Gouvernance - Camwater au cœur d'une gabegie: Le projet d'adduction d'eau de Yaoundé est compris

Douala, 13 Février 2013
© André Som | Aurore Plus

Pendant que les Camerounais meurent de soif, le Directeur Général de la Camwater se lance dans des dépenses somptueuses et Contre-productives. Entre affairismes et fautes de gestion, la situation va de mal en pire et nécessite une prompte intervention des hautes autorités de l'Etat.

Moins d’un an après la nomination de Jean William Sollo à la tête de la Cameroon water utilities corpora¬tion (Camwater), la situation est loin d'être reluisante au sein de cette entreprise publique. On a même le sentiment que les acquis laissés par son prédécesseur, notamment, un ambitieux projet d'investissement de 400 milliards de FCFA qui devrait faire passer la desserte en eau de 35% actuellement à 60 % à l'horizon 2015, est en train d'être sabordé. Une situation qui complique l’offre en eau potable, caractérisée par d'incessantes coupures d'eau aussi bien en villes qu'en campagnes.

Alors que les populations ont des problèmes d'eau potable, le Dg s'engage plutôt dans les dépenses somptueuses. C'est ainsi que sans l'aval du Conseil d'administration, il a pris sur lui d'acheter un terrain estimé à 200 millions de FCFA. Pour y construire une cité destinée aux cadres à Yaoundé. Un projet inutile qui devrait coûter pas moins de 2 milliards de FCFA, pendant que les populations s'abreuvent dans les marigots et les puits insalubres pour étancher leur soif. L'engagement de Jean William Sollo à s'offrir ce terrain serait guidé par des intérêts inavoués, puisqu'on parle des rétro commissions de 75 millions de francs CFA. L'un des «facilitateurs» accusent le Dg de Camwater de l'avoir floué, d'où sa décision de saisir les autorités compétentes pour que justice soit faite.

Une autre faute grave de gestion du Dg, c'est sa décision de dépenser les frais de sécurité estimés à plus d'un milliard de FCFA, pour payer des factures de certains de ses protégés. Pourtant, cet argent soigneusement mis à l'abri dans les banques, devrait servir de caution à la Camwater lorsque cette entreprise contracte des prêts auprès des banques. Une décision inopportune qui n'est pas allée sans sédation, puisque les bailleurs de fonds qui reprouvent cette mauvaise gestion, seraient en passe de suspendre leurs décaissements au profit de l'entreprise. C'est le cas de l'Agence française de développement (Afd) qui a gelé dans un premier temps une enveloppe de 65 milliards de FCFA, ce qui risque du reste de compromettre le programme d'adduction d'eau de Yaoundé, la capitale et de ses environs.

Du coup, on comprend la mobilisation au plus haut sommet de l'Etat. Le Président de la République, Paul Biya ayant lors de sa dernière visite officielle en France, a rencontré le Dg de l'Afd, Dov Zera pour amener cette institution financière à revenir à des meilleurs sentiments. Dans l'entourage du Chef de l'Etat, des voix s'élèvent pour demander des explications et des sanctions, ce qui laisse croire que le Président de la République pourrait sévir pour rassurer les milieux d'affaires étrangers à investir au Cameroun.

Comme si cela ne suffisait pas, le dernier Conseil d'administration de la Camwater qui a procédé à certaines nominations, une fois de plus a étalé au grand jour, les incongruités de Jean William Sollo. Sur proposition du Directeur Général, le Conseil d'administration a entériné la nomination d'un Administrateur au poste de Conseiller technique N°4, en l'occurrence, Jean-Pierre Bidjocka, Sous-Directeur de l'hydraulique au Ministère de l'Eau et de l'Energie (Minee), lui qui représente le Ministère de tutelle au sein de ce Conseil d'administration. A se demander si le Conseil d'administration est simplement une chambre d'enregistrements, sinon comment on a pu laisser passer cette incurie. En nommant un Administrateur comme l’un des principaux responsables de Camwater, Jean William Sollo est coupable du délit d'initié, car, on verrait comment on peut être à la fois juge et partie. Cette nomination qui devrait être annulée viole les dispositions réglementaires, notamment celles de 1999 régissant les établissements publics qui stipulent que le Conseil d'administration est l'organe de décision chargé de contrôler la gestion de la Direction Générale, organe opérationnel.


Dénonciation du personnel

Déjà, des voix s'élèvent au sein de la Camwater pour demander purement et simplement l'annulation des dernières décisions du Conseil d'administration, un collectif des personnels avec l'aval des Délégués syndicaux, vient d'envoyer une pétition au Président de la République, avec ampliations dans les services du Premier Ministre, Chef du gouvernement et au Ministère de l'Eau et de l'Energie pour que ces décisions soient annulées. De quoi espérer que la décision des plus hautes autorités de l'Etat de mettre fin à cette mal gouvernance, ne va être appliquée que quand tous les Camerounais seront déjà morts de soif et de maladies à cause de l'incompétence des principaux dirigeants de cette entreprise née du fermage de la Snec



14/02/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 299 autres membres