Combien de départements ministériels sont concernés par la rentrée scolaire qui a eu lieu le 8 septembre dernier ? A cette question, beaucoup de Camerounais répondront en évoquant seulement le ministère des enseignements secondaires et celui de l’Education de Base. Ils ne parleront pas du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Alors que c’est ce dernier département ministériel qui assure la tutelle des Sections artisanales rurales et sections ménagères (Sar/Sm) qui sont bel et bien des établissements scolaires.
Dans la logique de Paul Biya, ces établissements scolaires dispensent la formation professionnelle. Même si l’on ne voit pas de différence notable entre les Sar/Sm et les lycées techniques qui dispensent aussi des enseignements à caractère professionnel. L’on se retrouve avec un ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle qui ressemble de très près à un autre département ministériel : le ministère du Travail et de la sécurité sociale. Quelle différence doiton établir entre l’emploi et le travail qui sont dissociés dans deux départements ministériels différents?
L’on voit souvent le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle s’époumoner dans le financement sélectif des microprojets fantaisistes dans le secteur informel. Sur le terrain, cependant, sa visibilité est presque nulle. Le chef de l’Etat camerounais a aussi créé tout un département ministériel pour s’occuper essentiellement des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat.
Ce qui allonge la palette labyrinthique camerounaise : ce ministère fait une partie de ce que le ministère des Arts et de la Culture devrait faire. Comment comprendre que l’artisanat qui exalte éloquemment une partie de notre patrimoine culturel ne soit pas géré par le ministère dédié aux Arts ? Incongruité. Des doublons qui ne facilitent pas toujours la gestion technique des effectifs sur le terrain. Une situation dont l’inertie est le corollaire le plus palpable. Dans ce mélimélo inertiel, les comités de pilotage échappent parfois aux départements ministériels qui sont techniquement compétents.