Le ministre secrétaire général de la présidence de la République tisse grossièrement sa toile.
Profitant des scandales financiers (supposés ou réels) à répétition dont Mme Libom Li Likeng est l’objet depuis 2007 qu’elle trône à la tête des douanes camerounaises, le secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), apprend-on d’une source introduite, a voulu dernièrement en profiter pour la remplacer par un de ses cousins. L’homme de Minta qui semble subitement découvrir les délices du pouvoir, positionne ses pions et semble embarrasser le chef de l’Etat. La Météo apprend que l’ancien Sg du ministère des Relations extérieures (Minrex), convaincu de ce que les carottes sont cuites pour dame Libom malgré les «bon rapports» qu’il entretient avec elle, aurait à cet effet, préparé un décret qui fait de Joseph Ngo, douanier de formation, directeur général des Douanes. Ce dernier, faut-il le rappeler, est le directeur général de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp).
Il y a deux ans, il a remplacé dans des conditions opaques Jean Jacques Ndoudoumou, épinglé par le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe). Et pour voiler sa manip, le Sg/Pr, aurait opté de remplacer malicieusement Joseph Ngo à l’Armp par un ressortissant de la Région du Sud, comme la Dg des Douanes. Seulement, une fois le décret préparé et parvenu sur la table du chef de l’Etat, ce dernier aurait, dit-on, porté cette mention sur le document : dossier à classer. Le président de la République a, sans plus ni moins, désapprouvé le choix de son proche collaborateur. Un informateur proche des cercles du pouvoir soutient que si Ferdinand Ngoh Ngoh avait eu le bon sens de proposer quelqu’un n’étant pas originaire de la Haute-Sanaga, Minette Libom li Likeng ne serait plus Dg des Douanes à l’heure qu’il est.
Tribalisme.
D’après de nombreux observateurs, Ferdinand Ngoh Ngoh, pour avoir longtemps servi le pays de l’extérieur (c’est en 2008 qu’il est nommé secrétaire général du Minrex, venant de New-York, où il exerçait à l’ambassade du Cameroun), semble à l’observation, coupé de certaines réalités. Pour le Sg/Pr, le Cameroun se limite à la Haute-Sanaga. Curieux pour un homme qu’on dit à tort ou à raison, intéressé par le pouvoir suprême. Arrivé à la présidence de la République à la faveur du remaniement ministériel du 09 décembre 2011, en quelques temps seulement, Ferdinand Ngoh Ngoh a placé son cousin maternel de Mbandjock, dans la Haute-Sanaga, Linus Toussaint Mendjana (un affidé de Jean Marie Atangana Mebara) à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam).
Aujourd’hui, point n’est besoin d’être un marabout, pour constater avec regret que la gestion de l’une des écoles prestigieuses du pays, est des plus catastrophiques, du fait d’un Mendjana corrompu, jouisseur et incompétent devant l’éternel. À la direction générale du Budget au ministère des Finances, M. Ngoh Ngoh y a nommé son cousin paternel de Minta, encore de la Haute-Sanaga, Antoine Félix Samba. Là aussi, cette administration des plus stratégiques, de l’avis des observateurs, coule de partout, en ce moment.
À Hydro Mekin, Ferdinand Ngoh Ngoh a également nommé son cousin paternel, Motto Biya, originaire de Minta, toujours dans la Haute-Sanaga, directeur général. De ce côté également, rien ne semble marcher. Pour tempérer ses ardeurs tribalistes et pouvoiristes, et surtout ne pas s’attirer les critiques de l’opinion, le Sg/Pr a momentanément traversé les frontières de la Haute-Sanaga, pour aller chercher du côté de l’Ouest. Son homme de main, Jean Paul Nana Sandjong, un fournisseur de la maison, est propulsé directeur général de Camair-Co, pour remplacer Frédéric Mbotto Edimo…
Le directeur des affaires générales de la présidence de la
République, l’homme à tout faire de Ngoh Ngoh, le sénateur suppléant
Rdpc du Logone et Chari, Hessana Mahamat, par ailleurs président du
Conseil d’administration de l’Agence de régulation des
télécommunications (Art), est bombardé président de la Commission des
marchés de la Société nationale des hydrocarbures (Snh). Vous avez tout
compris.
Discours.
Avec un peu de recul, l’on peut dire, en parcourant à nouveau le discours de Paul Biya du 31 décembre 2013, que Ferdinand Ngoh Ngoh fait bien partie de ceux à qui l’homme du Renouveau s’adressait. Morceau choisi : «…Bien qu’attachés à nos communautés d’origine -ce qui ne nous empêche pas d’être de fervents patriotes lorsque l’honneur national est en jeu- nous sommes un peuple d’individualistes, plus préoccupés de réussite personnelle que d’intérêt général. Notre administration reste perméable à l’intérêt particulier. Ce dernier est le plus souvent incompatible avec l’intérêt de la communauté nationale. Dans un Etat moderne, cette dérive ne doit pas être tolérée… ».