un condamné tel Marafa Hamidou Yaya, acceptera de retirer son appel après une intense activité épistolaire contre le régime de Yaoundé. En tout état de cause, Paul Biya vient prendre à contre-pied ceux de ses détracteurs qui ont vu en lui, un inhumain dictateur qui manipule la justice à distance et qui règle les comptes à ses ennemis politiques qu'il transforme en «ses prisonniers».