Gouvernement – Partage du gâteau national: Vers une session de rattrapage pour Paul Biya
DOUALA - 11 Mai 2012
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Face à la vague de mécontentement qui monte des régions et des départements après la formation du gouvernement du 9 décembre 2011, le président Paul Biya serait prêt à rectifier le tir en tenant compte des résultats obtenus en sa faveur dans chaque circonscription administrative.
I - Une injustice manifeste
Paul Biya l'a compris bien tard: le gâteau a été mal partagé par lui après la présidentielle du 9 octobre 2011. Certains départements qui lui ont accordé de maigres voix ont été récompensés par deux voire trois postes ministériels, tandis que ceux qui l'ont plébiscité n'ont rien eu en retour. Devant la grogne de ses propres troupes du Rdpc, Biya a envoyé ses fidèles sur le terrain pour tâter le pouls des mécontents. Le secrétaire général du Rdpc Jean Nkuete s'est ainsi rendu dans le Littoral et l'Ouest il y a quelque temps. Il a rendu compte à Biya de ce qu'il a entendu sur le terrain. Dans le Moungo, on ne comprend pas qu'il n'y ait pas un seul fils du département au gouvernement après la sortie de David Siegfried Etame Massoma qui était ministre délégué à la présidence de la République en charge du contrôle supérieur de Etat alors que le département du Nkam voisin qui est dix fois moins peuplé a deux membres du gouvernement, Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures et Pierre Titi, ministre délégué au ministère des Finances. A l'Ouest, ce sont les mêmes récriminations que Jean Nkuete a rencontrées dans son Ouest natal.
Le week-end dernier, l'adjoint de Nkuete, Grégoire Owona, ci-devant ministre du Travail et de la Sécurité sociale s'est rendu dans la région de l'Extrême Nord, la plus grande pourvoyeuse de voix (990.947) à Paul Biya et qui n'a récolté que 9 postes ministériels contre 19 pour le Centre qui n'a donné que 692.106 suffrages au chef de l'Etat.
Le samedi, 5 mai 2012, Issa Balarabé, un membre de l'élite Rdpc du Diamaré a dit ceci au secrétaire général-adjoint du Rdpc: «Nous avons doublé nos inscriptions sur les listes électorales, nous avons obtenu plus de 80% des suffrages en faveur du candidat du Rdpc. Pour nous remercier, le président Biya nous confie un poste de ministre délégué. Nous voulons dire au président Biya que nous ne sommes pas fiers de lui». Issa Balarabé qui est vice-président de la section Rdpc Maroua 2 était hors de lui quand il faisait cette déclaration dans laquelle il a évoqué le terme «le partage du gâteau».
L'élite Rdpc de Maroua ne comprend pas pourquoi Hamadou Moustapha, le président de l'Alliance nationale pour le développement et, la paix (Andp) a été reconduit à son poste de ministre chargé de mission à la présidence de la République alors que son poids électoral est insignifiant. Pendant son séjour clans l'Extrême-Nord, Grégoire Owona était accompagné de trois ministres et du Secrétaire à l'organisation du Comité central du Rdpc, Ibrahim Talba Malla, originaire du département du Mayo Sava comme Cavaye Yéguié, président de l'Assemblée nationale et Amadou Ali, vice-Premier ministre en charge des Relations avec les Assemblées.
Ayant reçu les rapports de ses émissaires sur le terrain, Paul Biya, s'il veut que le Rdpc gagne largement les législatives et les municipales ou tout autre scrutin à venir dans certaines régions du pays doit réviser sa copie, donc procéder dans un délai relativement court à un remaniement ministériel en tenant compte des revendications qui proviennent de ces parties du territoire national.
Nous allons procéder à une étude comparative entre le nombre de suffrages accordés à Paul Biya, département par département, et le nombre de ministres accordé à certains départements en fonction de leurs résultats.
II.- Suffrages exprimes en faveur de Paul Biya - Le classement par departement
III - Des critères sentimentaux et subjectifs
Sur quels critères s'appuie le président Paul Biya pour attribuer les postes ministériels aux départements, aux régions? Sur des critères purement sentimentaux et subjectifs. Car si l'on tient compte des suffrages que certains départements lui ont accordés, Paul Biya devrait être un peu plus objectif dans la composition du gouvernement. Prenons l'exemple du département du Mfoundi qui abrite la capitale politique du Cameroun. Elle serait peuplée selon le dernier recensement (2005) de la population et de l'habitat à 2 millions d'habitants comme Douala, la capitale économique. Le Mfoundi a quatre ministres:
- Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l'Economie sociale et dé l'artisanat.
- André Mama Fouda, ministre de la Santé publique
- Philippe Mbarga Mboa, ministre chargé de mission à la présidence de la République
- Séraphin Magloire Fonda, Secrétaire général-adjoint à la présidence de la République
Le Mfoundi se classe certes au premier rang des 58 départements que comme notre pays en terme de suffrages accordés à Paul Biya lors du scrutin du 9 octobre 2011 mais cela lui vaut-il cette énorme récompense de quatre postes ministériels, tous autochtones de ce département ? Nous répondons par la négative. Sinon ne pas avoir donné aussi quatre ministres au département du Logone et Chari qui vient en deuxième position en ayant donné 203.376 suffrages à Paul Biya contre 224 P573 pour le Mfoundi. Le Logone et Chari, département de la région de l'Extrême-Nord à deux ministres:
-Adoum Gargoum, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le monde islamique, un ancien qui est en poste depuis le 7 décembre 1997. Il est Arabe Choa.
-Alamine Ousmane Mey, nouveau ministre des Finances qui est d'origine Kotoko.
L'une des injustices les plus flagrantes est celle qui frappe le département du Diamaré qui a donné 191.122 suffrages à Paul Biya mais n'a rien récolté lors de la composition du gouvernement du décembre 2011.
- Yamiba Abdoulaye du Rdpc a été reconduit à son poste de ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire chargé de la planification.
- Hamadou Moustapha, leader de l'Andp, ministre chargé de mission à la présidence de la République.
Le département de la Bénoué, région du Nord qui a fait moins bien que le Diamaré avec 172.452 suffrages accordés à Paul Biya s'en est tiré avec quatre postes ministériels après l'éviction de Marafa Hamidou Yaya.
-Maïgari Bello Bouba, président de l'Undp, ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs.
-Issa Tchiroma Bakary, patron du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc), ministre de la communication
-Mme Youssouf née Adidja Alim, Rdpc, ministre de l'Education de base.
-Alim Garga Hayatou, Rdpc, Lamido de Garoua, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la santé publique chargé des pandémies et des épidémies.
L'injustice est plus flagrante quand on compare le Diamaré au département de la Mefou et Akono région du Centre. Ce département aligne deux ministres alors qu'il n’a donné que 24.727 suffrages à Paul Biya soit six fois moins que le Diamaré.
-Basile Atangana Kouna, ministre de l'Eau et de l'Energie (Rdpc)
-Mme Abena Ondoa née Obama Marie Thérèse, ministre de la promotion de la Femme et de la famille.
La position dont jouit le département dit Nkam ne s'explique pas dans ce gouvernement. Ce département comme nous l'avons souligné plus haut, n'a donné que 17.368 voix à Paul Biya mais a deux postes ministériels.
Dans la prochaine redistribution des cartes ou plutôt de partage du gâteau national, Paul Biya gagnerait à être plus juste envers certaines régions comme l'Extrême Nord en diminuant dans certaines qui ont eu un peu trop. Il est souhaitable qu'il rééquilibre la situation entre le Centre et l'Extrême-Nord. A elles deux, les deux régions qui sont arrivées en tête de suffrages à Paul Biya ont 28 postes ministériels dont 19 pour le Centre et 9 pour l'Extrême-Nord. Il serait bon que chacune de ces régions ait 14 ministres. En réalité, l'Extrême-Nord devrait avoir le plus grand nombre de ministres puisqu'elle a donné 990.948 voix à Paul Biya contre 69:2.106 à Paul Biya. Où est l'équité, la justice dans tout cela?
En réalité, certains départements du Centre devraient avoir un seul ministre au lieu de deux comme c'est le cas pour la Mefou et Akono.
La balle est donc dans le camp du chef de l'Etat qui sait ce qu'il y a lieu de faire pour calmer certaines de ses troupes dans les régions.
IV - Rééquilibrage dans les régions
Il n’y a pas de super départements qui doivent avoir tous les ministres au détriment des autres départements dans une région donnée. Quand on prend le cas de la région qui a quatre membres du gouvernement, on constate que le Haut-Nyong à lui seul a trois ministres:
- Michel Ange Angouin, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative
- Jean-Baptiste Bokam, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense chargé de la gendarmerie.
- Joseph Le, directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République.
L'autre ministre de l'Est est Emmanuel Bondé, ministre des Milles, de l'Industrie et du Développement technologique qui est originaire du département de la Kadeï.
Deux départements de la région du Soleil levant n'ont plus de ministres au gouvernement depuis le limogeage de Badel Ndanga Ndinga, originaire du Lom et Djerem, le 9 décembre de son poste de ministre de l'Industrie, des Mines et du Développement technologique et de Joseph Roland Matta originaire du Bomba et Ngoko qui avait perdu le même jour son fauteuil de secrétaire d'Etat au ministère de la Forêt et de la Faune. Pourtant quand on consulte les résultats du scrutin présidentiel du 9 octobre dernier, le Lom et Djerem qui n'a plus de ministre au gouvernement a accordé plus de suffrages (70.853) à Paul Biya que le Haut-Nyong qui ne lui en a donné que 59.429 et qui s'est vu récompensé d'un nouveau poste ministériel alors qu'il n'en avait que deux avant le remaniement du 9 décembre dernier.
Cette même logique prévaut dans la région du Nord où sur les quatre départements (Bénoué, Faro, Mayo Louti, Mayo Rey) que compte cette région, la Bénoué à elle seule a quatre ministres contre un seul pour le faro, koumpa Issa, ancien gouverneur de région devenue à la faveur du remaniement décembre dernier Secrétaire 2011 auprès du ministre de la Justice chargé des Anciens combattants et Victimes de guerre.
© Michel Michaut Moussala | Aurore Plus
Face à la vague de mécontentement qui monte des régions et des départements après la formation du gouvernement du 9 décembre 2011, le président Paul Biya serait prêt à rectifier le tir en tenant compte des résultats obtenus en sa faveur dans chaque circonscription administrative.
I - Une injustice manifeste
Paul Biya l'a compris bien tard: le gâteau a été mal partagé par lui après la présidentielle du 9 octobre 2011. Certains départements qui lui ont accordé de maigres voix ont été récompensés par deux voire trois postes ministériels, tandis que ceux qui l'ont plébiscité n'ont rien eu en retour. Devant la grogne de ses propres troupes du Rdpc, Biya a envoyé ses fidèles sur le terrain pour tâter le pouls des mécontents. Le secrétaire général du Rdpc Jean Nkuete s'est ainsi rendu dans le Littoral et l'Ouest il y a quelque temps. Il a rendu compte à Biya de ce qu'il a entendu sur le terrain. Dans le Moungo, on ne comprend pas qu'il n'y ait pas un seul fils du département au gouvernement après la sortie de David Siegfried Etame Massoma qui était ministre délégué à la présidence de la République en charge du contrôle supérieur de Etat alors que le département du Nkam voisin qui est dix fois moins peuplé a deux membres du gouvernement, Pierre Moukoko Mbonjo, ministre des Relations extérieures et Pierre Titi, ministre délégué au ministère des Finances. A l'Ouest, ce sont les mêmes récriminations que Jean Nkuete a rencontrées dans son Ouest natal.
Le week-end dernier, l'adjoint de Nkuete, Grégoire Owona, ci-devant ministre du Travail et de la Sécurité sociale s'est rendu dans la région de l'Extrême Nord, la plus grande pourvoyeuse de voix (990.947) à Paul Biya et qui n'a récolté que 9 postes ministériels contre 19 pour le Centre qui n'a donné que 692.106 suffrages au chef de l'Etat.
Le samedi, 5 mai 2012, Issa Balarabé, un membre de l'élite Rdpc du Diamaré a dit ceci au secrétaire général-adjoint du Rdpc: «Nous avons doublé nos inscriptions sur les listes électorales, nous avons obtenu plus de 80% des suffrages en faveur du candidat du Rdpc. Pour nous remercier, le président Biya nous confie un poste de ministre délégué. Nous voulons dire au président Biya que nous ne sommes pas fiers de lui». Issa Balarabé qui est vice-président de la section Rdpc Maroua 2 était hors de lui quand il faisait cette déclaration dans laquelle il a évoqué le terme «le partage du gâteau».
L'élite Rdpc de Maroua ne comprend pas pourquoi Hamadou Moustapha, le président de l'Alliance nationale pour le développement et, la paix (Andp) a été reconduit à son poste de ministre chargé de mission à la présidence de la République alors que son poids électoral est insignifiant. Pendant son séjour clans l'Extrême-Nord, Grégoire Owona était accompagné de trois ministres et du Secrétaire à l'organisation du Comité central du Rdpc, Ibrahim Talba Malla, originaire du département du Mayo Sava comme Cavaye Yéguié, président de l'Assemblée nationale et Amadou Ali, vice-Premier ministre en charge des Relations avec les Assemblées.
Ayant reçu les rapports de ses émissaires sur le terrain, Paul Biya, s'il veut que le Rdpc gagne largement les législatives et les municipales ou tout autre scrutin à venir dans certaines régions du pays doit réviser sa copie, donc procéder dans un délai relativement court à un remaniement ministériel en tenant compte des revendications qui proviennent de ces parties du territoire national.
Nous allons procéder à une étude comparative entre le nombre de suffrages accordés à Paul Biya, département par département, et le nombre de ministres accordé à certains départements en fonction de leurs résultats.
II.- Suffrages exprimes en faveur de Paul Biya - Le classement par departement
III - Des critères sentimentaux et subjectifs
Sur quels critères s'appuie le président Paul Biya pour attribuer les postes ministériels aux départements, aux régions? Sur des critères purement sentimentaux et subjectifs. Car si l'on tient compte des suffrages que certains départements lui ont accordés, Paul Biya devrait être un peu plus objectif dans la composition du gouvernement. Prenons l'exemple du département du Mfoundi qui abrite la capitale politique du Cameroun. Elle serait peuplée selon le dernier recensement (2005) de la population et de l'habitat à 2 millions d'habitants comme Douala, la capitale économique. Le Mfoundi a quatre ministres:
- Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l'Economie sociale et dé l'artisanat.
- André Mama Fouda, ministre de la Santé publique
- Philippe Mbarga Mboa, ministre chargé de mission à la présidence de la République
- Séraphin Magloire Fonda, Secrétaire général-adjoint à la présidence de la République
Le Mfoundi se classe certes au premier rang des 58 départements que comme notre pays en terme de suffrages accordés à Paul Biya lors du scrutin du 9 octobre 2011 mais cela lui vaut-il cette énorme récompense de quatre postes ministériels, tous autochtones de ce département ? Nous répondons par la négative. Sinon ne pas avoir donné aussi quatre ministres au département du Logone et Chari qui vient en deuxième position en ayant donné 203.376 suffrages à Paul Biya contre 224 P573 pour le Mfoundi. Le Logone et Chari, département de la région de l'Extrême-Nord à deux ministres:
-Adoum Gargoum, ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le monde islamique, un ancien qui est en poste depuis le 7 décembre 1997. Il est Arabe Choa.
-Alamine Ousmane Mey, nouveau ministre des Finances qui est d'origine Kotoko.
L'une des injustices les plus flagrantes est celle qui frappe le département du Diamaré qui a donné 191.122 suffrages à Paul Biya mais n'a rien récolté lors de la composition du gouvernement du décembre 2011.
- Yamiba Abdoulaye du Rdpc a été reconduit à son poste de ministre délégué auprès du ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire chargé de la planification.
- Hamadou Moustapha, leader de l'Andp, ministre chargé de mission à la présidence de la République.
Le département de la Bénoué, région du Nord qui a fait moins bien que le Diamaré avec 172.452 suffrages accordés à Paul Biya s'en est tiré avec quatre postes ministériels après l'éviction de Marafa Hamidou Yaya.
-Maïgari Bello Bouba, président de l'Undp, ministre d'Etat en charge du Tourisme et des Loisirs.
-Issa Tchiroma Bakary, patron du Front pour le Salut national du Cameroun (Fsnc), ministre de la communication
-Mme Youssouf née Adidja Alim, Rdpc, ministre de l'Education de base.
-Alim Garga Hayatou, Rdpc, Lamido de Garoua, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la santé publique chargé des pandémies et des épidémies.
L'injustice est plus flagrante quand on compare le Diamaré au département de la Mefou et Akono région du Centre. Ce département aligne deux ministres alors qu'il n’a donné que 24.727 suffrages à Paul Biya soit six fois moins que le Diamaré.
-Basile Atangana Kouna, ministre de l'Eau et de l'Energie (Rdpc)
-Mme Abena Ondoa née Obama Marie Thérèse, ministre de la promotion de la Femme et de la famille.
La position dont jouit le département dit Nkam ne s'explique pas dans ce gouvernement. Ce département comme nous l'avons souligné plus haut, n'a donné que 17.368 voix à Paul Biya mais a deux postes ministériels.
Dans la prochaine redistribution des cartes ou plutôt de partage du gâteau national, Paul Biya gagnerait à être plus juste envers certaines régions comme l'Extrême Nord en diminuant dans certaines qui ont eu un peu trop. Il est souhaitable qu'il rééquilibre la situation entre le Centre et l'Extrême-Nord. A elles deux, les deux régions qui sont arrivées en tête de suffrages à Paul Biya ont 28 postes ministériels dont 19 pour le Centre et 9 pour l'Extrême-Nord. Il serait bon que chacune de ces régions ait 14 ministres. En réalité, l'Extrême-Nord devrait avoir le plus grand nombre de ministres puisqu'elle a donné 990.948 voix à Paul Biya contre 69:2.106 à Paul Biya. Où est l'équité, la justice dans tout cela?
En réalité, certains départements du Centre devraient avoir un seul ministre au lieu de deux comme c'est le cas pour la Mefou et Akono.
La balle est donc dans le camp du chef de l'Etat qui sait ce qu'il y a lieu de faire pour calmer certaines de ses troupes dans les régions.
IV - Rééquilibrage dans les régions
Il n’y a pas de super départements qui doivent avoir tous les ministres au détriment des autres départements dans une région donnée. Quand on prend le cas de la région qui a quatre membres du gouvernement, on constate que le Haut-Nyong à lui seul a trois ministres:
- Michel Ange Angouin, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative
- Jean-Baptiste Bokam, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense chargé de la gendarmerie.
- Joseph Le, directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République.
L'autre ministre de l'Est est Emmanuel Bondé, ministre des Milles, de l'Industrie et du Développement technologique qui est originaire du département de la Kadeï.
Deux départements de la région du Soleil levant n'ont plus de ministres au gouvernement depuis le limogeage de Badel Ndanga Ndinga, originaire du Lom et Djerem, le 9 décembre de son poste de ministre de l'Industrie, des Mines et du Développement technologique et de Joseph Roland Matta originaire du Bomba et Ngoko qui avait perdu le même jour son fauteuil de secrétaire d'Etat au ministère de la Forêt et de la Faune. Pourtant quand on consulte les résultats du scrutin présidentiel du 9 octobre dernier, le Lom et Djerem qui n'a plus de ministre au gouvernement a accordé plus de suffrages (70.853) à Paul Biya que le Haut-Nyong qui ne lui en a donné que 59.429 et qui s'est vu récompensé d'un nouveau poste ministériel alors qu'il n'en avait que deux avant le remaniement du 9 décembre dernier.
Cette même logique prévaut dans la région du Nord où sur les quatre départements (Bénoué, Faro, Mayo Louti, Mayo Rey) que compte cette région, la Bénoué à elle seule a quatre ministres contre un seul pour le faro, koumpa Issa, ancien gouverneur de région devenue à la faveur du remaniement décembre dernier Secrétaire 2011 auprès du ministre de la Justice chargé des Anciens combattants et Victimes de guerre.