L’officier général de la Gendarmerie nationale annonce l’intensification de la lutte contre les délinquants de la route.
Malgré les efforts faits par la gendarmerie nationale, les
accidents de la route persistent sur l'ensemble du territoire. Cette
situation semble avoir motivé le retour des généraux dans la poursuite
de la lutte contre le fléau en question, que comptez-vous ajouter à
l'action habituelle pour limiter les accidents ?
Vous faites bien de parler de fléau ; c'en est vraiment un.
Effectivement, malgré l'intense campagne de sensibilisation mise en
oeuvre depuis plus d'un an, la violence routière persiste, les
chauffards et les faussaires (en permis de conduire et autres pièces
obligatoires dans la conduite des véhicules) donnent l'impression d'être
sourds ou malvoyants. Vous nous demandez ce que nous comptons faire?
Passer à la sanction systématique des infractions ! faire recours, plus
qu'avant, à la mise en fourrière, à l'immobilisation des véhicules
jusqu'à cessation de l'infraction, au retrait systématique du permis de
conduire dans tous les cas prévus par le code communautaire, par notre
code de la route et les textes connexes. Les puissants motocycles
nouvellement acquis par la Gendarmerie nationale assureront une
meilleure mobilité des contrôles et la poursuite des fuyards éventuels.
Quel rôle jouent les officiers généraux dans la campagne ?
Les officiers généraux de la gendarmerie ont la charge d'évaluer la
sécurité routière, de veiller au respect de la saine et juste
application des textes, à la bonne exécution des consignes ; ils n'ont
pas pour mission d'exécuter la police de la route qui revient aux
officiers et personnels non officiers techniciens de la route,
expressément choisis et formés à cet effet.
II semble que certains de vos éléments en contrôle routier
sont laxistes et laissent passer des agissements potentiellement
criminogènes ?
Cela est possible. Les mauvais serviteurs de l'Etat existent partout.
Mais je vous rappelle que chaque gendarme porte, obligatoirement, sur
son uniforme, au niveau de la poitrine, une plaque patronymique
indiquant son identité. L'usager a le droit de savoir à qui il a
affaire. Bien plus, appelez le 113 ou saisissez les commandants
territoriaux en cas de déviance au lieu de résister et d'outrager le
gendarme dans l'exercice de ses fonctions, au risque d'interpellation et
de saisine du procureur de la République. Le SED/CGN a eu à révoquer
des personnels auteurs de déviances graves dans le domaine. Et vous le
savez bien.
Quelles sont les causes principales des accidents de la route au Cameroun ?
A titre comparatif, je vous signale qu'au niveau mondial, les
statistiques montrent que 30% des accidents de la route sont dus à
l'excès de vitesse et 20% à l'alcool. Au Cameroun, ces taux seraient
similaires et imputables surtout aux gros porteurs et aux conducteurs de
motostaxis ; il faut noter que les faux documents ou l'absence du
permis de conduire, tout comme le mauvais état des véhicules, sont des
facteurs déterminants des accidents de la route.
Quelles solutions d'avenir pour infléchir véritablement le
diagramme de ces accidents dont le nombre a certes baissé depuis que la
gendarmerie nationale a engagé sa campagne routière ?
Le nombre d'accidents a bien baissé effectivement sur les axes lourds
bien que quelques accidents spectaculaires continuent à perturber la
sérénité. Ma hiérarchie est déterminée à faire des propositions
nécessaires au Mindef et aux ministères compétents pour renforcer la
lutte contre la délinquance routière; il s'agirait notamment, à titre
indicatif et prospectif : de recomposer la boîte à pharmacie des
véhicules qui comprendrait obligatoirement un éthylotest jetable acquis
par l'usager lui-même ; voici un projet d'éthylotest en question.
D'acquérir des cinémomètres laser (laser de vitesse photovidéo], fixes
ou intégrés dans nos véhicules ; les cinémomètres laser sur véhicule
indiqueraient le jour, l'heure, l'immatriculation, la vitesse et même la
couleur des véhicules des fous du volant. En tout cas, la Gendarmerie
nationale entend se fixer une perspective à moyen terme pour maîtriser
le phénomène au lieu d'attendre qu'il devienne une menace sociale comme
c'est le cas des motos-taxis dans certaines villes et campagnes de notre
pays.
Des dispositions particulières pour les fêtes de fin d’année ?
Les gendarmes ont reçu l'ordre d'être désormais très répressifs puisque
beaucoup d'usagers de la route, les mêmes généralement, sont
réfractaires au respect de la loi. Peu importe le rang ou la fonction de
l'usager pris en flagrant délit; peu importe l'appartenance à l'Etat ou
non du véhicule. Nous voulons des fêtes de fin d'année paisibles et
sans accidents de la route.