Gouvernement: Un réajustement ministériel en perspective?
YAOUNDÉ - 05 Juin 2012
© Michel Tafou | La Météo
© Michel Tafou | La Météo
Paul
Biya devrait très prochainement répondre à son ancien ministre d'Etat,
en appelant au gouvernement un peulh à l'aura établi. Le chef de l'Etat
en remaniant prématurément fera d'une pierre deux coups: contrebalancer
l'influence de Marafa dans le Nord et satisfaire des départements «amis»
ignorés dans le partage du gâteau ministériel, le 09 décembre dernier. |
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Sauf revirement de dernière minute, un
deuxième remaniement post présidentiel pourrait être lu sur les
antennes de la Crtv, chaîne publique dans les prochains jours. «Le
chef de l'Etat, exceptionnellement, suit la direction du vent politique.
Depuis peu, il n'en est plus absolument maître. N'empêche, une nouvelle
architecture gouvernementale est la bienvenue dans un contexte à la
fois de frustrations partisanes et d'adversité nouvelle», a confié à La Météo,
une source généralement bien renseignée. Du haut de ses 30 ans de
pouvoir, Paul Biya devra se résoudre à battre le fer pendant qu'il est
chaud. Il n'a eu que rarement à le faire.
Première équation à résoudre: le cas Marafa. Notre source, citée ci-haut, révèle que le président de la République, lancé dans une discrète recherche d'un originaire du Nord, mieux de Garoua, comme Marafa et jouissant d'une réelle personnalité et une assisse populaire comme…Marafa, aurait enfin trouvé l'oiseau rare. C'est qui? Mystère et boule de neige! Si notre informateur ne hasarde aucun nom (il affirme en être ignorant), le but de cette entreprise présidentielle saute aux yeux: contrebalancer la trop grande influence de Marafa auprès des peuhls et d'une partie de l'opinion. Cela ne peut être mené que par l'entremise d'un peuhl tout aussi adulé des siens et conséquemment appuyé par des moyens d'Etat. Vu dans cet esprit, «l'ange de combat de Paul Biya» devra occuper un ministère d'envergure dans le gouvernement Yang. Il est fort probable que le successeur d'Inoni Ephraïm (en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'achat d'un avion présidentiel) survive à cet autre remaniement.
Joker.
Même s'il subsiste de marges de quiproquo, Badjika Ahidjo, dont le père fut président de la République du Cameroun, apparaît naturellement comme un contrepoids sérieux, s'il est instrumenté à cette fin, à la «Marafaphilie» qui s'est emparée du Nord. Surfant sur son prestigieux patronyme, possédant en outre l'avantage de la proximité avec les populations profondes dont il fut, des décennies durant, l'élu le plus proche (maire de Garoua), Badjika est bien placé pour hériter du poste ministériel que Biya va tailler sur mesure à son allié objectif contre le désormais mauvais ange Marafa Hamidou Yaya, après plus de 17 ans de collaboration. Un bémol toutefois, l'ambassadeur itinérant est desservi par une pusillanimité qui ferait rougir de colère son fougueux défunt père. Saura-t-il jouer les durs face aux «inconditionnels» de l'ancien ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale? L'épreuve se chargera de le révéler à lui-même.
Une autre raison, digne d'intérêt tout aussi, d'un probable remaniement anticipé: le souci pour le président de la République, davantage celui du patron d'un clan politique qu'il est, de répondre favorablement à certains départements qui se sont plaints de n'avoir aucun «représentant» ou d'être sous-représentés au gouvernement du 09 décembre 2011, dit gouvernement des Grandes Réalisations. Le président «naturel» du Rdpc pourrait donc, pour resserrer les rangs derrière sa personne, former un gouvernement des «Grandes récompenses». Des ministres limogés pourraient, par la suite, faire l'objet de poursuites judiciaires dans le cadre de leur gestion des crédits publics. Chaud devant!
Première équation à résoudre: le cas Marafa. Notre source, citée ci-haut, révèle que le président de la République, lancé dans une discrète recherche d'un originaire du Nord, mieux de Garoua, comme Marafa et jouissant d'une réelle personnalité et une assisse populaire comme…Marafa, aurait enfin trouvé l'oiseau rare. C'est qui? Mystère et boule de neige! Si notre informateur ne hasarde aucun nom (il affirme en être ignorant), le but de cette entreprise présidentielle saute aux yeux: contrebalancer la trop grande influence de Marafa auprès des peuhls et d'une partie de l'opinion. Cela ne peut être mené que par l'entremise d'un peuhl tout aussi adulé des siens et conséquemment appuyé par des moyens d'Etat. Vu dans cet esprit, «l'ange de combat de Paul Biya» devra occuper un ministère d'envergure dans le gouvernement Yang. Il est fort probable que le successeur d'Inoni Ephraïm (en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé pour détournement de fonds publics dans le cadre de l'achat d'un avion présidentiel) survive à cet autre remaniement.
Joker.
Même s'il subsiste de marges de quiproquo, Badjika Ahidjo, dont le père fut président de la République du Cameroun, apparaît naturellement comme un contrepoids sérieux, s'il est instrumenté à cette fin, à la «Marafaphilie» qui s'est emparée du Nord. Surfant sur son prestigieux patronyme, possédant en outre l'avantage de la proximité avec les populations profondes dont il fut, des décennies durant, l'élu le plus proche (maire de Garoua), Badjika est bien placé pour hériter du poste ministériel que Biya va tailler sur mesure à son allié objectif contre le désormais mauvais ange Marafa Hamidou Yaya, après plus de 17 ans de collaboration. Un bémol toutefois, l'ambassadeur itinérant est desservi par une pusillanimité qui ferait rougir de colère son fougueux défunt père. Saura-t-il jouer les durs face aux «inconditionnels» de l'ancien ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale? L'épreuve se chargera de le révéler à lui-même.
Une autre raison, digne d'intérêt tout aussi, d'un probable remaniement anticipé: le souci pour le président de la République, davantage celui du patron d'un clan politique qu'il est, de répondre favorablement à certains départements qui se sont plaints de n'avoir aucun «représentant» ou d'être sous-représentés au gouvernement du 09 décembre 2011, dit gouvernement des Grandes Réalisations. Le président «naturel» du Rdpc pourrait donc, pour resserrer les rangs derrière sa personne, former un gouvernement des «Grandes récompenses». Des ministres limogés pourraient, par la suite, faire l'objet de poursuites judiciaires dans le cadre de leur gestion des crédits publics. Chaud devant!