Ce sont ces hauts commis de l'Etat qui traînent des casseroles assourdissantes dont le sursis ne reposerait plus sur le planning de la justice, mais s'arrêterait plutôt sur le calendrier de l'exécutif
Décryptage.
Certains membres du gouvernement mis à l'index dans le cadre de plusieurs affaires qui les accablent outrageusement font vraisemblablement partie de ceux-là qui ont pompeusement versé dans les maux que le Chef de l'Etat a décriés dans son adresse à la nation le 31 décembre 2013.
Si l'étau se resserre autour de certains parmi eux, à l'instar de Louis Bapès Bapès, le ministre de l'enseignement secondaire qui a récemment eu droit à un bref séjour à la prison centrale de Kondengui (placé en détention provisoire par le juge d'instruction du Tribunal Criminel spécial dans le cadre d'une procédure suivie contre lui pour détournement de deniers publics, avant de bénéficier d'une ordonnance de main levée) et qui reste sous le coup d'une procédure judiciaire, les autres bénéficient pour l'heure, d'une tranquillité qui ne saurait durée toute une éternité.
Car, l'opération épervier, bien que dite entachée de certains griefs, poursuit son bonhomme de chemin pour honorer la posture du Chef de l'État qui martelait outre mesure que la lutte contre la corruption va se poursuivre, s'intensifier sans complaisance, ni discrimination, indépendamment du statut social ou de l'appartenance politique.
Depuis le congrès ordinaire de septembre 2011, le Président de la République tient à tordre le cou à la corruption et aux détournements de deniers publics. C'est un fait. Le rapace continue et continuera encore de planer davantage au-dessus de ces ministres, directeurs généraux, sénateurs, recteurs et autres qui auraient porté atteinte à la fortune publique. En effet, dans ce club mythique des personnalités en sursis judiciaire, sont pointés comme pensionnaires, outre Louis Bapès Bapès, l'actuel ministre de la communication en personne.
Issa Tchiroma Bakary, à l'époque des faits qui le clouent au pilori, est ministre des transports (1994). Et donc, l'Etat du Cameroun avait signé pour le compte de la Camair (Cameroon Airlines), un contrat de maintenance de certains de ses avions, notamment le Boeing 737-200 Le Nyong, avec la. South Africain Airways (SAA). Ledit contrat aurait alors été vicié tant les signataires ont mis en place un système qui donnait quitus aux pots-de-vin.
La société sud-africaine doit reverser des commissions à certains officiels camerounais pour, pire encore, se confirmer moins sérieuse dans le suivi des appareils de la Camair. Cette mansuétude lui aurait permis de se délester d'une partie du paiement reçu de la Camair au profit du ministre des Transports et quelques autres figurants. Fort malheureusement, en 1995, Le Nyong est victime d'un crash, qui entraîne la mort de 71 personnes.
On cite également, d’autres personnalités dont les passeports ont été retirés. Si pour l'heure, le calme observé dans le sérail est dû selon des sources, à l'absence du Chef de l'Etat, parti à Genève après le sommet Europe- Afrique de Bruxelles, certains ministres excellent déjà dans l'art de servir le Président pour, à coup sûr, tenter d'échapper aux foudres de la justice comme le décriaient déjà certains confrères de la presse écrite.
S'il est vrai que la tranquillité est de mise en ce moment, il convient de remarquer en tout état de cause que le sursis de ces hauts commis de l'Etat qui traînent des casseroles assourdissantes ne repose plus sur le planning de la justice, mais repose plutôt sur le calendrier de l'exécutif. Ainsi, tous ces dossiers noirs oubliés, sortiront un jour de leur antre, pour rendre gorge.